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Filière dattes
Que d'entraves à l'exportation !
Publié dans El Watan le 23 - 04 - 2007

Que ce soit à Biskra, El Oued, Touggourt, Tolga, El Mghaïer ou Ghardaïa, la production de la datte reste confrontée à de nombreuses difficultés. Du moins pour son conditionnement et son exportation.
En matière d'exportations de dattes, un des rares produits algériens les plus demandés dans le monde, les décideurs ne veulent pas reconnaître que la mondialisation est une réalité brutale et irréversible. Cette mondialisation qui bouleverse actuellement toutes les données économiques de la planète, a fait naître des menaces et créée des obligations. Ces dernières ont été appréciées à leur juste valeur par les animateurs du secteur agroalimentaire. Notamment par les producteurs agricoles, conditionneurs et exportateurs de dattes pour qui : "il est plus facile de dénoncer les forces occultes de l'argent que de chercher à comprendre les changements économiques intervenus ". Alors que surgissent de nouvelles puissances industrielles et commerciales sur la carte planétaire et que des pays proches de nous comme le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie se réforment en profondeur pour y améliorer leur part de marché, l'Algérie somnole. Les producteurs, conditionneurs et exportateurs de dattes algériens sont submergés par des concurrents de plus en plus déterminés, de mieux en mieux formés et de moins en moins chers. L'année 2007, est celle de l'agroalimentaire en Chine. La démarche a été consolidée avec l'organisation du 10 au 12 mai 2007, du Salon International de l'Agroalimentaire (SIAL) à Pékin. Contrairement aux tunisiens qui y installeront leur pavillon national, les algériens ne seront pas de la fête. La participation en 2003 des dattiers algériens à Montréal lors du SIAL de Montréal (Canada) n'a pas été rééditée. Elle avait coûté l'équivalent de 3,80 millions de dinars à une société privée algérienne de conditionnement et d'exportation de la datte. Le patrimoine phoenicicole produit annuellement 500 000 t de dattes toutes variétés confondues. Particulièrement Deglet Nour, une catégorie de datte unique en son genre et très appréciée à travers le monde pour sa saveur incomparable, sa valeur nutritive et énergétique. Pourtant l'Algérie n'en exporte que 4 à 5%. Une catastrophe économique avec d'importantes répercussions au plan social, la datte faisant vivre quelques 6000 familles.
Contraintes liées au transport
Dans cette filière spécifique à nos régions du Sud-est du pays, les opérateurs sont otages d'un grand nombre de contraintes. Celle du transport du port à l'export vers les lointains pays des 5 continents, n'en est pas des moindres. Tout est fait pour bloquer la datte algérienne en Algérie. Alors que leurs homologues de Tunisie, du Maroc et de la Libye ne trouvent aucune difficulté à exporter à des prix de transport très étudiés, les algériens sont contraints de faire appel à des compagnies maritimes instables, irrespectueuses des délais de chargement ou de déchargement. Au coût actuel très excessif du fret, le transport aérien est impensable. "Notre datte arrivera à un prix de revient tellement élevé qu'elle ne se vendra pas même si elle est de meilleure qualité. Le comble c'est qu'elle est concurrencée par la datte algérienne que nos conditionneurs et exportateurs, pour éviter le souci du transport, cèdent aux français et à certains pays du Maghreb. Ces derniers ne font que changer l'emballage pour la revendre à un prix moindre comparativement à celui des algériens ", a indiqué M Youcef Ghemri président de l'Association des conditionneurs et Exportateurs de dattes (ACED) de la wilaya de Biskra. Là ne se limitent pas les difficultés. Il y a pire avec l'absence de mise à niveau des unités de production en Algérie. Ces difficultés découlent de la fermeture prochaine des unités en activité dans notre pays. En effet, la mondialisation impose des normes strictes de fabrication, de transformation et de conditionnement alimentaire. Les opérateurs algériens sont pratiquement dans l'impossibilité de décrocher une quelconque certification de Eurogap ou HAACCP. " Une certification nécessiterait des investissements que nous ne sommes pas en mesure d'engager. Si localement ou à l'export le prix de la datte au Kg à augmenter ces deux dernières années pour atteindre les cimes, les coûts de production font la même chose. Pire ils augmentent dix fois plus en matière de charges sociales, fiscales et parafiscales ainsi que l'emballage, le gaz, l'électricité, le carburant… ", explique encore notre interlocuteur. Or, des deux côtés de nos frontières, c'est le schéma inverse qui se produit. Tant et si bien que nos voisins de l'Est et de l'Ouest cèdent le kilogramme ravier, à 0,95 euros. En Algérie, le même ravier de deglet nour est conditionné à 1,20 dollars FOB. D'où la mévente chronique qui s'en suit malgré la qualité largement supérieur de la datte algérienne. Toutes ces difficultés ont été recensées par l'ACED qui a établi un diagnostic général sur la situation. Le rapport qui s'en est suivi a été adressé au ministère de l'agriculture en octobre 2006 et a été suivi d'effet avec la mise à disposition au bénéfice des dattiers de crédit de campagne et du traitement. Les autres institutions concernées par le commerce extérieur, les banques, la douane et les affaires étrangères (sensibilisation des attachés économiques au niveau des ambassades), n'ont toujours pas réagi.
Rigidités
Le commerce extérieur algérien continue sérieusement de marquer le pas. Pour rétablir la situation, les exportateurs en appellent à la mobilisation des structures de l'état et des industriels. Ils affirment nécessaire les visites de travail et les participations aux importantes manifestations économiques à l'étranger. Comme, ils ont estimé impératif la participation algérienne au SIAL de Pékin pour prétendre à développer nos exportations agroalimentaires. Les mêmes exportateurs parlent également de la nécessité de dépasser "les pesanteurs et les rigidités des fonctionnaires algériens des ministères du commerce et des affaires étrangères ". " Notre datte est surtaxée au Maroc. Elle est interdite d'entrée en territoire libyen. Ce qui n'est pas le cas des tunisiens qui commercent librement et sans taxes avec l'un et l'autre. En tous les cas si une décision de refus d'accès de la datte marocaine ou libyenne est appliquée par les algériens, il en résulte une vive réaction de la représentation diplomatique de ces 3 pays. Ce qui n'est pas le cas pour nos ambassadeurs qui ne bougent pas le petit doigt pour mettre de l'ordre lorsque nos intérêts sont atteints " a précisé M Ghemri. Cependant, si à Biskra les 28 conditionneurs et exportateurs de dattes parlent de problèmes et de difficultés, à El Oued, l'on compte sur soi-même. Rezzag Bara fait partie de ceux qui n'attendent presque rien des autres. En octobre 2004, il a acquis l'unité de production de l'Office National des Dattes. Il l'a transformée en Sarl " Souf Dattes " dont il est le président directeur général avec à la clef, la sauvegarde des postes de travail existant. D'à peine 250 tonnes en 2004/2005, la production de Souf Dattes est passée à 900 tonnes une année après pour atteindre 1300 tonnes en 2006/2007. Ce qui a permis la création de 206 postes de travail permanents faisant de Sarl Souf Dattes le premier employeur de la région. Les ambitions de son jeune gestionnaire Rezzag Baara ne se sont pas arrêtées à ce niveau. Appliquant une démarche de management et marketing au diapason des normes internationales, il a réussi à fidéliser sa clientèle nationale. Puis il s'est attaqué au marché européen où il a réussi à placer 150 t de datte de 1er choix en France, Espagne, Ile de La Réunion et Grande-Bretagne. Ce qui lui a permis de réaliser un chiffre d'affaire de 1.3 million d'euros. En attendant mieux, il envisage de faire certifier ses unités de production et décrocher l'ISO 22000 au titre de " Produit Bio " très convoité par le consommateur européen. "Nous avons mis en application un plan triennal d'aménagement de notre société. Nous devons tout faire pour développer nos exportations et être à même de créer 435 postes de travail d'agents qualifiés. Nous ne devons pas oublier que sur les 50000 t de dattes produites, la Tunisie en exporte 35.000. Chez nous, ces exportations atteignent rarement les 300 t pour une production de 467000 " déclare M. Rezzag Bara qui est également le président de la chambre de commerce et d'industrie CCI-Souf de la wilaya d'El Oued.


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