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Journaliste, marin, homme de liberté
Sid Ali Hattabi. Journaliste de télévision, Un des doyens de la presse se confie
Publié dans El Watan le 03 - 05 - 2007

« Si je ne brûle pas. Si tu ne brûles pas. Si nous ne brûlons pas, comment les ténèbres deviendront clarté ? »
Nazim Hikmet
Le journalisme mène à tout, à condition d'en sortir. Sid Ali Hattabi n'a pas dérogé à cet adage puisque après quelques bifurcations et une intrusion remarquée en politique, il a dû renouer avec ses amours de toujours : le journalisme. Une corporation dont il est l'un des doyens en Algérie. A Alger, on peut le rencontrer partout. II promène sa dégaine sans façon.
« Alger, c'est ma ville et on ne me l'enlèvera pas », concède-t-il avec assurance. Alors, il résiste au plus fort des drames qui ont endeuillé le pays, il ne désarme pas. Certes, il a pris des coups, mais par pudeur il ne veut pas en parler, et tenter de lui arracher quelques bribes est peine perdue. Car l'homme est d'une discrétion et d'une humilité remarquables. II ne veut pas parler de sa personne. Alors, il faut se rabattre sur ses rares amitiés ou ses collègues de la télévision, de la radio et de la presse écrite. On apprend qu'à l'âge de 5 ans, son père l'a inscrit simultanément à l'école des Sœurettes de Bab Edjedid (La Haute-Casbah) et à l'école coranique de Djemaâ Lihoud, à quelques encablures plus bas. Le jour, il fréquentait l'une, et le soir, il allait s'instruire dans l'autre. Et puis, l'école Sarrouy à Soustara est à un jet de pierre de la maison familiale. Ensuite, le lycée Bugeaud, le deuxième établissement de France d'alors, où le bonhomme côtoie en classe des gens d'ailleurs : deux ou trois élèves arabes par classe et, les autres, des gaouris. Et puis, il y a la mer, sa passion. II l'a découverte, selon des indiscrétions, à travers la fenêtre du foyer qui plongeait dans la Méditerranée.
Le journalisme mène à tout
Premier moniteur algérien de voile, il fonde en 1964 la première école algérienne de voile au siège du Club nautique d'Alger créé par les juifs d'Alger, à l'époque exclus des clubs huppés du Yacht Club d'Alger... et du Sport nautique d'Alger. II participe à la fondation de la Fédération algérienne de voile avec Hakim Sifaoui et Abderahmane Sahraoui. Plus tard, sur insistance de Kamel Bouchama, alors ministre de la Jeunesse et des Sports, il accepte de présider aux destinées de la fédération. Tout le monde sportif sait ce qu'il a réalisé, toutes voiles dehors. Une aubaine, pour un sport, sorti du néant et qui va s'affirmer au fil des ans. Entre temps, Sid Ali, qui n'a pas perdu son temps, s'offre cinq titres de champion d'Algérie de voile. « La voile, la mer, c'est ma vie », lance -t-il avec une lueur dans les yeux. Ceux d'un passionné, assurément. Le journalisme sera son autre passion. A 20 ans, il fut dans les années 1960 la coqueluche du petit écran. Mais son tempérament l'oblige à claquer la porte. Ce qui, à l'évidence, était rare et périlleux à l'époque. Mourad Castel, secrétaire général du ministère de l'Industrie et de l'Energie, lui propose alors le poste de sous-directeur des finances. II accepte et assure la fonction, puis celle de directeur central par intérim auprès de Belaïd Abdeslem, le père de « l'industrie industrialisante ». II le suit au parti FLN, où Abdeslam est désigné, pour une période éphémère, président de la commission des affaires économiques du comité central. « Ce fut, se souvient Sid Ali, une période extraordinaire où j'ai vu les boumediénistes tourner la veste et devenir antiboumediénistes virulents. Je retiens le courage de Belaïd, quelles que soient, par ailleurs, ses idées. » Sid Ali Hattabi, son chef éconduit, est regardé comme un intrus par l'establishment du parti. On lui colle une étiquette : c'est le « coopérant technique » parce qu'en pleine campagne d'arabisation, il a l'outrecuidance d'user de la langue de Voltaire. C'est Slimane Hoffman, alors grand patron des relations internationales du parti, qui lui sauve la mise. Commence alors une grande aventure qui va conduire Sid Ali sur les cinq continents — les mouvements de libération, les mouvements de résistance antifascistes et les grandes personnalités mondiales de la politique en Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique. Sur ce chapitre, Sid Ali demeure toujours discret.
S'adapter aux mutations
On sait pourtant qu'il a approché les grands de ce monde comme Mitterrand, Rocard, Roland Dumas, Adolfo Suarez, Felipe Gonzales, Camacho, Andreotti, Craxi… et même le pape. On dit encore que dans ses relations avec les mouvements de libération et d'opposition, il a pris, pour le compte de l'Algérie, des contacts là où ses missions l'ont mené, et dans les situations les plus improbables. Lui ne veut pas en parler. « Ce qui compte pour moi, ce sont les hommes que j'ai rencontrés, des patriotes qui m'ont fait confiance. » L'homme a effectué des missions rocambolesques. Il est entré avec toute une équipe de télévision dans les territoires occupés du Mozambique, caché avec l'équipe dans un double fond de Land Rover. Il a assuré, pour le compte de la radio et de la télé, la couverture de la guerre israélo-arabe de 1973. « Ce fut la dernière fois que j'ai été en contact avec Bouteflika. Le cessez-le-feu venait d'être signé. Beaucoup de mes envois avaient été censurés par Ahmed Taleb El Ibrahimi, alors ministre de l'Information. » Bouteflika venait d'être reçu par le président Sadate, auquel il avait réitéré le soutien de l'Algérie. « Il m'a fait savoir qu'il fallait rentrer à la maison. Nous avons, avec l'équipe de la TV, pris place à bord d'un Fokker, équipé pour le parachutage et nous avons ainsi fait le voyage, Le Caire-Boufarik, avec Bouteflika, ministre des Affaires étrangères, et le colonel Zerguini, patron des troupes algériennes sur le front égyptien. » Sid Ali Hattabi a été le premier journaliste algérien à avoir interviewé le président Giscard d'Estaing, lors de sa visite en Algérie, en 1974. Qu'en reste-t-il ? « Il a fui mes questions et le superbe cheval que lui avait offert le président Boumediène a renâclé et s'est rebuté lorsque le président lui a remis les rênes. » Ceux qui sont allés chez Sid Ali Hattabi vous diront qu'il possède deux chiens : l'un à robe noire s'appelle Bokassa, l'autre à robe claire s'appelle Giscard. Tout cela, parce que le président français avait un labrador qu'il avait appelé Jugurtha… En 1989, à l'ouverture démocratique, Sid Ali est tenté par la politique. Il fonde avec quelques amis un parti « qui a beaucoup d'idées, mais peu de militants » pour reprendre l'expression d'un de ses vieux amis. Génération démocratique ?... « Une belle expérience enrichissante qui m'a permis de tâter le pouls de la société algérienne », reconnaît-il, aujourd'hui. Mais laissons ses anciens confrères de la presse écrite analyser cette trajectoire originale engagée au début des années 1990. Pour Arezki Metref, « Sidi Ali Hattabi n'a pas la langue dans la poche. Le jeune militant du FLN, qui est déjà un vieux routier de la politique, s'est trouvé un adversaire à sa mesure ; la langue de bois. Il tire sur tout ce qui, à son sens, est susceptible de dérouter l'Algérie de sa voie démocratique, dont plusieurs générations, la sienne en particulier, ont toujours rêvée. Il est vrai que, de son parti, on ne connaît quasiment que lui. C'est une façon comme une autre d'avancer des idées, de répandre des concepts en utilisant au mieux les techniques de la communication. » Pour Zoubir Souissi, lui aussi l'un des doyens de la presse écrite, « Sid Ali est un homme de courage ». Durant les jours où le pays a failli basculer dans le chaos, les partis ont fait le dos rond, hormis quelques rares réactions venues de certaines formations qui n'ont pas pignon sur rue. « Je pense notamment à Génération démocratique dont le secrétaire général a eu le courage d'intervenir et d'appeler un chat, un chat et un fasciste, un fasciste, aux moments forts de l'insurrection intégriste. Les grands seigneurs de la politique, les stars qui font la une des médias, avaient subitement perdu la voix. »
Le monde est un petit village
Au sujet de cette période troublée, Sid Ali est peu loquace, sans doute en raison de l'humilité qui l'enveloppe, lorsqu'il s'agit de relater les hauts faits de sa carrière. « C'était une expérience enrichissante », se contente-t-il de dire. Sinon, Sid Ali est toujours le même, malgré le poids des ans, avec des idées jeunes et novatrices, et des cheveux plus sel que poivre. Pour ceux qui le connaissant, Sid Ali a assurément le sens de l'amitié. C'est un garçon affectueux qui aime son pays par-dessus tout. « A un moment de l'histoire de notre pays, il était difficile pour le simple citoyen de s'exprimer, que dire alors d'un homme comme Sid Ali, qui était au cœur même du système et qui a claqué la porte avec fracas que ce soit à la télé ou au parti ? Il faut avoir une sacrée dose de courage pour le faire et Hattabi l'a fait, sans réfléchir aux conséquences, car, pour lui, les principes, c'est sacré », concède l'un de ses amis qu'on ne peut soupçonner de courtisanerie. Sid Ali est comme ça, un homme dans la cité, une star citoyenne qui continue à bosser comme jamais ! Alors qu'il aurait pu aspirer à une retraite douillette et doucereuse... A l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Sid Ali salue le combat ininterrompu de la corporation des journalistes algériens qui ont payé le prix fort, pour que la presse algérienne, malgré des erreurs et des entraves, puisse faire des avancées remarquées, étant considérée parmi les plus dynamiques de la région.
PARCOURS
25 avril 1947 : Naissance au 56, rue Porte Neuve, Casbah-Alger.
1965 : Baccalauréat sciences expérimentales (lycée Bugeaud), puis plus tard, licence en sciences économiques (université d'Alger).
1966 : Enseigne les mathématiques à la direction de la défense antiaérienne (préparation de militaires de carrière au concours d'entrée à l'Académie interarmes de Cherchell).
1967 : Remporte le concours d'entrée à la Télévision algérienne (seul reçu sur 70 candidats).
1968 : Présente son premier journal télévisé en solo ; nommé secrétaire général de rédaction.
1976 : Démissionne de la RTA
1977 : Sous-directeur des finances, puis directeur central par intérim au ministère de l'Industrie et de l'Energie.
1979 : Rejoint Belaïd Abdesselam, nommé président de la commission des affaires économiques du comité central du FLN.
1980 : Conseiller auprès de Slimane Hoffman, patron des relations internationales au comité central.
1986 : Président de la Fédération algérienne de voile.
1990 : Premier secrétaire de Génération démocratique
1992 : Vice-président du Rassemblement patriotique national, formation initiée par feu Mohamed Boudiaf et mise en place par le Haut-Comité d'Etat.
1993 : Chargé de mission auprès de Belaïd Abdesselam, chef du gouvernement (chargé des relations avec les partis politiques et la société civile).
1994 : Chargé de mission auprès de Réda Malek, chef du gouvernement.
1995-2002 : Crée et dirige diverses publications. Produit et présente l'émission « Droit de cité » à Canal Algérie et à la radio (Chaîne III).
2003-2005 : Conseiller auprès de Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines.


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