Cette visite a permis de constater de visu l'avancement de la réalisation des différents chantiers ouverts à travers la cuvette de Ouargla dans le cadre de la réalisation de ce projet grandiose. Il s'agit du tracé du canal de transfert des eaux de Ouargla à Sebkhet Sefioune, des stations de pompage, d'épuration, de relevage et de refoulement ainsi que les réseaux d'assainissement et de drainage. L'avancement des travaux est assez modeste puisqu'il atteint à peine les 44% pour la réalisation, la réhabilitation des stations de pompage et celle du réseau d'assainissement réalisés par la libanaise Butec. Le taux atteint les 50% pour Dywidag chargée de la réalisation du canal de transfert des eaux usées. Outre les retards, des anomalies ont été constatées sur les travaux, à savoir l'effet gruyère causé par l'ouverture de plusieurs tronçons à la fois et l'omission volontaire de la dépose de l'ancien réseau qui a fait déborder habitations et ruelles. Et là, il est à signaler que cette visite qui survient une dizaine de jours après l'installation de Zidan Merah en tant que SG du ministère des Ressources en eau a permis la prise de plusieurs décisions. Il y a d'abord la reconnaissance officielle d'une défaillance de l'administration depuis le lancement du projet en 2005, l'absence d'un suivi efficace des travaux effectués jusque-là d'où les retards et les désagréments causés par le non-respect des cahiers des charges par les entreprises étrangères. M. Merah, qui n'a pas mâché ses mots envers les différents responsables des entreprises étrangères en charge de la réalisation du projet, avait décidé à la veille de sa visite, la nomination d'un nouveau directeur de projet et l'installation d'un superviseur général qui n'est autre que l'adjoint du directeur général de l'ONA à la tête d'une équipe pluridisciplinaire constituée de 15 ingénieurs, qui se déplaceront souvent sur les lieux. M. Merah soulignera également les imperfections de l'étude effectuée par le bureau d'études Bonnard et Gardel, notamment pour les avant-projets et la décentralisation de la prise de décision au niveau local pour éviter les retards et les failles dues au manque de coordination. L'autre décision prise sur les lieux est l'affectation d'une hydro-cureuse spécialement pour ce projet et réduire les points noirs soit les débordements ininterrompus depuis le début des travaux, ceci dans l'attente de la mise en place des équipements inhérents au projet et qui sont prévus dans le contrat. A souligner enfin que la séance de travail qui a regroupé élus et cadres du secteur avec la délégation ministérielle a été l'occasion pour les élus notamment d'attirer l'attention sur les préoccupations et appréhensions des citoyens de la ville quant à l'efficacité de ces travaux, la passivité du bureau d'études français chargé du suivi du projet, au manque de moyens des entreprises de réalisation censées être des entreprises professionnelles internationales et de résilier les contrats si nécessaire. A signaler que la délégation se rendra aujourd'hui à la wilaya d'El Oued pour une inspection similaire des travaux de réalisation du projet de lutte contre la remontée des eaux.
