Situé à 1200 m d'altitude, l'hôtel Le Djurdjura, qui aurait pu être un complexe touristique unique dans la région montagneuse de Aïn El Hammam, va devoir mettre en place une stratégie lui permettant de recevoir une clientèle pour subsister face à la morosité régnante. Une tâche difficile tant les conditions dans lesquelles il se débat sont déplorables. L'hôtellerie saisonnière n'est plus de rigueur puisque les touristes se font rares. « Malgré la satisfaction du client qui y trouve un petit coin doux et une agréable prestation, le reste laisse à désirer », dit un client. Chez les gestionnaires, le constat est amer aussi. Comment baisser les prix et améliorer la qualité des services alors que la concurrence est féroce ? Dans le désarroi, les employés sont souvent tentés de partir à la moindre proposition de recrutement ou d'une hypothétique indemnisation après un départ volontaire. Car, même si l'hôtel est toujours ouvert, il ne reçoit qu'une petite catégorie de consommateurs. Il n'y a ni offre touristique attrayante, ni agence de voyages, ni d'associations œuvrant dans les échanges culturels. Le directeur est aigre dans ses propos : « Nous avons passé deux hivers des plus rudes sans chauffage, car nous ne pouvons pas payer le devis estimatif le moins cher (600 000 DA) pour la réparation de la chaudière. » En plus des problèmes de trésorerie, Le Djurdjura est difficilement d'accès. Les routes sont dégradées. Aujourd'hui, cet hôtel ne peut plus assurer les salaires de ses 30 employés. Sa réhabilitation est impérative. D'aucuns estiment qu'il est inadmissible que ce prestigieux établissement touristique continue sa descente aux enfers alors que de grosses sommes d'argent ont été dépensées dans sa réalisation. « L'idéal serait de voir d'autres investissements faits dans la même structure pour assurer sa relance et passer le cap des 15 millions de dinars de recettes par mois », espère le directeur.