Ancien élève des beaux arts de la fin des années 1970, Ahmed Hamidi est actuellement professeur d'arts plastiques. Membre fondateur du collectif des peintres de Maghnia, il a exposé un peu partout, notamment au Maroc, en France, en Espagne, en Hongrie et aux Emirats arabes unis. Celui qui passe pour être maître du semi figuratif, dit modestement : « Je n'ai pas une technique définitive, je suis perpétuellement à la recherche d'une manière de peindre. » En vous abordant, vous avez tenu, d'emblée, à parler de la galerie d'art de Maghnia, bien avant vos travaux ? En effet, les peintres de notre ville ressentent un certain bonheur avec l'ouverture de cette galerie, un souhait émis depuis plusieurs années et qui vient d'être exaucé. C'est une acquisition qui est l'aboutissement de plus d'un quart de siècle d'efforts. Le mérite revient à plusieurs parties dans cette grande ville qui, quoi qu'on en dise, est une ville de culture. Nous espérons seulement que cette infrastructure sera le point de départ d'une activité intense et florissante. D'ailleurs, depuis son ouverture, les activités ont « explosé ». Mais, pour tout vous dire, pour que cette salle fonctionne efficacement, il faudrait qu'elle soit dotée d'un budget, d'un statut. Je vous informe que depuis son inauguration, beaucoup d'artistes émettent le vœu de venir exposer chez nous. Enfin, une précision, cette galerie est ouverte à tout le monde et à tous les arts. Revenons à vous, et ce n'est pas une critique, vous produisez à une cadence lente ? ! C'est vrai, je ne suis pas prolifique, dans le sens où je ne produis que lorsque je suis inspiré. Il m'arrive de ne pas toucher un pinceau pendant une année. Ma peinture s'articule plus sur la forme que sur le fond. Je n'aime pas raconter, les mots sont les moyens du poète, de l'écrivain, du journaliste. Un artiste a dit, à juste titre d'ailleurs, « vouloir expliquer un tableau avec des mots, c'est vouloir dessiner un cercle avec une règle » Le peintre, ce sont les formes, les couleurs, le graphisme, l'harmonie… Et puis, je ne vous apprendrai rien en disant que le créateur, de façon générale, est toujours en confrontation avec un espace blanc. Dans mon activité, je ne pars jamais avec une idée au préalable, je n'ai pas un tableau prédéfini dans la tête… Que dirait un peintre pour conclure ? Nous souhaitons simplement qu'il y ait une nouvelle génération de peintres, eu égard aux grandes potentialités dont dispose notre région. Avec cette galerie, ils ont plus d'opportunités pour émerger, pour s'exprimer. Avec cette galerie qui représente les efforts de plus d'un quart de siècle, nous souhaiterions en faire un espace de culture, de réflexion et de création…
