Contrairement aux pharmacies des wilayas limitrophes, comme celles d' Annaba ou de Skikda, Guelma n'a pas sa liste de tour de garde comme toute ville qui se respecte. Cette liste devrait être affichée au niveau des officines de la ville pour informer le malade d'une permanence — ô combien — salutaire. « A lui seul, le chef-lieu de wilaya de Guelma compte 46 officines », nous dira un pharmacien du centre-ville, et ajoutera : « Cela fait plus d'une année que je n'ai pas reçu la liste de la direction de la santé (DSP) pour connaître mon tour de garde ». Fort de ce témoignage, nous n'avons pas manqué de questionner trois autres pharmaciennes de Guelma, histoire de corroborer l'information. « Effectivement, il y a une véritable anarchie à Guelma », confirmeront-elles, « tout le monde ouvre et ferme sa pharmacie comme il l'entend, donc parler d'horaires de fermeture et d'ouverture de l'officine, ainsi que du tour de garde est une utopie à Guelma ». En effet, qui de nous ne s'est pas réveillé tard dans la nuit avec des maux d'estomac, de tête, une rage de dents, ou tout autre malaise nécessitant un comprimé, un médicament salvateur, jamais à portée de main en pareilles circonstances ? Qui de nous n'a jamais fait l'objet d'une consultation médicale à l'hôpital très tard dans la nuit, pour en fin de compte se retrouver avec une ordonnance, soit un bout de papier en guise de médicament ? Alors, on se pose la question suivante : y a-t-il une pharmacie ouverte à Guelma à 2 h du matin ? Vous n'aurez aucune réponse, car il n'y a pas de pharmacie de garde dans cette ville. C'est au petit bonheur la chance, au gré des rues que vous chercherez une officine ouverte. Bien sûr, il y en a une qui ne ferme que vers minuit, située à proximité de l'hôpital Okbi. Une louable initiative personnelle, mais au-delà de cette heure, qui trouver ? Quoi qu'il en soit, cette situation est dénoncée non seulement par un grand nombre de citoyens, mais par les pharmaciens eux-mêmes, lesquels lors d'une récente réunion ont fixé comme date butoir, le 20 avril passé, pour entre autres instaurer une liste de garde, mais rien depuis, car il ne faut pas se voiler la face, c'est à la DSP de prendre ce problème en charge. A qui profite cette anarchie ? Certainement pas aux malades, ni même aux pharmaciens, alors…
