L'affaire de la Coopérative agricole régionale spécialisée en culture industrielle (Carsci) Lalaymia Lakhdar, qui regroupe plusieurs centaines d'adhérents des wilayas d'Annaba et El Tarf vient de rebondir. Il y a eu d'abord la décision du ministre de l'agriculture de rejeter sa scission en deux entités, l'une à Annaba et l'autre à El Tarf. Celle de la Justice ensuite ; elle condamne les occupants des locaux de cette coopérative riche de 4000 ha à les libérer dans les meilleurs délais. Un huissier a été saisi à l'effet de mettre en application ce jugement. Du coup, ça bloque et ça sent mauvais du côté de ceux qui ont loué les unités de transformation. Les turcs, qui ont bien profité de leur location de l'unité de conserverie de Bouteldja (El Tarf), font partie du lot. Cette ténébreuse affaire a fait couler beaucoup d'encre. De larmes aussi des 73 travailleurs de la coopérative ouvrière qui n'ont pas perçu leur salaire depuis plusieurs mois. Cette affaire avait traîné en longueur. Plus d'une décennie après, les membres de la chambre d'agriculture risquent d'aller de surprise en surprise. Ils se frottent déjà les mains, tandis que plusieurs de leurs anciens prédécesseurs se défendent de toute implication dans la dilapidation ou la disparition de l'immense patrimoine de la Carsci. A la DSA, on s'attend à découvrir la disparition de plusieurs biens inventoriés. On parle déjà de deux tableaux de Delacroix disparus, des meubles volatilisés de la résidence « Lavie », du détournement de l'appartement situé à proximité du siège de la chambre d'agriculture, de la destruction volontaire des biens mobiliers ou immobiliers de la conserverie de Ben M'Hidi, de la tomacoop, cotoccop, oléocoop, tabaccop, des docks silos. Pour les élus de la Chambre d'agriculture que préside M. Harzallah, l'heure est encore à la dénonciation des responsabilités de l'opération mise à sac de la coopérative Lalaymia Lakhdar créée en 1949. Réintégrée au patrimoine des domaines sur décision de justice en février 2006, cette coopérative avait été mise à sac durant des années par certains membres du conseil de gestion.
