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A l'école du mieux-être
Le droit à l'épanouissement individuel
Publié dans El Watan le 09 - 06 - 2007

Le militantisme éducatif est une vieille idée. Elle remonte au XIXe siècle avec des figures emblématiques, des femmes et des hommes au grand cœur. L'une d'elles est Ellen Kay, une institutrice suédoise connue pour son engagement auprès des enfants pauvres. En 1900, elle délivrait son intuition de femme sensible en écrivant : « Le XXe siècle sera celui de l'enfant. » Une prémonition quand on sait qu'à l'époque, un tel niveau de conscience était loin d'être partagé par la majorité. Ces préoccupations n'avaient cours que parmi une poignée de spécialistes et plus particulièrement des psychologues novateurs. Leurs travaux de recherche ont donné une extraordinaire impulsion à la connaissance du développement psychique de l'enfant et de l'adolescent. La psychologie moderne — celle de l'enfant notamment — gagnait ses premiers galons sous la houlette d'éminences mondiales : Piaget, Claparéde, Binet, Simon, Stern ou encore l'Américain Gesell. Leur génie allait irriguer — et ils le croyaient — en vue de sa modernisation, l'enseignement scolaire et partant de là, l'éducation des enfants. C'est que les problématiques actuelles inhérentes au fonctionnement des systèmes éducatifs de par le monde remontent loin dans le temps. On les retrouve déjà au début du siècle passé. De décennie en décennie, les problèmes s'aggravaient au fur et à mesure que progressait la massification de la scolarisation, démocratie oblige.
Conservatisme
Malgré le relais pris par de brillants successeurs, ces pionniers de la psychologie de l'enfant auraient du mal — s'ils venaient à ressusciter — à comprendre le statu quo qui frappe les pays, et pas seulement ceux en voie de développement. Ici et là, sur les cinq continents, les observateurs signalent le mal-être des élèves, la déprime des enseignants et le mécontentement des parents. Rares sont les pays à ne pas connaître ce genre de difficultés. Les griefs portés à l'encontre de l'institution scolaire dessinent les contours d'une école empêtrée dans ses mythes fondateurs qui puisent leurs racines dans des périodes antérieures à l'avènement de la psychologie moderne. D'où l'incapacité chronique de l'école conservatrice à s'adapter aux innovations. Ainsi, presque rien n'a changé dans les mœurs scolaires. Les enseignants et les élèves de 2007 entretiennent entre eux les mêmes rapports que ceux des années 1920/1930. Les premiers monopolisent toujours le micro des connaissances à transmettre, d'où la fameuse expression de la « pédagogie de la salive ». Les seconds (élèves) offrent leur cerveau en guise d'entonnoir/réceptacle à un savoir formalisé, qu'ils doivent mémoriser coûte que coûte. D'où le mot de psittacisme ou mimétisme. Au chapitre des vieilleries tenaces, nous avons la distribution des horaires journaliers, la périodicité des vacances et les cérémonials de l'examen/sanction de fin de cycle. D'autres indices de ce conservatisme de mauvais aloi se retrouvent sur l'imperturbable statut de l'EPS (éducation physique et sportive). Les deux heures hebdomadaires au collège et au lycée n'ont pas changé depuis Jules Ferry. Et au cycle primaire point de sport ! Dans certains pays l'esprit du Moyen-âge continue de baigner la conception de l'éducation scolaire : l'éducation artistique (dessin, musique, photographie, théâtre… ) y est bannie ou folklorisée, quand elle est tolérée. Partout s'élèvent des voix pour dénoncer la lourdeur du poids des cartables des enfants, ou les rythmes scolaires démentiels qui s'opposent aux rythmes biologiques. Avec une telle logique de fonctionnement, l'école ne peut pas procurer de la joie et du bonheur pour ses pensionnaires. Elle empêche l'épanouissement de leur personnalité en devenir. Elle formate les futurs frustrés, les révoltés ou les indigents intellectuels. A quoi aspire un enfant de six ans lorsqu'il accepte de rejoindre un milieu qui lui est étranger et artificiel — l'école — ? Tout simplement à s'y sentir à l'aise, heureux, aidé à grandir (l'élan vital), en apprenant dans le respect de ses centres d'intérêt et de ses besoins. Certes, l'institution éducative tente de créer ce cadre bienveillant et hospitalier, mais sans jamais arriver à satisfaire la demande individuelle. A sa charge, elle se voit rattrapée par son attachement aux archaïsmes de ses mythes fondateurs, dont celui de la sélection précoce. Sa profession de foi — rendre heureux l'élève — est vite gommée par les dispositifs pédagogiques qu'elle met en place pour justement appliquer cette sélection/filtre. Cette contradiction est à la base de ses dysfonctionnements et de son divorce avec les enfants et adolescents. L'école refuse de prendre en considération les apports —surtout les mettre en pratique — de la psychologie de l'enfant. Si elle veut séduire son public et bonifier le potentiel intellectuel et culturel d'un pays, l'école est tenue de respecter les droits des enfants et des adolescents dont elle a la charge. Le droit à l'erreur entre autres. L'enfant au primaire apprend par tâtonnement expérimental : il doit expérimenter l'échec pour mieux l'effacer et aller vers la réussite. Comment nier son besoin très fort de s'exprimer par le mouvement et l'activité physique ? Le droit à la pratique sportive, source d'acquisition de valeurs morales, s'impose dès le primaire avec toutes les commodités qui vont avec. Dans le registre des valeurs à transmettre, l'éducation artistique tient aussi une place importante. L'enfant a le droit d'exercer le moyen d'expression qu'il aura choisi. Pour son éducation morale, gage d'insertion dans le monde des adultes, il éprouve le droit (et le besoin) à l'accès au civisme pratique et non seulement théorique. Il aime sortir en promenade de découverte (musée, théâtre, ferme…) et collaborer avec ses camarades à des actions collectives d'intérêt général reconnu. C'est de la sorte que s'éduque le sens civique, la solidarité et l'entraide. Dans sa quête de grandir, l'enfant aspire aussi à connaître et comprendre les risques et les dangers qui le guettent dans sa vie d'enfant, et plus tard d'adulte : c'est le droit à la prévention (éducation nutritionnelle, écologique). En mot comme en mille, l'idéal d'école est celui rêvé par les enfants et construite par les adultes. Elle ne saurait aller à contre-courant des exigences de la psychologie moderne. Pour ce faire, une seule solution aussi simple que tout : cerner les droits des enfants et les mettre en application. Est-ce trop demander ?


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