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Le retour aux fondamentaux
L'Initiation aux apprentissages de base
Publié dans El Watan le 08 - 12 - 2007

Chaque discipline scolaire possède ses propres éléments fondateurs, le jargon des spécialistes parle de fondamentaux.
En pédagogie d'initiation, ces soubassements/fondations remontent à l'avènement de l'école universelle, au XIXe siècle. A tout seigneur tout honneur. La lecture est la discipline reine qui a accaparé les efforts de recherche des pédagogues. Chemin faisant, des modes passagères apparaissent ici et là, en fonction de l'air du temps. Certaines méthodes de lecture/écriture relèvent du charlatanisme, d'autres affichent une façade alléchante sans plus. Devant ce foisonnement, l'observateur averti n'a qu'un réflexe : revisiter ses fondamentaux. Non pour les copier tels quels, mais pour se ressourcer et s'en instruire. Grâce à leur éclairage, il pourra débusquer les incohérences voire les supercheries véhiculées dans ces nouveautés que des démarcheurs vendent de façon cyclique. Les pays comme le nôtre en sont friands. L'exemple le plus frappant de ce retour aux sources nous vient de France. Le ministère de ce pays, par la voix de son premier responsable, a tout simplement décidé d'interdire l'emploi de la méthode globale de lecture. Il a fallu le cri de cœur d'un instituteur de campagne pour voir les langues se délier et les consciences se réveiller. De sa Bretagne natale, cet éducateur de vocation a pris sur lui de jeter un pavé dans la mare, avec un livre au titre détonnant : Français, vos enfants ne savent pas lire. Il remet en cause le choix (ancien) de son ministère concernant la méthode globale dite analytique. Il sera reçu et entendu par sa tutelle. La décision ministérielle, prise en juin 2006, est motivée par le nombre effarant d'élèves du primaire qui arrivent au collège avec de graves carences en lecture/écriture. Et, quand on connaît les conséquences négatives de ce genre de déficit, on ne peut que s'en inquiéter. En effet, la lecture est la première clé de tous les apprentissages ultérieurs. Dans leur évaluation de l'apprentissage du calcul (et ensuite des mathématiques), les spécialistes pointent l'index sur l'incapacité de l'élève à bien lire, donc à ne pas comprendre l'énoncé du problème ou de l'exercice. Pour cette discipline aussi, il est de plus en plus recommandé de revenir aux fondamentaux : le calcul mental, le montage des mécanismes opératoires des quatre opérations. La lecture est la clé de voûte de tout apprentissage. Elle conditionne le cursus de l'élève. Son véritable enseignement/apprentissage s'identifie au stade de l'initiation scolaire qui correspond aux deux ou trois premières années de la scolarité. C'est là que se joue l'essentiel de la vie scolaire de l'enfant. S'il vient à y rencontrer des difficultés non détectées et ignorées par le maître, cet élève s'engouffrera dans la spirale de l'échec. Après des décennies de recherches (sic !), le coupable est enfin trouvé : la méthode d'initiation dite globale ou analytique. Elle consiste à démarrer du texte et ensuite isoler le mot, le découper afin d'étudier la lettre. Par ricochet, l'élève mémorise le texte sans avoir une claire conscience phonologique. Dès qu'il est mis devant un autre texte pris d'un ouvrage autre que celui dont il a l'habitude, le voilà désarçonné. Ce qui ne l'empêchera pas d'épeler avec promptitude une suite de mots et de lettres mémorisées. Mais en face d'un exercice d'écriture, il se retrouve dans l'incapacité de bien écrire ces mêmes mots. Nous parlons ici de sujets normaux qui ne traînent pas de troubles psychologiques. Ceux qui en présentent à l'entrée de l'école, sont évidemment hors circuit d'emblée, quelle que soit la méthode employée par le maître d'école. A moins de mettre à leur disposition un dispositif de prise en charge approprié. A l'inverse, la méthode syllabique part de la reconnaissance de la lettre pour remonter au mot. Elle a été de tout temps la préférée des opposants de la méthode globale. Cette approche inductive a toutefois connu des aménagements et a totalement été modernisée. Appliquée de façon systématique comme au bon vieux temps, elle présente, elle aussi, des inconvénients. L'apprentissage idoine se réalise toujours sur la base d'une situation/contexte attrayante et motivante. Cette approche inductive privilégie le montage de véritables mécanismes de discrimination des sons et des graphèmes. Le rapport entre eux (une lettre = un son) doit focaliser toute l'attention de l'enseignant. De la sorte, il amène son élève à accéder à la conscience phonologique sans laquelle ce dernier ne pourra pas déchiffrer d'abord et lire ensuite. Pour des raisons évidentes, nous faisons l'impasse sur les autres conditions préalables à l'enseignement/initiation de la lecture.
L'enracinement
Toutes ces tracasseries enregistrées dans les écoles officielles n'ont pas existé dans les écoles dites expérimentales, ouvertes par des pédagogues novateurs. Chez Freinet, la méthode naturelle a donné des résultats étonnants malgré l'origine sociale de ses élèves. Ce grand pédagogue français du début du XXe siècle éduquait des élèves issus de la paysannerie ou de familles d'ouvriers. Son palmarès faisait rougir de honte ses collègues du secteur public. Il n'y a pas que lui à avoir pris le contre-pied des pédagogues/bureaucrates. La période qui va de la fin du XIXe au début du siècle suivant, a vu l'émergence de courants révolutionnaires dans le monde balbutiant de la pédagogie scolaire. Dans de grands pays d'Europe et aux Etats-Unis, des hommes et des femmes, militants des droits de l'enfant et portés par l'idéal humaniste, ont initié de véritables théories pédagogiques avec, à la clé, des méthodes efficaces d'enseignement dites d'initiation. Par leur amour des enfants, leurs talents et leurs compétences des pédagogues de renom tels John Dewey l'Américain, G. Kerschensteiner l'Allemand, Maria Montessori l'Italienne ou encore Dr Ovide Decroly le Belge ont redonné à la phase d'initiation (l'école primaire) toute son importance. Ils ont agi avec le bon sens du paysan qui choisit le terrain, le prépare avant de planter son arbre fruitier. Ils n'ont pas versé dans le verbalisme des méthodes officielles beaucoup plus soucieuses de faux-semblants et d'artifices. Ils se sont servis de leur intuition et l'ont associés à leur bonne connaissance de la psychologie de l'enfant pour adapter les méthodes, individualiser l'acte pédagogique, et par-dessus tout, offrir du bonheur aux enfants, dont ils ont la charge. De nos jours, bien des pays peinent à mener la totalité d'une classe d'âge vers la réussite. Les facteurs explicatifs de cet échec sont nombreux, mais rares sont ceux qui ont lorgné vers la méthode d'enseignement de la lecture et celle du calcul, au tout début de la scolarité. Pire, ces pays ont quelques mépris envers ces petites classes. N'est-ce pas vers elles que sont orientés les enseignants fraîchement recrutés, les vacataires, les novices, ceux dépourvus de formation ? On a même vu des enseignants de collège ou de fin de cycle primaire sanctionnés par une drôle de rétrogradation : « Oust ! Allez enseigner aux mioches. » Un grand pédagogue français disait : « Les deux plus grandes classes de la scolarité sont la première année du primaire et la terminale des lycées. » Certains pays ont mis le paquet dans les petites classes en leur affectant les meilleurs enseignants/pédagogues, et non des enseignants /fonctionnaires, et la différence est de taille. C'est en phase d'initiation que se consolide le plant qui deviendra arbre, qui tonifie ses racines, et par la suite, se bonifie la récolte donc réussir la plantation. Mener l'enfant sur le chemin de la réussite scolaire dans un cadre où l'effort au travail rime avec joie et bonheur d'aller à l'école. PS : Nous n'avons pas abordé les aspects techniques de la pédagogie de l'initiation, à savoir les fondamentaux en lecture et en calcul, et ce, afin de ne pas assommer nos lecteurs avec le jargon des pédagogues. Nous attendons de nos collègues enseignants qu'ils nous éclairent de leur expérience et nous donnent leur point de vue de praticiens. Merci.


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