Après son dernier défilé de mode en 2004 au Palais de la culture d'Alger, la styliste algérienne Yasmina présentera en septembre prochain sa collection automne-hiver 2008. Un rendez-vous fashion qui entre dans le cadre de la manifestation « Alger, capitale de la culture arabe ». Après avoir occupé pendant plusieurs années une des vitrines les plus huppées à la rue Didouche Mourad à Alger, la styliste algérienne Yasmina a changé d'adresse pour élire domicile dans un quartier résidentiel à Saïd Hamdine, Hydra. Yasmina habille la « jet-set » algérienne, riche, chic et branchée. Cette grande dame de la haute couture a fait ses études de stylisme à Paris puis est revenue dans son pays natal, plus précisément à Alger, pour y exercer son métier. Elle a été le premier mannequin algérien à avoir défilé pour de grands couturiers français et italiens. Spécialisée dans la haute couture, la nouvelle boutique en question englobe des pièces uniques et des accessoires adéquats, signés dernièrement par la talentueuse Yasmina. Au total, ce sont pas moins d'une cinquantaine de modèles qui se laissent voir avec intérêt et ravissement. Les somptueux tissus utilisés sont agrémentés tantôt par des broderies au fil d'or, tantôt par des pierres scintillantes. Preuve en est ce pantalon « medouar » crevette, rehaussé d'un karakou vert émeraude ou encore ce « bedroune » en organza. Yasmina conçoit les vêtements traditionnels avec une touche orientale dont elle seule détient le secret. Elle se plaît à affirmer, par ailleurs, que pour les modèles modernes, elles les orientalise par des broderies fines. Un petit espace est réservé aux tenues de ville et de cooktail. On retrouve des ensembles en chèche de couleur rouge et noir, des sérouals typiquement algérois modernisés pour la ville et des robes amples en coton pailletés, rappellant la tenue spécifique du sud. Mieux encore, sont exposés sur deux mannequins en bois laqués des djellabas des Aurès avec de grandes broderies turquoises et jaunes, savamment agencé au niveau de la poitrine et du dos. A la question de savoir ce que pense la doyenne de la mode algérienne, elle répond, confuse, que cette dernière n'existe pas, pour la simple raison qu'il n'existe pas d'industrie de la mode dans notre pays. « Que se soit pour le prêt-à-porter ou pour la haute couture, la création est inexistante en Algérie. Chez nous, la mode est importée. Celle-ci ne doit pas être plagiée mais descendre dans la rue ». Le rendez-vous étant pris pour septembre prochain à Alger, Yasmina charmera, à coup sûr, l'assistance avec ses coupes parfaites et ses couleurs ensorcellantes.
