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La machine à remonter le temps
Publié dans El Watan le 21 - 06 - 2007


Soixante ans après sa mort, Adolf Hitler continue de susciter l'intérêt des historiens qui s'attachent à étudier toutes les facettes de sa personnalité. Le meilleur ouvrage écrit sur l'ascension et la chute du dictateur nazi reste pourtant incontestablement celui du journaliste américain William L.Shirer sur le IIIe Reich. Le documentariste français connu Daniel Costelle, en collaboration avec Isabelle Clarke, revient sur la vie privée du chef nazi avec son film Eva Braun dans l'intimité d'Hitler diffusé sur TF1. Hitler était réputé pour sa misogynie dont la justification se trouve dans les difficultés de son histoire personnelle. Sa jeunesse vagabonde, en Autriche, avait été marquée par une profonde solitude et un total éloignement de l'univers des femmes. C'est à partir de son engagement dans l'armée allemande qu'Adolf Hitler se métamorphose. L'artiste raté et famélique qui battait le pavé à Vienne ne va pas tarder à devenir celui qui va dominer l'Allemagne et entraîner le monde dans une guerre dévastatrice. C'est après sa prise de contrôle du parti national socialiste qu'Adolf Hitler va attirer l'attention de la bonne société allemande qui va se le disputer, à l'image des banquiers et des milieux d'affaires qui témoignent de l'admiration pour ce trublion. Parmi ces grands noms, figure celui de la petite fille du compositeur allemand Richard Wagner. Winifred Wagner en viendra à présenter Hitler comme le champion des éloquences et l'homme sur lequel les Allemands pourraient compter. Lorsque Hitler sera emprisonné après sa tentative de putsch de la brasserie de Munich, c'est cette même Winifred Wagner qui lui rendra visite pour l'approvisionner, entre autres cadeaux, du papier qui lui servira à écrire Mein Kampf. Pour autant il n'y avait pas de lien plus profond entre Winifred Wagner et Adolf Hitler auquel personne ne connaissait une relation féminine. Bien des années plus tard, alors qu'il a presque conquis le pouvoir, Hitler ne peut éviter d'être souvent vu en compagnie de sa nièce Gelli. Si souvent que cette proximité possessive de la part d'Adolf Hitler suscite des rumeurs. Avec le suicide de la jeune Gelli, les adversaires d'Hitler sont confortés dans leur conviction que cette liaison était plus qu'ambiguë et que la nièce avait été poussée à mettre fin à sa vie. C'est déjà trop tard car non seulement Hitler n'a cure de ce qui se dit, mais plus personne n'est en mesure de le critiquer. Bien au contraire, le chef nazi est l'objet de toutes les louanges, plus particulièrement celles de la cinéaste Leni Riefenstahl qui définit Hitler comme un héros. C'est lorsque Hitler prend le pouvoir que la jeune Eva Braun entre dans sa vie, directement choisie pour cela à cause de sa ressemblance avec Gelli. Personnage complexe, Hitler, tout en exhortant les Allemands à se marier pour faire les enfants dont l'armée avait besoin, avait prolongé son célibat. Il définissait Eva Braun comme l'une de ses secrétaires. Parmi ses attributions, la jeune femme avait celle de filmer le dictateur nazi dans son intimité lorsqu'il recevait les personnalités de haut rang du régime nazi. Les images enregistrées par Eva Braun ont été utilisées à charge par la suite lors des divers procès des dirigeants nazis. Eva Braun, comme une majorité d'Allemands, ne demandait qu'à suivre aveuglément Hitler dans tout ce qu'il entreprenait. En tant que secrétaire du dictateur nazi, Eva Braun percevait un salaire de 1000 marks par mois. Hitler lui attribuera par testament 1000 marks de rente. Eva Braun acceptera, devenue sa compagne, de suivre le dictateur dans la mort après que celui-ci eut décidé de se suicider. Cet ultime épisode aura été dans la continuité de l'existence tortueuse et violente d'Adolf Hitler qui d'ailleurs prêchait la guerre permanente. Les Allemands avaient vu en lui celui qui allait les venger de la défaite et des accords de Versailles qui avaient suivi la Première Guerre mondiale. Hitler y avait pris part en tant que soldat et c'est lui qui répéta jusqu'à l'incantation que l'armée allemande avait été poignardée dans le dos. Cette thèse lui valut la sympathie des états-majors et, après la guerre, c'est en tant qu'espion de la sécurité militaire allemande qu'il fut chargé de surveiller une toute petite formation politique fondée par un ouvrier serrurier du nom de Drexler, le parti national socialiste. C'est de ce petit parti qu'Hitler, après avoir éliminé Drexler, fera la terrifiante machine qui mettra le monde à feu et à sang.

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