Démolition de la cité Mebrouka Une opération de démolition de la cité Mebrouka sera prochainement lancée à Bouira. Mais qui de l'élu ou du simple citoyen n'a pas entendu parler de ce quartier à Aïn Bessem ? Datant de l'ère coloniale, ladite cité a fait l'objet, il y a trois ans environ, d'une opération de relogement fortement contestée par une partie de ses habitants qui dénonçaient les irrégularités l'ayant entachée. L'ancien ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, qui avait effectué peu après cette opération une visite dans le chef-lieu de daïra, a été interpellé par ces laissés-pour-compte. Avec le temps, la contestation s'étant émoussée, voilà qu'un autre problème surgit, vivement réprouvé par les riverains : la cité évacuée était devenue un lieu de débauche où, selon des témoins oculaires, des individus s'adonnent à l'alcool, à la drogue et autres actes inavouables. La démolition de ces bâtiments est un véritable problème, au point qu'on en a débattu tout récemment à la dernière session de l'APW. En fait, il ne s'est trouvé aucune entreprise démolisseuse acceptant le marché au prix proposé par l'administration (un milliard). Finalement le montant a été revu à la hausse, et une entreprise entamera l'opération de démolition la semaine prochaine, pour un milliard trois cents millions de centimes. Sur le site ainsi dégagé, on verra naître un palais de justice et un centre pour handicapés dans le cadre du programme sectoriel, selon le P/APC de Aïn Bessem. Où est l'argent de l'amélioration urbaine ? Certains élus locaux que nous avons rencontrés dernièrement et avec lesquels nous avons débattu de la question de l'amélioration urbaine en sont comme frustrés : leur mandat va expirer en novembre prochain, et les sommes colossales débloquées au titre du PSD pour l'année 2007 pour l'amélioration urbaine ne seront jamais « consommées » à temps. A titre d'information, la wilaya de Bouira a bénéficié pour l'année en cours d'une enveloppe de 360 milliards destinés à l'amélioration urbaine des 45 communes. Les grandes agglomérations, comme Bouira, Aïn Bessem, Sour El Ghozlane, Lakhdaria et M'Chedellah se taillent la part du lion dans cette formidable cagnotte. L'amertume de ces élus qui, vers la fin de leur mandat, éprouvent le besoin de redorer leur blason grâce à ce programme inespéré, créateur d'emplois, s'explique d'autant plus que le crédit pour financer les projets inscrits dans ce cadre ne pourra ouvrir droit à d'autres pour l'année suivante que s'il a été consommé. Les mêmes élus se plaignent des lenteurs administratives des instances (DUC, notamment), qui, par des études tatillonnes, retardent la mise en œuvre de ce fabuleux programme. Pour donner plus de poids à leur dénonciation, ils citent l'exemple des deux wilayas limitrophes, à savoir M'sila et Médéa qui ont déjà entamé ce programme.
