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Un écran de fumée
Publié dans El Watan le 25 - 06 - 2007

L'autorisation de chaînes privées de radio et de télévision dans le paysage audiovisuel national n'est pas pour demain. Le néo chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a balayé samedi, lors de la présentation du « programme » de son cabinet, les derniers espoirs d'une possible ouverture même contrôlée de ce secteur.
« Il est prévu, en outre, la mise en œuvre de chaînes de télévision généralistes et thématiques, de statut public autonome par rapport à la chaîne générale actuelle (…) sic. » Voilà de quoi les téléspectateurs algériens devront se suffire pour étancher leur soif de liberté et de diversité en matière d'audiovisuel. Il n'est donc point question de libérer les fréquences et les ondes du faisceau officiel pour la simple raison que le pouvoir politique n'est pas encore sur la même longueur d'ondes que ces millions d'Algériens sevrés de pensée unique. Il serait donc vraiment naïf de soupçonner les décideurs politiques, à leur tête le président Bouteflika, de vouloir concéder des espaces d'expression libre à ceux qui lui apportent la contradiction. Et en la matière, le projet Belkhadem II ne diffère pas trop de celui de Belkhadem I et même celui d'Ahmed Ouyahia, à quelques réaménagements sémantiques près. Il y a, en effet, comme un continuum dans le discours officiel sur la question. Il est au demeurant aisé d'en saisir les motivations pour un pouvoir qui veut régner sans partage. On l'aura compris, la télévision et la radio privées sont des choses trop sérieuses, trop sensibles pour les laisser à la libre manipulation du commun des Algériens. On nous serinera à volonté la suprême insulte, à savoir que le peuple algérien n'est pas encore suffisamment mûr pour jouir d'une diversité audiovisuelle. Cet argumentaire technologiquement anachronique à l'heure du numérique, de l'Internet et des nouvelles technologies est socialement dégradant pour un pays dont les dirigeants s'essayent au maniement des concepts aussi en vogue que la bonne gouvernance, la mondialisation et l'intelligence économique. Sur ce plan, force est de constater que la régression est stérile, contrairement à la formule géniale du sociologue Lahouari Addi. Les téléspectateurs algériens se remémorent avec une sacrée dose de nostalgie l'ouverture par effraction de l'ENTV, en 1990, avec à sa tête Abdou B. Ils se souviennent sans doute de ces passes d'armes passionnées et passionnantes entre Abassi Madani et Saïd Sadi lors des fameux talk show télévisés qui avaient redonné à l'unique des couleurs. Ce furent les rares bons souvenirs d'une télé qui a, depuis, tourné le dos à ses téléspectateurs. A ses contributeurs… C'est dire que le débat sur l'ouverture de l'audiovisuel à l'initiative privée est vieux. Si, techniquement, rien n'empêche le lancement de ce genre de média grâce aux capitaux privés qui n'attendent que le feu vert, professionnellement, les journalistes algériens ont largement prouvé leur talent y compris chez nos voisins marocains. Il est donc clair que le verrou est avant tout politique, eu égard à ses rapports souvent tendus avec les journalistes qu'il affubla du qualificatif peu glorieux de « commères des bains maures » à son élection en 1999, le président Bouteflika ne peut ni ne veut s'accommoder de télés privées alors qu'il tolère, malgré lui, l'existence de journaux privés. « Le pays est encore fragile pour se permettre l'ouverture de l'audiovisuel. Je le dis honnêtement, je ne promets rien dans ce sens… » Ce fut là la réponse du candidat Bouteflika à la veille de sa réélection en 2004 à une question d'un journaliste. Il convient de reconnaître en lisant le nouveau programme de son exécutant en chef que le Président à tenu sa promesse… Et la petite polémique bien arbitrée entre l'ex-ministre de la Communication El Hachemi Djiar et le DG de la télévision Hamraoui Habib Chawki n'était que de la poudre aux yeux. Alors que le ministre déclarait qu'il fallait attendre avant d'ouvrir les médias lourds aux privés, le DG de l'unique a étonné son monde en réclamant la décision ici et maintenant… En attendant, les téléspectateurs algériens qui ont déserté l'ENTV sont branchés sur des milliers de satellites qui arrosent 24h/24 notre pays et les décideurs passent leur temps à fulminer sur Al Jazeera coupable de faire le travail que la télévision nationale ne fait pas. Quant à ce débat cyclique sur la prétendue ouverture de l'audiovisuel, c'est juste un écran de fumée.

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