Une nouvelle d'ici Algérie, exceptionnellement revigorante, et des images de messe consensuelle mondialisée à sauvegarde de « La Terre mère qui nous est prêtée, à sauvegarder pour les générations futures » nous sont venues cette semaine en visiteuses tarabustant l'actualité médiatique à éplucher. On ne va pas vous bassiner encore de Earth Live. Les réseaux de télés mondialisées l'ont fait. La nouvelle, bonne, est cette affirmation du ministre des Travaux publics Amar Ghoul que l'autoroute Est - Ouest n'écrasera pas l'exceptionnel parc écosystème naturel d'El Kala à l'Est algérien ; et qu'il revient à son département le devoir trouver la solution qu'il faut pour détourner le prédateur tracé. Cet engagement public, il faut le souligner, n'est pas le produit de la nature, pas plus que d'une disposition innée de nos gouvernants à respecter les joyaux dont dame nature a pourvu le pays. Il fait sens à des actions civiques entreprises vigoureusement par des associations de sauvegarde du site désigné, et classé patrimoine mondial. Mais aussi, exceptionnellement dans notre pays, à toute une synergie dont les élans des médias, à relayer ce combat pour la préservation d'un bien, très mal évalué. Sauf à relire, avec quelques enquêtes, la contribution d'El Watan (8 juillet) de l'universitaire Ouarda Himeur- Ensighaoui. Elle y a brossé un magnifique historique du parc de la Calle, El Kala, et recensé en mots sobres le bonheur des naturalistes partis là-bas en fécondes enquêtes de terrain. Avec ce mot de l'un d'entre eux : « La nature en m'offrant ce séjour pastoral disposait mon cœur à la joie, et me transportait en idée dans cet heureux temps où les hommes étaient tous bergers, et ne connaissaient de véritables richesses que les biens de la terre et le produit de leurs troupeaux. » Dans les milieux des médias on prête généralement de beaux élans au ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement Cherif Rahmani ; dans les mêmes années où l'Algérie n'a jamais été aussi sale dans son espace public, et la nature outragée de toute part. Il a été récipiendaire récemment de haute distinction de la dite Fondation Déserts du monde. Et à cette consécration on lui a ajouté, en responsabilités gouvernementales, une cerise sur son gâteau de super ministère : le tourisme et l'artisanat. C'est-à-dire encore plein de patrimoine algérien, ancien et de vie encore.Sans qu'il utilise forcément les méthodes promotionnelles de stars de l'écologie du monde comme Al Gore, et pour rester aussi peut-être seigneur du désert, il aurait pu quand même au moins dire que nos déserts ont besoin aussi d'oasis, comme celle d'El Kala. Il n'est jamais trop tard pour bien faire.