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La Terre face aux dégradations
ENVIRONNEMENT
Publié dans L'Expression le 30 - 04 - 2008

Assurément, la mondialisation se présente comme une tentative de standardisation de la sociologie des peuples d'une part, caractérisée d'autre part, par un flux de densité informationnelle jamais égalée.
De la nature même de sa portée, les retombées de la mondialisation ont affecté presque tous les secteurs de l'activité humaine. L'environnement mondial n'échappe pas à la règle.
Le déclin de la biodiversité s'est accentué en 2006 où il était établi que 16.118 espèces étaient en danger. Ce nombre est passé à 16.306 en 2007 selon le Rapport annuel 2008 du Pnue (Programme des Nations unies pour l'environnement)
Convaincu de l'urgence d'approfondir la compréhension des impacts de la mondialisation, le Pnue, a dédié son Rapport annuel 2008 à l'économie verte. L'urgence d'une transition mondiale vers une économie plus écolo pour sauvegarder l'avenir de l'environnement mondial est devenue une nécessité.
Il faut dire que la cadence de motivation des Etats et des gouvernements en matière de politique de protection de l'environnement ne suit pas le niveau des engagements pris dans des rencontres internationales, ni d'ailleurs, le degré d'alerte des indicateurs environnementaux.
Paradoxalement, la communauté internationale est plus que jamais consciente des interactions profondes entre les politiques adoptées et l'environnement mondial de la planète. La mondialisation apparaît comme une tendance à la globalisation des modes et des modèles. Les effets d'annonce prennent de plus en plus consistance sur le terrain des faits. Si les résidus industriels constituent la cause principale des perturbations environnementales, souvent localisées dans un espace d'influence défini, la politique avec le nouveau schéma de management des relations intercommunautaires, détient le sinistre privilège de l'effet boule de neige. Avec la mondialisation, les pressions exercées sur les ressources naturelles vont se globaliser, elles aussi, à l'image même de la nouvelle doctrine mère tentaculaire et hégémonique.
L'avenir de l'environnement mondial est plus que jamais menacé; la quantité et la qualité de la pollution produite au cours de ces cinquante dernières années a modifié profondément et rapidement les écosystèmes: dégradation des forêts et des herbiers marins, altération de la couche d'ozone, effet de serre, acidification des océans...
Un modèle unique des modes de consommation
Les climatologues décrivent le climat du futur en se basant sur six scénarios prenant en considération plus ou moins d'émissions de CO2. Le scénario le plus optimiste codifié B1, prévoit une augmentation de +1,8°C d'ici 2100.
L'analyse des répercussions éventuelles du scénario B1 fait ressortir les contours d'un monde convergent en interactivité toujours plus croissante et plus sensible entre ses éléments vulnérabilisés sous l'effet de la mondialisation. La population culmine au milieu du siècle et décline ensuite, par suite de la concomitance des aléas de la globalisation. De l'avis des spécialistes, l'accent sera, obligatoirement, mis sur des solutions mondiales orientées vers une viabilité économique et environnementale. Une meilleure équité est essentielle pour l'équilibre au sein du groupe ou de la communauté. Selon Emmanuel Le Meur et les chercheurs du Laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement (Lgge, Cnrs / Université Grenoble 1), le modèle B1 combien optimiste ne manque pas toutefois d'inquiéter. En effet, selon les projections faites, d'ici à 2060, une grande partie des glaciers de montagne en Europe méridionale - dans la limite des 4000 mètres d'altitude - aurait disparu. La tropicalisation de l'Europe centrale et de la région méditerranéenne conduira à l'amplification du phénomène de la désertification en Afrique du Nord et, notamment en Algérie (qui détient déjà le plus grand désert du globe) ainsi que de la raréfaction des ressources hydriques. L'Afrique du Nord, les pays du Sahel et le Proche-Orient seront les premiers touchés.
Au vu de la situation politique à l'échelle planétaire, l'idéologie de la force, au sens absolu du terme, semble fournir le substratum où s'abreuve la philosophie de la mondialisation. La globalisation dans un model unique des modes de consommation à outrance de l'espace et des ressources (par la dotation - pour les besoins de l'échange - de standards imposés, de toute évidence, par une oligarchie scientifico-technico-militaire) est la réalité frappante de ce début du troisième millénaire. Les impacts sont donc violents: multiplication des conflits, exclusion économique et sociale, inflations, mais aussi par l'effet d'interaction haute densité, la dégradation de l'environnement prendra une allure exponentielle. Par ailleurs, l'élévation du niveau de vie avec comme conséquence immédiate, la croissance de la consommation, va générer un énorme flux de résidus au cours des processus de fabrication et en fin de cycle de vie du produit en usage. Vis-à-vis des normes de protection de l'environnement, les méthodes actuelles de production sont pour la plupart inefficaces, ce qui va amplifier les pressions exercées sur les ressources naturelles. La conception d'un processus se préoccupe plus de la qualité du produit en fin de cycle et de la plus- value économique engendrée, que des nuisances générées dans chaque compartiment de la chaîne de production. Préoccupations et ordre de priorité découlent, certes, de considérations politiques, prises comme base pour évaluer les notions de l'intérêt et de l'utile. A cet effet, la mondialisation, comme support doctrinal des pratiques socio-économiques, détiendrait, par voie de conséquence, le sinistre privilège d'universaliser les modes de consommation et de rejets: demande excessive en amont, et taux de rejets dépassant les charges critiques du milieu récepteur en aval: «La mondialisation pourrait se transformer en une débâcle spectaculaire plutôt qu'en outil de libération», prévient Achim Steiner, Secrétaire général adjoint des Nations unies et directeur exécutif du Pnue, lors des délibérations des ministres de l'Environnement réunis à l'occasion de la 24e session du Conseil d'administration du Pnue et du Forum ministériel mondial sur l'environnement clôturant l'année 2007 à Nairobi au Kenya. Du coup, et de la dimension même de cette nouvelle tendance (la mondialisation) en matière de management des relations intercommunautaires, les solutions, elles aussi, doivent revêtir un caractère spécifique en réponse à la circonstance.
Une mondialisation plus sage
Le concept de développement durable (DD), favorisant les approches bio, peut ainsi fournir les outils nécessaires à une mondialisation plus sage, pour la mener sur des voies plus écologiques assurant un compromis entre les besoins du progrès, l'équité entre des communautés souveraines et la préservation de l'environnement pour les générations futures. A cet effet, le Pnue a établi un annuaire dans lequel il fait le point sur l'évaluation des écosystèmes pour le Millénaire. Les préoccupations majeures semblent se focaliser autour de 5 questions essentielles. Ainsi, le problème de l'épuisement des réserves halieutiques du monde représente, selon cette étude, l'un des grands défis auxquels les décideurs doivent faire face. La demande croissante de fruits de mer et d'autres produits marins provoquera l'épuisement des réserves d'ici 2050 estiment les scientifiques.
Le dépérissement et la destruction systématique des forêts, constitue une réelle menace sur les dérèglements climatiques, la modification du ruissellement des eaux et les perturbations sur la chaîne trophique. La certification, en vue d'une politique d'approvisionnement plus éco-responsable est, depuis 2002, adoptée par plusieurs pays.
Le Pnue propose également le recours aux procédés propres dans les chaînes de production, ce qui permet, d'une part, de réduire les déchets et d'épargner, d'autre part, des ressources à l'amont. Le recours aux énergies renouvelables encourage, en effet, les soutiens financiers.
Par ailleurs, l'évolution rapide des technologies, notamment les nanotechnologies, qui représenteront d'ici 2015, un marché mondial de plus de mille milliards de dollars va générer plus de deux millions d'emplois(*).
Une donnée de taille qui doit impérativement appeler un effort de réflexion en matière de structures réglementaires, cadrant les caractéristiques précises de cette technologie afin de minimiser les retombées négatives éventuelles. Cette technologie du futur est l'apanage exclusif des pays du Nord comme sa grande importance dans le domaine des Ntic' (nouvelles technologies de l'information et de la communication), risque de constituer un moyen de pression spectaculaire dans la globalisation des effets de la mondialisation sur les pays du Sud, premiers touchés par les aléas d'un environnement fragilisé.
De l'avis des spécialistes (Bernard Cassen: mondialisation contre nationalisation), les affres de la mondialisation ont touché et vont toucher plus spécifiquement les pays du Sud.
L'Algérie, à proximité de l'Europe, mais dont l'arrière-pays s'étend jusqu'aux pays du Sahel, semble être plus préoccupée par les enjeux liés à la désertification, la gestion intégrée de l'eau, et par conséquent, la sécurité alimentaire. La conjoncture que vit le citoyen algérien, liée aux déboires des dérèglements climatiques depuis quelques années, est pour une bonne part, une conséquence de la mondialisation: entreprises en faillite, barrages envasés, érosion des bassins versants et des pouvoirs d'achat, forêts en dépérissement, ensablement, désertification et désertisation. Le Nord, plus industrialisé et riche en ressources hydriques, est en, revanche, plus préoccupé par son avenir énergétique.
Si la mondialisation tente d'engouffrer dans le giron d'une quelconque oligarchie l'environnement du village planétaire, il n'en demeure pas moins qu'il existe une autre réalité que celle d'imputer les raisons de la dégradation des conditions de vie de la communauté, aux seuls effets de la mondialisation. Un alibi, une formule toute faite, une marque déposée, un prétexte tout-venant et bien venant, pour expliquer les retards de développement et justifier la paupérisation des peuples. Il est clair que les conséquences sur l'environnement, constatées de visu, ou déduites par analyse, ne reflètent que la volonté que nous avons, nous-mêmes, délibérément ou par ignorance fait exercer sur les terrains des faits pendant des décennies. La pérennisation d'un environnement mondial performant et vivable ne sera demain qu'une fonction inversement proportionnelle au mode de consommation que nous aurons consacré dans les faits. La recherche scientifique, pour la maîtrise des processus industriels constituera, elle aussi, une autre solution pour la préservation de l'écologie du globe, mais à défaut d'une bonne volonté qui serait elle inhibitrice des hantises les plus subtiles et friandes de stratégies à caractère de globalisation, l'environnement mondial ne sera demain que plus malade.
(*) US National Science Foundation


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