Pour faire le premier bilan des préparatifs du recensement général de la population et de l'habitat, lancés il y a dix mois, la direction régionale de l'Office national des statistiques (ONS) a réuni, les 15 et 16 juillet, les ingénieurs chargés du suivi au niveau de 16 wilayas de l'est algérien. La rencontre abritée par le Centre national de formation du personnel spécialisé pour personnes handicapées (CNFPH), et marquée par la présence de deux directeurs centraux de l'ONS, chargés de la population et de la cartographie, a été une opportunité pour dresser la liste des obstacles qui continuent de retarder l'opération dans certaines wilayas. En dépit de l'avancement appréciable enregistré dans la plupart des wilayas pour les phases de dénombrement de la population et de l'habitat, avec l'actualisation de la cartographie, les ingénieurs ont soulevé, en premier lieu, le désintéressement total des autorités locales. « Ces dernières accordent beaucoup plus d'importance aux prochaines élections qu'aux préparatifs du recensement, comme si cette opération était la seule affaire des ingénieurs de wilaya », affirment-ils. D'autres n'ont pas manqué de noter les conditions difficiles dans lesquelles exercent les délégués communaux, surtout dans les régions éloignées, communément appelées zones éparses où règne encore l'insécurité. Les débats ont porté sur les problèmes liés aux habitations non occupées dans plusieurs régions, notamment dans la partie nord de la daïra d'El Milia, dans la wilaya de Jijel, qui a longtemps souffert du terrorisme. L'autre cas spécifique reste celui de la wilaya de Constantine, où la commune d'El Khroub abrite des chantiers à ciel ouvert dans les nouvelles villes Massinissa et Ali Mendjeli ; deux sites nés d'une nouvelle politique de l'habitat et qui ne figuraient même pas dans le recensement de 1998. Autant de données qui pourraient affecter le passage à la phase de numérotation des immeubles et des constructions, surtout que la plupart des délégués communaux, sollicités pour l'opération, sont en période de congé. Alors que les délais touchent à leur terme et que les prochaines élections locales sont imminentes. Les ingénieurs de wilaya ont sollicité plus de collaboration de la part des responsables locaux, en exigeant une intervention du ministère de l'Intérieur pour activer les commissions du recensement installées dans toutes les wilayas et qui ne se sont pas réunies depuis le lancement des préparatifs.
