Au vu de la flambée des prix et de la chute drastique du pouvoir d'achat, pour les couches les plus vulnérables de la société, le mois sacré version 2007, coïncidant cette année avec la rentrée sociale, ne sera pas différent de la précédente édition. Un grand pan de la population doit, une nouvelle fois, prendre son mal en patience et attendre les aides qui atténueraient quelque peu les affres du besoin qui ne touche pas uniquement les sans-revenu. De nombreux salariés, de la fonction publique surtout, « attendent » eux aussi le couffin, supprimé par la municipalité de Sétif, qui a opté, cette année, pour un pécule de 2000 DA. L'opération touchera, nous dit-on, 6 000 personnes ou familles, c'est selon. Cette modique somme, qui ne sera pas d'une grande utilité pour les « heureux bénéficiaires », fait grincer les dents des uns et délier les langues des autres. « Trop fiers, les véritables nécessiteux, ne tendent jamais la main. Ils ne feront jamais la chaîne pour être recensés comme tels », dira Zineb, une femme de ménage exerçant dans une institution publique. Notre interlocutrice ne comprend pas, à l'instar de milliers de ses concitoyens, la manière de faire des locataires de l'Hôtel de ville, qui ratent, le moins que l'on puisse dire, leur dernière sortie « En adoptant les mandats, les élus ont opté pour la solution de facilité, sachant que la valeur du couffin contenant divers produits de base (semoule, huile, café, pâtes, farine, tomate, etc.), dépasse, et de loin, le montant précité. », souligne Abdelkader, un père de famille, déçu par la décision de la commune du chef-lieu de la wilaya, qui refait un coup, décrié dans un passé récent. Le citoyen susnommé, ayant pris l'habitude de bénéficier du couffin en guise de secours venant au bon moment, souhaite l'intervention des autorités de la wilaya, qui devraient, dans l'intérêt des familles démunies, rectifier le tir. La flambée des prix des produits alimentaires et le manque de fonds sont, nous dit-on, à l'origine de la décision désapprouvée. Khemissi Terriche, adjoint au maire chargé du social, dit en substance : « L'insuffisance du budget a poussé l'assemblée à faire l'impasse sur le couffin. Pour ce mois sacré, la municipalité a consacré 20 millions de dinars, dont 12 seront versés aux familles à titre d'aide, et 8 réservés aux quatre restos ». Cet élu saisira l'occasion pour nous faire savoir que « l'APC vient, à l'occasion de la nouvelle rentrée scolaire, de distribuer 5 972 trousseaux scolaires répartis sur les 80 écoles primaires de la commune. L'opération s'est effectuée avec la collaboration des chefs d'établissements ayant confectionné les listes des élèves nécessiteux ». Notons, à toutes fins utiles, que durant l'exercice précédent, plus de 40 000 repas et 10 000 couffins ont été servis et distribués à Sétif, dont les chargés de l'opération devraient impérativement revoir les listes. La commune d'El Eulma, deuxième agglomération de la wilaya, emboîtant le pas à son homologue de Aïn El Fouara, a fait mieux : les 2 000 familles recensées auront droit à des enveloppes de 4 000 DA chacune. L'on apprend, par ailleurs, que la wilaya et le ministère de l'emploi et de la solidarité nationale, qui tablent, nous dit-on, sur un couffin à 4 000 DA, viennent de débloquer 110 millions de dinars, et plus de 50 000 familles seront touchées par l'opération : 60 000 couffins seront distribués, 36 restos serviront des repas chauds aux citoyens les plus vulnérables, à ceux de passage, et répondront, sans nul doute, aux attentes des familles ayant pris l'habitude d'emporter leur… F'tour chez elles, loin des regards indiscrets.
