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ALI LMRABET, JOURNALISTE MAROCAIN
Visite en Algérie
Publié dans El Watan le 11 - 11 - 2004

« La question du Sahara est un sujet très sensible au Maroc. On n'a pas le droit de donner un avis contraire au discours officiel, même si la presse indépendante tente de faire changer les choses.
Je ne suis ni pro-Polisario ni pro-marocain, mais un journaliste qui dit que seuls les Sahraouis ont le droit de décider, soit de rester marocains, soit l'indépendance. Je suis pour le plan Baker et contre les positions marocaines. En tout cas, je ne prendrai pas mon fusil pour aller imposer une quelconque solution aux Sahraouis. » Voilà l'introduction de Ali Lmrabet, journaliste marocain, invité hier à une conférence-débat au centre culturel sahraoui d'Alger à l'initiative du Club des amis de Tifariti, en présence de l'ambassadeur de la RASD en Algérie. Se trouvant quelques heures auparavant à Tindouf, Lmrabet dira : « J'ai jugé intéressant d'aller sur place (camps de réfugiés sahraouis) en tant que journaliste du journal espagnol El Mundo pour réaliser une interview avec le président de la RASD. Chez nous, la presse est aux ordres, et quand on parle de référendum, on écrit référendum confirmatif. » Cela avant d'ajouter : « Au Maroc, on a eu droit, depuis toujours, qu'à une photo noircie de Mohamed Abdelaziz et une autre très mauvaise du général Lamari. On parle chez nous de la fantomatique république sahraouie, des mercenaires d'Alger et des séquestrés de Tindouf. Je trouve désolant qu'aucun journaliste marocain, durant les 28 ans de conflit, ne soit allé là-bas. » Sur ses impressions en visitant les camps des réfugiés, Lmrabet lancera : « J'ai vu des prisonniers marocains, et c'est un scandale. D'ailleurs, j'ai dit à M. Abdelaziz pourquoi la RASD garde ces militaires marocains (452). Je juge que c'est une vengeance minable car dans les années 1980, quel Marocain pouvait dire non pour ne pas aller au combat ? » Le journaliste marocain avouera cependant que « c'est le roi qui décide de tout. Actuellement, le roi et le gouvernement n'ont de politique ni à la question du Sahara-Occidental ni pour tout le Maroc. Hassan II était beaucoup plus intelligent que certains. Ne pas être intelligent, cela veut dire ne pas avoir de projet ». Cela l'amènera à se poser la question suivante : « Aujourd'hui, que va-t-on faire avec le problème du Sahara-Occidental ? Si demain le Maroc perd le Sahara-Occidental, cela sera très grave. Comment on va faire pour les 250 à 300 000 militaires marocains qui vont revenir ? » Hassan II, « le plus grand des tyrans du monde arabe et un criminel », rappellera Lmrabet, avait dit « si les Sahraouis prennent demain leur indépendance, il serait le premier à ouvrir une ambassade marocaine ». Au Maroc, les rois prennent des décisions, ajoutera Lmrabet, mais cela ne les empêche pas demain de prendre une autre décision. La déclaration de Driss Basri au journal espagnol Razon et à la chaîne El Djazira sur le Sahara-Occidental « a provoqué un grand bruit au Maroc », indiquera Lmrabet. Sur sa lancée, le journaliste marocain considère que « l'Algérie instrumentalise la question sahraouie pour embêter le Maroc » et trouve que « c'est bête que des journaux algériens attaquent le Maroc et ceux du Maroc attaquent l'Algérie ». A la question de savoir quelle pourrait être la réaction des autorités marocaines en le voyant aux côtés des Sahraouis, Lmrabet - en rigolant - lâchera : « Je risque un jugement pénal avec 5 ans de prison ou militaire, et là on peut vous fusiller. Mais je m'en fous, je suis le premier journaliste arabe à avoir fait une interview avec un Premier ministre israélien (Benyamine Netanyahou). »
Le Maroc finance des partis français
« Le cercle de Paris vend l'image d'une monarchie rempart contre l'islamisme. Or, cela n'a pas empêché ni l'attentat du 16 mai 2003 à Casablanca, ni celui du 11 mars 2004 à Madrid, ni l'assassinat à Amsterdam, il y a une semaine, du réalisateur Vincent Van Gogh par un Marocain », précisera Lmrabet. Il considère, par la même occasion, que Hicham El Mandari a été assassiné « à 85% par les services secrets marocains, car il savait beaucoup de choses sur la monarchie marocaine ». « Même Driss Basri est allé, révélera Lmrabet, à Malaga (Espagne) pour faire son enquête personnelle. » Une occasion pour notre interlocuteur de dire : « Jacques Chirac n'arrive pas à expulser du territoire français Driss Basri qui, pourtant, ne possède ni passeport ni carte de séjour. Car celui-ci est dépositaire de secrets sur le financement des partis français. La monarchie marocaine finançait en fait la démocratie française. » Pour Lmrabet, « c'est un mensonge de dire qu'il y a une société civile au Maroc. La liberté d'expression au Maroc est consacrée à condition de ne pas toucher à la triptyque Allah, le roi et la patrie, les affaires des généraux et les affaires des amis du roi. La DST marocaine possède une prison secrète où l'on torture des Marocains. »
Un reporter gênant
Pour « outrage à la personne du roi », « atteinte à l'intégrité territoriale » et « atteinte au régime monarchique », Ali Lmrabet, journaliste marocain, avait été condamné le 21 mai 2003 à quatre ans de prison ferme, ramenés le 17 juin de la même année à trois ans. Il fera de la prison jusqu'au 7 janvier 2004, date à laquelle il sera gracié par le roi. Rédacteur en chef des hebdomadaires satiriques Demain Magazine et Doumane - aujourd'hui interdits - et correspondant de Reporters sans frontières (RSF), Ali Lmrabet collabore aujourd'hui avec le journal espagnol El Mundo. Il dirige deux publications Assahifa et le Journal.


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