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Pétrole, gaz et enjeux stratégiques de développement
Pour une meilleure valorisation des hydrocarbures dans l'économie du pays
Publié dans El Watan le 29 - 10 - 2007

Ce papier a pour objet de contribuer à une réflexion sur un programme tout à fait préliminaire d'une meilleure valorisation des hydrocarbures de notre pays dans le but de sortir, à moyen terme, d'une dépendance injustifiée et quasi humiliante de notre économie et nos finances de ce seul produit. Il abordera également la problématique Opep et la manière de la gérer.
Ce n'est un secret pour personne, même pour les moins initiés, que la survie alimentaire de notre pays dépend à plus de 60% des revenus des hydrocarbures sur lesquels nous n'avons aucune influence, ni en terme de prix, ni en terme de quantités, ce sont les plus gros producteurs qui en décident. L'Algérien non averti croit que nous sommes un pays grand producteur et exportateur de pétrole. C'est faux. L'Algérie ne produit que 50 millions de tonnes/an de pétrole brut, comparé à 425 millions pour l'Arabie Saoudite, 175 millions pour le Venezuela, 150 millions pour les Emirats arabes unis et encore d'autres pays comme le Mexique, la Norvège ou le Sultanat de Oman, etc. Notre pays n'exporte de sa production de pétrole brut que 15 millions environ, le reste est raffiné pour la consommation locale et les ventes sur les marchés internationaux. Nous sommes un pays essentiellement gazier, mais l'Opep, de par sa création initiale et ses statuts ne se réunit que pour les questions touchant au pétrole brut, en particulier les quotas de production et les prix, à l'exclusion de tout ce qu'exporte l'Algérie d'une façon substantielle : le gaz naturel, les GPL et les condensas.
Alors, quel est le poids de l'Algérie dans l'Opep ?
Le rôle premier de l'Opep, de par ses statuts, est la défense des intérêts de tous les pays membres, c'est-à-dire la défense de prix et de revenus qui garantissent une croissance économique soutenue. Mais depuis longtemps l'Opep a failli à sa mission. Elle est devenue l'instrument d'intérêts géopolitiques multiples, bien avant la guerre du Golfe. En conséquence, l'Algérie se doit de repenser sa position dans l'Opep, revoir sa propre stratégie pétrolière, interne et externe (à supposer qu'il en existe une !) et veiller à sortir définitivement de ce pièges : s'entêter à se bagarrer sur le prix de 15 millions de pétrole exportés, alors que nos véritables ressources sont ailleurs et abondantes !
Esquisse d'un programme de redéploiement de politique pétrolière
A notre avis, ce redéploiement doit s'articuler autour des axes de réflexion suivants :
1- Une meilleure revalorisation de nos hydrocarbures sur les marchés intérieurs et extérieurs Le gaz naturel, comme simple produit exportable, c'est fini. Il n'y a, en plus des exportations à l'état brut, d'autres moyens de le valoriser, comme le développement d'une pétrochimie méditerranéenne qui sera la bienvenue pour tous les pays limitrophes de l'Algérie ; car après t out, le bassin méditerranéen est le marché naturel de l'Algérie pour le développement de nos exportations d'hydrocarbures avec, en retour, toute les retombées économiques que nous pouvons escompter avec nos partenaires européens. Sur le plan domestique, la transformation du gaz en polymères de base et semi-finis permettra au pays de lancer une industrie de pointe bénéfique à d'autres secteurs de l'économie, comme l'agriculture et le bâtiment, et également de promouvoir une multitude de PME et PMI de transformations plastiques créatrices d'emplois, sans compter les économies de devises réalisées du fait que des polymères de base, comme les polyéthylènes par exemple, ne seront plus importés (150-200 millions de $/an ?) L'Algérie, considérée comme un des plus gros exportateurs de GPL (près de 4 millions de tonnes par an), a certainement une carte à jouer avec ce produit, comme la production d'additifs pour l'essence sans plomb, ou la pénétration d'un marché colossal comme l'Afrique Noire.
2- Une moindre dépendance des hydrocarbures et des aléas des prix Un programme de sortie progressive et maîtrisée de la dépendance des hydrocarbures, notamment des secousses incontrôlables des prix du pétrole, doit être envisagé. Les prix du pétrole peuvent avoir des conséquences désastreuses sur les prix du gaz naturel et ses dérivés, qui resteront encore, pendant longtemps, la principale ressource financière sur laquelle le pays peut encore compter pour espérer améliorer les conditions socio-économiques des citoyens. Mais le prix de notre gaz est indexé sur un cocktail de prix de pétroles bruts et subit lui aussi les contrecoups du marché. Il faut diminuer cette dépendance dans les dix années à venir Les revenus des hydrocarbures doivent contribuer rapidement au développement d'autres secteurs de l'économie nationale, en favorisant, en priorité, l'agroalimentaire et de redéploiement/développement de l'industrie de base et de transformation comme la PME/PMI. Pour être efficace, un comité très restreint de personnes qualifiées techniquement, réunissant une grande expertise dans ce domaine, doit être chargé de cette mission et reporter au chef d'Etat ou à la personne qui le représente.
3- Redynamiser le rôle de l'Opep L'Opep doit revenir à sa seule raison d'être : la défense des prix du pétrole (et par conséquent les prix des autres produits hydrocarbures) au lieu de la seule défense de parts de marché qui ne profite qu'aux gros producteurs. L'Algérie doit militer pour l'existence d'une Opep également gazière. L'Opep a besoin d'un lifting certain : ne pas être utilisée pour les intérêts régionaux de quelques pays membres, ne pas se soumettre à des pressions géopolitiques de circonstance, se restructurer et se moderniser pour répondre efficacement aux défis de la mondialisation de l'économie. Sinon l'Algérie n'a aucun intérêt à rester dans une organisation qui n'apporte rien à ses membres, sauf peut-être à faire illusion parce que sous le contrôle d'intérêts qui n'ont rien à voir avec les nôtres.
4- Une redéploiement géopolitique pour responsabiliser les pays non Opep Les pays producteurs non Opep ont également une responsabilité dans la dégradation périodique des prix. Ils tirent avantage de la hausse des prix pour maximiser leurs revenus, comme de la baisse des prix pour augmenter leurs parts de marché. Ils ont toujours refusé le dialogue avec l'Opep (au nom de la liberté de marché) et chaque fois que l'Organisation baissait sa production pour défendre les prix, ils relevaient la leur pour augmenter leurs parts de marchés. Ce paradoxe, ce refus de coopération, mainte fois réclamée par l'Opep depuis plus de dix années argument aux gros producteurs du Golf arabe pour engager une guerre des prix ravageuse… qui continue encore aujourd'hui, après quelques hausses significatives mais épisodiques. L'Algérie, avec l'appui de certains pays producteurs, Opep et non Opep, en plein marasme économique, doit se mobiliser politiquement et diplomatiquement pour sensibiliser des pays non Opep, comme le Mexique, l'Egypte, la Malaisie, l'Angola, etc. à une meilleure coopération dans la défense d'un juste prix des hydrocarbures et enlever ainsi toute justification à l'argument des apôtres de parts de marché. Peut-être faudrait-il songer dès à présent à l'organisation d'un sommet de chefs d'Etat des principaux pays producteurs de pétrole, Opep et non Opep. Sa réussite dépendra d'un grand nombre de conditions à réunir au préalable.
5- Le cas particulier de l'Irak dans l'échiquier pétrolier. L'Irak est à considérer avec la plus grande attention et une extrême prudence dans la stratégie pétrolière de l'Algérie pour ce qu'il représente comme élément incontournable dans les enjeux pétroliers du Moyen Orient. Nous pensons que l'Algérie peut jouer un rôle important dans la normalisation de relations de bon voisinage dans cette région et contribuer ainsi au retour de l'Irak dans la famille Opep.
L'auteur est Universitaire


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