Le président du Comité olympique algérien, Mustapha Berraf, a été l'hôte, hier, du Forum d'El Moudjahid. Devant un parterre de journalistes, de présidents de fédérations et d'invités, dont le chanteur Lammari, il a fait une rétrospective sur les activités du COA et surtout répondu d'une manière très franche aux questions. D'abord, l'orateur a inscrit son intervention dans un cadre de réconciliation entre les pouvoirs publics et le mouvement sportif national. Ensuite, il rétorquera à une question sur la possibilité de révision de la loi sur le sport par : « La position du COA reste la même à ce sujet et s'appuie sur les valeurs de la Charte olympique. Je tiens à ajouter que la loi en vigueur sur le sport est en totale contradiction avec celle régissant les associations ainsi qu'avec la Constitution. Nous savons que des personnes qualifiées au MJS sont en train de faire une évaluation pour revenir à une démarche universelle. » Concernant les Jeux arabes qui se dérouleront prochainement au Caire, il avouera que ce sera difficile de réaliser un exploit, les Egyptiens ayant balisé tous les contours du tableau des médailles en inscrivant des disciplines non olympiques comme la course de chameaux. Pour ce qui est des Jeux olympiques de Pékin, M. Berraf insistera sur le fait que les fédérations ont besoin de subventions conséquentes pour atteindre le niveau mondial. Il ajoutera que la préparation des athlètes accuse un sérieux retard. Toutefois, il expliquera que le COA mise, en adéquation avec les fédérations, sur une participation de quelque 70 athlètes, dont les filles de l'EN de volley-ball, au cas où elles se qualifient lors du tournoi prévu en janvier à Alger. Quant aux perspectives du sport algérien, le président du COA ne cachera pas que le problème est très profond. Il indiquera que pour réussir, le sport algérien doit se scinder en deux, à savoir celui de l'amateurisme et celui du professionnalisme. Pour l'un comme pour l'autre, les textes réglementaires doivent être différents. Parlant du professionnalisme, il ajoutera que ce sont les droits de télévision et le sponsoring qui le financent. A ce niveau-là, il faut commencer, soutiendra-t-il, par éliminer les importateurs de la contrefaçon pour permettre aux multinationales et aux vrais investisseurs de s'installer dans ce pays pour avoir accès au véritable sponsoring. Enfin, le président du COA rappellera que le document sur « les stratégies et perspectives pour l'avenir du sport algérien » a été remis au ministre de la Jeunesse et des Sports la fin de la semaine écoulée, et que tous les espoirs sont permis, surtout qu'il semble que l'Etat adhère pour une véritable politique du sport.
