Ce gigantesque mont qui domine Miliana et la plaine du Chéliff a toujours inspiré les jeunes de la ville des Cerises, et les accompagne pour qu'ils prennent leur envol. Cette fois-ci, c'est Youcef Azaïzia qui entre dans l'univers musical, avec son album Ellila. Né un 12 avril 1962 à Miliana, il a toujours été soutenu par ses proches depuis son plus jeune âge. Son dernier produit est essentiellement composé de chansons écrites et composées par Cheikh Mohamed Cherchali. Son voisin Sid Ahmed, lui, avait proposé l'unique chanson de son album intitulée Miliana, bladi nabghik. Quatorze chansons aux différents rythmes sont magistralement exécutées par le docteur Youcef. Et oui ! L'aigle royal du Zaccar, qui se déclare foncièrement hachemaoui, est médecin et exerce toujours à l'hôpital de Miliana (Aïn Defla). Il faisait partie de l'association musicale Ezziria de Miliana. Le déclic a eu lieu lors du mariage de son frère en 1987, professeur de musique également. Il avait remplacé, à la surprise générale un chanteur qui devait animer la soirée. Grâce à un père musicien, Youcef Azaïzia a ainsi vécu dans une ambiance de musique, il avait appris le solfége et des musiques de tous les styles. En fait, c'est la musique ou andalouse qui l'a forgé. Il passe d'un mode musical à un autre sans difficulté. « Je veux atteindre toutes les catégories de la société algérienne, nous dit-il, mais j'insiste sur les chansons qui éduquent en premier lieu », enchaîne-t-il. L'artiste avait rencontré quelques difficultés au départ. En effet, être médecin durant la journée pour aller animer une fête en soirée, c'est un peu inapproprié dans la culture algérienne. « A l'hôpital, il m'est arrivé de chanter pour des malades atteints de problèmes respiratoires, notamment l'asthme, et de temps à autre, je passe des moments au service pédiatrie », ajoute-t-il. Son fils Abdelkader (12 ans) est un musicien en herbe au sein de l'association Ezziria, sur les traces de son père. Youcef Azaïzia est sollicité par de nombreuses familles, qui souhaitent entendre une voix qui ressemble à celle du Cheikh El-Hadj Hachemi Guerrouabi. « J'aime le style du Cheikh, affirme-t-il, je ne l'imite pas, mais je répète que ma préférence, c'est le style hachemaoui », conclut-il. Son album sera mis en vente chez les disquaires de la région centre du pays pour le moment. Il se produira à la salle Ibn-Zeydoun (Alger) le 22 novembre prochain. Pendant ce temps, l'artiste a rejoint son nid perché sur le Dahra, tel cet aigle royal qui survole les paysages aux couleurs envoûtantes et les monuments historiques, avant d'atterrir devant son public, pour l'inviter à s'évader pendant quelques instants, juste le temps d'un rêve.
