Devant l'évolution inquiétante de la violence dans nos stades, allant jusqu'à provoquer des morts, l'Organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse (Onasj) a organisé, hier à l'ISTS (Alger), une journée d'étude pour cerner les causes de ce fléau et ses traitements. Sous le slogan « Faisons avancer le fair-play », le président de l'Onasj, Abdelkrim Abidat, en présence de spécialistes sportifs et de Mohamed Maouche, ancien joueur de l'équipe du FLN, a présenté un exposé dans lequel il souligne que la violence dans les stades est un phénomène social et qu'elle constitue une menace permanente. « Parler de la violence dans les stades, c'est prévenir les clubs de supporters », dira-t-il. L'orateur propose une série de remèdes pour endiguer cette tare qui noircit le monde sportif. Ainsi, il suggère la structuration et l'identification des clubs de supporters, tout en procédant à des animations de campagnes de prévention et de sensibilisation avant chaque compétition. M. Abidat plaide également pour le maintien d'une relation de proximité avec les vrais supporters avant, pendant et après la rencontre, en favorisant l'expression de l'animation culturelle pour occuper le temps vide. Dans le même sens, le président de l'Onasj propose, outre l'encadrement des tribunes par des animateurs des clubs de supporters, la promotion de la Coupe d'Algérie du fair-play pour récompenser les clubs de supporters. Enfin, il préconise la création d'une organisation nationale des clubs de supporters. Faisant une autopsie à cette violence, M. Abidat indique que plusieurs acteurs interviennent pour favoriser l'expression violente dans un match de football. Le vocabulaire dur et malsain utilisé par l'entraîneur avec ses joueurs est un élément qui encourage cette violence, en sus du rôle de la presse qui, parfois, prépare les jeunes à la violence par le biais de titres choquants. En outre, l'orateur ajoute la mauvaise préparation physique et psychologique du joueur ainsi que les déclarations enthousiastes mais chimériques des présidents de club. Dans ce contexte, il faut souligner que la plupart des supporters, foncièrement des jeunes, viennent au stade pour se défouler et s'exprimer à leur manière. Prenant la parole, M. Maouche explique le fléau par un problème d'éducation et de culture et appelle à une prise de conscience collective des entraîneurs. « Avant, on n'était pas comme ça. Il y avait la famille, l'école et les voisins », témoigne-t-il, en citant le cas, aujourd'hui, des entraîneurs qui se bagarrent devant leurs minimes pour gagner un match. Il appelle les futurs formateurs à instaurer une stratégie durable d'éducation sportive. Durant les débats, les intervenants ont expliqué la violence dans les stades par des causes sociales, culturelles, mais aussi économiques, sans omettre les décisions injustes des arbitres.
