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La Langue des mères courageuses
13es Journées Théâtrales de Carthage
Publié dans El Watan le 04 - 12 - 2007

C 'est la situation de deux vies, de deux destins qui se croisent, contradictoires et irréversibles. Les deux ennemis sont ainsi face à face, c'est la guerre des mots, la guerre des tranchées de l'amour maternel.
Carthage (Tunisie) : De notre envoyé spécial
Ce ne sont pas des obus qui explosent, mais des douleurs et des colères de femmes qui éclatent, qui se confrontent, qui se justifient. Les étincelles sont des cris venant des entrailles de ces femmes, dans la pièce théâtrale Langue des mères, interprétée par Rania Serouti et Tounès, deux comédiennes connues dans le paysage théâtral et télévisuel algérien. Le Jingle de la chaîne satellitaire quatari El Djazeera annonce la couleur, ouvre le bal de la pièce et du conflit. Il allume les mèches de la guerre, alimente le feu. Sonia, la réalisatrice de la pièce montée au Théâtre national d'Alger, plante son décor au cœur de l'Irak. Elle ne nous le dit pas, mais nous le devinons. Nous ressentons vivement la proximité du pays du Tigre et de l'Euphrate à travers ses déchirements d'aujourd'hui. Dans le texte initial de Alexeï Barnes, un Chypriote grec, pas une seule indication sur l'Irak mais l'adaptation de Mohamed Kassem, l'homme de théâtre irakien bien connu en Algérie et sa mise en espace scénique par Sonia, ne manque pas de faire immédiatement le rapprochement, nous sommes dedans. Le texte joué par des Irakiennes et vieux de plus de trente ans, qui dénonçait les vexations de la horde sioniste en Palestine occupée, retrouve toute sa brûlante actualité dans l'Irak, aujourd'hui martyrisé. Très investies dans leurs personnages, Rania Serouti et Tounès parlent de leurs enfants captifs du camp « ennemi ». Elles racontent leurs rêves confisqués mais surtout leurs désirs de mères. La première appartient au peuple opprimé, elle est habillée en noir et la tête recouverte d'un voile, la seconde à celui des occupants, elle est vêtue de rouge, dans une robe moulante et des cheveux roux. Les deux femmes ont un seul point en commun : leurs enfants ou plutôt, l'amour déchiqueté de leur chair. Elles l'exprimeront avec éloquence et douleur. C'est la rencontre de deux cœurs meurtris avant d'être un choc des cultures, c'est la Langue des mères. La tension n'arrête pas de monter, l'atmosphère est prenante, le public de la salle Ibn Rachik suit attentivement le déroulement de cette histoire, de ce drame à huis clos. Il comprend la première et hésite à excuser la deuxième. La femme en noir, dont le pays est annexé, prend vite le dessus sur celle qui n'a que son arrogance à offrir au peuple vaincu. Mais changement de situation et de style : Ce n'est plus la dominée qui implore mais la négociatrice qui exige : « Ton fils contre le mien », propose-t-elle à la femme au corps moulant. Aucune discussion n'est possible, car désormais, c'est elle qui fixe les termes de l'échange. Il n'y a pas d'alternative possible. Les musiques (un brassage de musiques rageuses et de doux sons de flûtes) s'entrechoquent, des bruits de bottes et des sonneries de téléphones perturbent l'atmosphère. Le bruit des bombes est à côté, mais pas au cœur du drame, il est au-dessus des têtes mais pas dans le cœur des femmes privées du fruit de leurs entrailles : leurs enfants. Dans leurs cœurs, il existe une autre guerre qui fait rage, un autre combat intérieur, une autre langue que celle des armes qui ne comprend pas et ne peut pas comprendre. La femme habillée de noir dévoile ses cheveux blanchis par ses nuits blanches. Elle est la mère d'un combattant et sait ce que le mot « sacrifice » veut dire dans le pays de ses ancêtres. ` Les opprimés et les occupants se connaissent, se haïssent. Sonia a accentué les instants tragiques de ces femmes écartelées entre le devoir envers la patrie et le devoir de mère. La metteur en scène met à nu les sentiments, comme d'ailleurs le décor sobre composé de quelques praticables pour s'appuyer. Ces femmes ne jouent pas aux mères-courage, mais elles sont simplement des mamans qui ont le cran de dire qu'elles sont prêtes à tout pour sauver leurs enfants. Elles ne sont pas dans la revendication politique, mais dans l'exigence de la filiation du sang. Le contrat est rempli pour la troupe du TNA. M. Benguettaf était aux anges. Chergui Brahim , l'alter-égo de Sonia, aussi. Il n'arrêtait pas de nous embrasser à la fin du spectacle, alors que c'est à nous de le remercier pour sa contribution à mettre en évidence le drame des milliers de mères d'Irak et d'ailleurs.


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