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La mémoire investit le théâtre arabe
13e Journées Théâtrales de Carthage
Publié dans El Watan le 09 - 12 - 2007

Rue Shakespeare est une pièce théâtrale qui intègre la notion de cité de bout en bout dans la distribution des personnages. Elle est un lieu physique pour jouer et faire parler ses sens, mais également un lieu de mémoire et d'histoire entretenu par Zoubeir Benbouchta, auteur d'une trilogie autour de sa ville natale et son inspiration : Tanger l'éternelle.
Carthage (Tunisie). De notre envoyé spécial
La mémoire nous écrit pour qu'on écrive sur elle » avertit ce jeune dramaturge marocain d'une rare sensibilité, qui parle de Tanger comme on parle de son ami, de ses amours, de ses quêtes de soi et de la redécouverte de ses racines. Après Lella Jamila et sa fable du rocher, Rue Shakespeare réarticule à nouveau la symbolique de la ville autour des sentiments qui naissent et se développent dans ses murs. La pièce, écrite dans un style classique, reconstruit les êtres physiques et symboliques à partir de l'histoire de la cité et des conflits individuels qui se passent en son sein. Les conflits de la scène sont des conflits de la vie. Sous ses hauts murs qui murmurent et ses jardins bruissants de mille rumeurs couvés par des jardiniers dévoués, il est question, dans ce récit où s'entrecroisent l'honneur, l'amour, la haine, la vengeance. Tous les ingrédients du théâtre naturaliste sont là. Tous les ingrédients de la vie « dans sa longue marche » sont présents. Jilani Ferhani, le metteur en scène, opte pour une mise en scène réaliste. Il colle à l'œuvre écrite parce que lui aussi est en ballade. Quelques mots sur le contenu : Une femme entre les deux âges belle et fidèle jusque-là, vit un profond dilemme : faut-il aimer l'homme qui vous aime et trahir le mari qui vous entretient où préférer la voix du cœur acquise au… jardinier, quitte à tout abandonner, notamment le statut social de femme de la haute classe pour parler vulgairement ? Tout finit par se disloquer envers et contre elle. Il ne restera ni amour ni statut social, mais reste la ville avec ses questions non éludées et ses secrets connus de tous. Les retournements de situations, empruntées au théâtre traditionnel, ne sont là que pourmieux insister sur les déchirements- dépassements qui agitent d'une cité fascinante, régulièrement agressée par le temps conventionnel, mais jamais conquises dans ses fondements, ses éternités. Zoubeir Benbouchta ne fait aucun procès, il constate, écrit et lit ses sensations à travers une pléiade comédiens qui connaissent leur métier, et c'est cela l'essentiel. Aârs Dem (noces de sang), montée par une troupe palestininne, relate une histoire véridique qui a eu lieu au début des années 1930 en Andalousie, au sud de la presqu'île ibérique. Ecrite par la grand poète assassiné par la horde fasciste de Franco à la deuxième partie de ces mêmes et funestes années pour le peuple espagnol, la pièce raconte la fugue passionnante et tragique d'une jeune mariée qui décide de rejoindre son amoureux, lors de sa nuit de noce avec l'époux imposé par son père. Pièce violente s'il en est — elle constitue la première partie d'une trilogie comprenant Yerma La maison de Bernada Alba —Aârs Dem est magnifiquement rendue par les fils du pays de Mahmoud Darwiche. Dans sa relecture-réécriture, George Ibrahim a non seulement su sauvegarder la sève de l'œuvre hispanique mais a pu avec sa sensibilité d'artiste raffiné, lui insuffler le regard arabe d'aujourd'hui. Les sentiments des hommes de Lorca n'ont pris aucune espèce de rides. Ils sont authentiques et violents comme le sont les sentiments de leurs semblables d'aujourd'hui. Les âges se croisent, se confondent, se multiplient. Les temps changent peut-être mais la nature des hommes. Accompagnés par des musiciens, les protagonistes de la parole jouent juste, ils sont dans l'humain en périphérie, sa société d'appartenance, mais aussi dans son univers intime, intérieur. La mise en scène est précise même si elle est marinée aux couleurs locales, aux senteurs moyen-orientales. Les personnages que fait évoluer Nabil Ghellal, le metteur en scène, interviennent comme des notes de musique. Il y a de la justesse dans le ton, la voix, les intonations graves, lyriques, imagées, embellies. Ils jouent juste, entretiennent une relation équilibrée et complice entre l'hier et l'aujourd'hui. Parallèlement aux représentations théâtrales, une enrichissante rencontre théâtrale autour de l'œuvre pédagogique et artistique de Jacques Lecoq, disparu il y a huit ans, s'est tenue à l'Institut supérieur des arts dramatiques de Tunis (ISAD). Mohamed Driss, directeur des journées de Carthage, à exprimé, à cette occasion, une immense estime pour cet ancien professeur de gymnastique qui s'est totalement versé dans les techniques du quatrième art, formant des générations entières d'artistes dans les multiples disciplines des arts du spectacle. « La famille théâtrale n'est pas restée orpheline après la disparition du maître puisque l'école de Jacques Lecoq, située au cœur de la ville des lumières Paris, continue de se développer après lui en prolongeant ses idées » déclare le directeur des 13es JTC. Rappelons que c'est son épouse, Fay Lecoq, présente à cette session, qui a pris le relais de cette institution de formation réunissant chaque année pas moins de 120 étudiants venus des quatre coins du monde. Une bonne partie provient de l'hémisphère Sud, nous apprend Mme Lecoq, la cofondatrice de l'école.


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