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Tournée dans les hôpitaux de BirTraria, Beni Messous et Ben Aknoun
Bilans, douleurs et témoignages
Publié dans El Watan le 12 - 12 - 2007

La faucheuse est passée hier dans le ciel bleu d'Alger pour amasser son lot d'innocentes victimes de la barbarie qui continue à s'exprimer à travers des actes odieux et ignobles. Une fois encore, et une fois de trop, les Algériens sont touchés dans leur chair.
Les hôpitaux de la capitale ont porté la souffrance que peut engendrer un tel drame qui s'abat sur une population qui n'a que trop enduré douleurs et châtiments. Une population qui n'aspire pourtant qu'à jouir d'une vie paisible et prospère, mais qui n'a obtenu que troubles et misère. La cour de l'hôpital Birtraria à El Biar est confondue entre le bleu des uniformes de policiers et le blanc du personnel hospitalier. Quelques curieux, probablement des étudiants en médecine, scrutent l'entrée du service des urgences, lieu d'acheminement des blessés et victimes de l'attentat ayant ciblé le Conseil constitutionnel. « Laissez-moi entrer s'il vous plaît, je dois m'enquérir de l'état de ma fille, elle n'a que 16 ans, je suis sa mère, je dois rester avec elle. » C'est là la complainte d'une maman dont le rouge des yeux renseigne sur les chaudes larmes qu'elle a versées en croyant que sa fille lui avait été ravie. Fort heureusement, sa petite est saine et sauve et s'en est sortie avec des points de suture au niveau de la tête. « Elle était en salle de classe lorsque la déflagration a eu lieu, elle a été atteinte par un morceau de verre au niveau de la tête », nous explique la maman en guettant le moindre signe des agents de sécurité pour qu'ils daignent la laisser entrer. Un cri de douleur vient secouer cet espace où l'effroi est à son comble. Il s'agit d'une femme à qui l'on vient d'annoncer la mort d'un proche. Son cri exprime la rage qui anime toutes les familles des victimes et peut résumer aussi le ras-le-bol de tous les Algériens face à ces cycles de violences qui semblent interminables. Le chef de service des urgences ne cache pas son émoi, comment ne peut-elle pas l'être devant un tel spectacle d'horreur ! « Nous avons reçu 43 blessés dont 2 sont morts. Nous avons aussi beaucoup de personnes en état de choc », nous dit-elle en continuant à aller d'un bloc à un autre.
« Qu'avons-nous fait pour mériter cela ? »
« Nous cherchons notre collègue. Est-ce qu'il va bien ? », lancent deux policiers à un médecin qui leur confirme la présence de celui-ci et leur annonce la bonne nouvelle qu'il est hors de danger. Une enseignante accompagnée de son élève, toutes les deux avec des pansements à la tête ou sur le visage, attendent à la sortie du service des urgences pour qu'on vienne les chercher. « Nous étions en classe lorsque la déflagration a eu lieu, j'ai reçu des débris de verre et cette élève aussi. Je suis sous le choc, pourquoi fait-on ça à des innocents ? Que leur a-t-on fait ? », nous dit-elle. Une interrogation qui reviendra sur les lèvres de tous les blessés. A l'hôpital de Beni Messous, une jeune femme sur un lit, la tête bandée et le bras sous perfusion, retient à peine ses larmes en nous disant : « Je suis sortie de chez moi en parfaite santé et voila comment je me retrouve, alors que je n'ai rien fait pour mériter ça. » Elle nous raconte qu'elle se trouvait dans son bureau situé dans le siège de l'APW d'Alger, non loin du siège du Conseil constitutionnel, lorsque l'explosion a eu lieu. « Toutes les vitres de mon bureau ont été brisées. » Une infirmière essaye de la consoler en lui disant que Dieu en a voulu ainsi. Avec une voix éteinte, elle rétorquera : « Non, Dieu est innocent de ce que ces gens-là ont fait. » Dans la chambre voisine, un jeune adolescent est entouré des membres de sa famille. Il tente de consoler sa maman qui semble ne pas croire que son fils est bel et bien sauf. « Non, tu ne m'as pas tout dit. Tu as sûrement mal, dis-moi étais-tu dans le bus ? Montre-moi ce que tu as », dit-elle en larmes et les gestes reflétant un état de choc. C'est son fils alité qui s'est mis à la rassurer. « Tu vois que je vais bien. Regarde, je n'ai rien. Des gens sont morts, maman, et toi tu te plains de me voir ainsi », lui dit-il.
Deux Chinois comptent parmi les personnes décédées
Le bilan à Beni Messous à 11h40 est de 11 blessés et 3 morts. Deux ressortissants chinois travaillant dans le chantier voisin à la Cour suprême comptent parmi les victimes décédées. A l'hôpital de Ben Aknoun, non loin des lieux des attentats, la scène est carrément identique. Les ambulances envahissent la cour adjacente au service des urgences. Le bilan provisoire à ce niveau est tout aussi lourd. A 13h20, ce service enregistre 2 décès et l'admission de 35 blessés. Quatre personnes parmi les blessés ont nécessité une évacuation vers d'autres hôpitaux, et 2 autres ont été conduites au bloc opératoire. La salle d'accueil des blessés est majoritairement occupée par des adolescents et préadolescents. Les élèves de l'établissement scolaire du chemin Mackley constituent une grande partie des blessés. « J'étais en classe et la déflagration a fait basculer le bureau de l'enseignante sur mes jambes », nous dit l'un d'eux dont les yeux reflètent toute l'innocence d'un enfant n'expliquant pas comment l'homme peut être aussi inhumain et s'en prendre avec une telle violence à son prochain. Un père de famille se dit soulagé de voir ses deux filles échappées à la mort. « L'une d'elles s'en est sortie avec une entorse et l'autre avec des égratignures. Heureusement que ce n'est pas grave », nous dit-il en emplissant son regard de la vue de ses deux filles qu'il verra grandir à son grand bonheur. Nous nous approchons d'un ressortissant camerounais qui se trouve parmi les blessés. « Je suis sous le choc et je déprime », nous dit-il avec un léger sourire courtois qui cache mal la souffrance de se voir victime d'un tel acte. « Nous étions une quinzaine à l'intérieur du bureau du Haut Commissariat aux réfugiés qui est situé à côté du siège des Nations unies. La bombe a tout détruit, j'ai vu beaucoup de blessés. Je m'en suis sorti en réussissant à fuir. » Des parents et amis continuent d'affluer à l'hôpital à la recherche d'un être cher. Nous quittons ces lieux où la douleur est visible pour rejoindre l'autre douleur qui habite tous les Algériens qui souffrent de voir leurs semblables tombés encore sous les foudres du mal.


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