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« Chassez ces journalistes, il n'y a rien à voir »
Publié dans El Watan le 12 - 12 - 2007

Jamais les journalistes n'ont eu de mémoire un comportement aussi méprisant que celui dont ils ont fait l'objet, hier, sur les lieux de l'attentat qui a visé le Conseil constitutionnel, à Alger.
Insultes, mots vulgaires, coups de pieds et bousculades violentes ont constitué la manière avec laquelle certains officiers de la sûreté nationale et de l'ANP ont voulu empêcher les professionnels des médias de faire leur travail, rien que leur travail. Arrivés sur les lieux dès les premiers instants qui ont suivi l'explosion, les premiers journalistes n'ont pas eu de difficultés à exercer leur métier en dehors de toute restriction. Certains ont même pu s'entretenir avec le ministre de l'Intérieur, sans y être empêchés par une quelconque partie. Mais moins d'une heure après, le climat devient très tendu. Les journalistes sont alors bousculés et chassés du périmètre de l'attentat. Une véritable chasse aux plumes est alors lancée. Un confrère du quotidien arabophone El Bilad est brutalement pris à partie par un groupe de policiers en tenue. Malmené et insulté, il est violemment molesté. « Je suis journaliste. Je fais mon travail... », ne cesse-t-il de crier, mai en vain. Ses agresseurs ne lui laissent même pas le temps de tirer sa carte professionnelle. Les policiers, totalement déchaînés contre lui, le poussent avec brutalité en lui lançant des propos obscènes. Après avoir terminé avec ce confrère, ils se tournent vers une autre journaliste pour lui faire subir le même sort. Celle-ci ne se laisse pas faire et refuse de quitter les lieux, où elle a passé déjà deux heures. L'un des policiers la prend par le bras pour la faire évacuer, et elle se défend. Réaction qui a fait sortir un officier de ses gonds. « Si vous n'étiez pas une femme, je vous aurai chassé d'ici de la manière la plus violente », lui dit-il avant de faire appel à ses subordonnés pour faire le sale boulot. La journaliste persiste à rester sur les lieux en expliquant que c'est son devoir d'informer qui lui exige d'être présente à cet endroit. « Journaliste ou pas, vous ne restez pas là, sinon je vous embarque et vous aurez affaire à moi... », répond l'officier. A ce moment, un militaire du GIS sort de son véhicule, une Toyota blindée, et s'y met lui aussi. Il prend violemment le bras de la journaliste et la bouscule en lui lançant d'un air menaçant : « Allez protester ailleurs, ne restez pas à côté de la voiture. Je ne veux voir personne à côté, journaliste ou Dieu... » Ses propos sont entrecoupés d'insultes et de mots vulgaires et obscènes proférés devant plusieurs confrères et consœurs. La journaliste persiste à ne pas quitter les lieux, et c'est un divisionnaire de la police en tenue qui vient à la rescousse. Lui aussi use d'obscénités et de menaces à l'égard des professionnels des médias. Il entre dans une colère indescriptible contre les policiers qui tentaient de calmer les esprits. « Chassez tout le monde d'ici... », crie-t-il sans cesse, en usant de propos indécents qui n'honorent nullement la tenue et le grade que l'officier portait. Si certains confrères ont préféré quitter les lieux, la journaliste s'est obstinée à faire son travail sur les lieux et sous la menace de policiers et militaires zélés dont le langage porte lourdement atteinte aux institutions qu'ils représentent. « Vous voulez nous imposer votre loi, on va vous embarquer... », lui signifie l'officier. Elle lui répond qu'elle ne partira que sur une civière ou avec les menottes. Quelques policiers tentent de lui faire admettre qu'elle se doit de quitter les lieux, de peur des représailles. La couleur est alors annoncée. Un civil est lui aussi violemment intercepté et brutalisé par l'officier. Mais ce dernier se rend compte de sa mégarde. Il s'agissait d'un de ses collègues en civil. Il se ressaisit et se remet à insulter les journalistes qui, selon lui, l'empêchent de faire son travail. Comment un journaliste peut-il être aussi malmené dans l'exercice de sa profession par des agents de l'ordre zélés. Interpellé par la presse, le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, a tenté d'expliquer cette violence et brutalité grossières à l'égard des représentants des médias par la « nécessité d'établir un cordon de sécurité et de se prémunir d'un éventuel autre attentat. Ils sont là pour protéger les vies humaines ». Pourtant, ce cordon de sécurité n'a été installé qu'en fin de matinée, une fois les nombreux journalistes, y compris ceux qui ont été malmenés, ont fini leur travail. Empêcher les journalistes de faire leur travail, c'est exprimer une volonté délibérée de cacher la vérité à l'opinion publique.

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