Avec vingt-deux ans d'expérience et des passages fort remarqués au niveau de la barre technique du RC Kouba, du CS Constantine et de l'ES Mostaganem entre autres, Merzak Boumaraf présente une belle carte de visite. Peut-on connaître les raisons de votre absence ces derniers temps de la scène footballistique ? Les raisons de mon abscence de la scène sportive sont liées à plusieurs facteurs et c'est aussi un peu prémédité de ma part. J'avais des contacts sérieux avec une équipe d'un pays du Golfe, plus précisément El Wakra du Qatar. En plus, j'étais aigri par tout ce qui se passait dans et autour du football national. Entre temps, j'ai perdu mon très cher père. Enfin, cette somme de facteurs et d'autres professionnels m'ont poussé à prendre du recul pour mieux observer, analyser et faire mon autocritique. Je pense que mon attitude me permettra à l'avenir de mieux appréhender les choses. Maintenant que les idées sont remises en place, si une bonne opportunité se présente à vous, êtes-vous prêt à vous remettre au travail ? Ecoutez, je suis un professionnel. Prendre un peu de recul après tant d'années d'exercice, c'est recommandé à tout technicien. Maintenant si une opportunité sérieuse se présente, c'est à étudier. J'aspire toujours à aller driver à l'étranger mais comme la réponse du club qatari El Wakra tarde il est de bon sens pour moi de reprendre du service. Même dans les conditions actuelles où évoluent nos clubs ? On n'a pas le choix. Et puis il y a bel et bien des clubs respectables chez nous. Des clubs qui projettent dans l'avenir. Il est malheureux de constater l'état des lieux et l'esprit instauré du résultat immédiat chez nos clubs. Cette façon de faire a plongé notre sport roi dans les abîmes. Il faut revenir à la formation, c'est notre seul salut. Si vous veniez à prendre aujourd'hui un club national, seriez-vous exigeant du côté matériel ou du côté pédagogique ? Sincèrement, je ne peux dissocier les deux, puisque chaque travail mérite salaire et chaque travail exige des moyens pédagogiques, les deux vont de pair. Pour moi, l'aspect financier passe en second lieu. Quel commentaire faites-vous au sujet de tous ces entraîneurs qui se font actuellement éjecter au détour d'un mauvais résultat ? C'est aberrant. C'est devenu presque à la mode. L'entraîneur chez nous est devenu le seul bouc émissaire. L'homme qu'il faut jeter à la vindicte populaire. Il faut tout un débat, il faut en parler car la loi de la rue a pris le dessus sur le bon sens sportif.
