Tala Bouzrou (la fontaine rocheuse), comme son nom l'indique, est une région montagneuse et rocheuse. Sa nature géographique ne permet pas à ses habitants de travailler la terre. Dans les quatre coins de cette contrée, de grands rochers recouvrent les espaces. Seule l'agriculture vivrière est pratiquée par les villageois. Dans cette région, pour travailler la terre, il faudrait avoir des moyens financiers importants pour procéder au défrichement de ces terrains et dégager toutes sortes de pierres qui forment un obstacle majeur pour un agriculteur. Cependant, si cette pierre naturelle est indésirable par les paysans, elle est toutefois, une source de vie pour plusieurs familles. Beaucoup de jeunes et moins jeunes au chômage trouvent dans cette matière un moyen pour gagner leur vie mais aussi pour exercer leur talent en la travaillant et la transformant à ce qu'on appelle la « pierre taillée ». « Cette pierre taillée qui orne les façades des villas dans plusieurs villes comme Alger, Blida ou Tizi est le produit manuel effectué par ces jeunes qui trouvent un plaisir de façonner cette pierre comme il faut ». Tala Bouzrou est alors un gisement important. Cependant, il faut noter que ce travail est très difficile. Il nécessite beaucoup d'efforts physiques. Pour obtenir sa forme il faut passer par plusieurs étapes : casser la pierre, la tailler puis la couper en différentes formes. « C'est pour cette raison que la pierre taillée est très chère. Pour décorer une façade simple de 4 m2 par exemple il faut débourser pas moins de 140 000 DA », affirme un tailleur de pierre. Cela sert aussi à la décoration des piliers, des balcons ou des cheminées, puisque dans ce cas ces pierres pourraient prendre des formes très diverses comme des « gorges », des « corniches » et mêmes des chaînes en pierre. Sur place, la pierre taillée est cédée à 5000 DA/m2 et la « mosaïque » (autre forme de la pierre moins piquée) est cédée par ces artisans à près de 4000 DA. Tous les gens qui exercent cette activité déclarent gagner de l'argent, mais ils mettent aussi en exergue les grands risques qu'elle représente pour leur santé. « Beaucoup de gens pensent qu'on gagne beaucoup d'argent, néanmoins il faut savoir qu'on n'a pas opté pour ce travail volontairement mais on n'a pas vraiment le choix. La plupart des gens font ça juste pour gagner de l'argent qui leur permettrait peut-être de se lancer dans d'autres activités comme le commerce par exemple », dira un jeune de 28 ans qui a débuté à exercer cette activité depuis presque sept ans et qui a un chantier à Alger. Ce métier représente des risques réels et provoque des problèmes de santé par la poussière qui s'en dégage au moment où l'on procède à son découpage.
