La wilaya de Tipaza a accentué ses efforts en matière de réalisation des stations d'épuration des eaux usées (STEP), afin d'en finir à court terme avec les rejets des eaux polluées dans la mer. Le tourisme balnéaire doit commencer par la propreté des eaux de baignade. Le ministre des Ressources en eaux, Abdelmalek Sellal, a d'ailleurs accordé un avis favorable à l'inscription de deux STEP, l'une à Bou Ismaïl et l'autre à Cherchell. De Tipaza (plage du Chenoua) à Douaouda (plage Colonel Abbès), un réseau de collecteurs et de stations de relevage est déjà mis en place pour empêcher le déversement des eaux usées dans la mer, et par conséquent augmenter ainsi le nombre de plages ouvertes à la baignade. La réalisation de la STEP de Bou Ismaïl permettra à ce projet, une fois réalisé, de préserver l'environnement marin. La wilaya de Tipaza vient de construire en 14 mois une STEP à Chenoua, pour un montant de 760 millions de dinars. A faible charge, son débit est estimé à 10 500 m3 / jour, alors qu'à forte charge son débit journalier atteindra 13 650 m3. En plus de sa production en eau pour l'irrigation, cette station d'épuration est en mesure de produire 2970 tonnes de boue par an. La STEP de Hadjout a été réalisée pour un montant de 721 millions de dinars, avec un débit similaire à celui de la STEP de Chenoua, mais la production annuelle de boue est estimée à 2120 tonnes. A l'arrêt depuis de longues années, la STEP de Koléa a été remise en fonction en 2005. Son débit est plus élevé par rapport aux STEP de Tipaza et de Hadjout nouvellement construites. Rappelons qu'une enveloppe de 410 millions de dinars a été accordée pour l'extension de la STEP de Koléa, qui produit annuellement 1400 tonnes de boue. La production de l'eau et de la boue, telles sont les nouvelles perspectives des STEP, qui contribueront à développer non seulement le secteur de l'agriculture, mais également le secteur du tourisme, en raison de leur rôle de préservation de l'environnement, notamment le littoral. La boue produite par la STEP se transformera en engrais naturel biodégradable. « Autrefois, cette boue était jetée, déclare le directeur de l'hydraulique de la wilaya de Tipaza, à présent elle est réutilisée pour l'agriculture, c'est un avantage, d'autant plus que la wilaya n'a pas de centres industriels importants qui rejettent des métaux ferreux pollueurs, autrement il faudrait analyser cette boue avant de la remettre aux fellahs », conclut-il. Certains agriculteurs s'approvisionnent en boue depuis les STEP de Koléa et de Hadjout. « Ne stockez surtout pas la boue, avait déclaré Sellal lors de sa dernière visite dans la wilaya de Tipaza, habituez d'abord les fellahs à récupérer cette boue pour les besoins de leurs terres agricoles, et réfléchissez dès maintenant sur le coût de la vente d'une tonne de boue. Bien entendu, il y a lieu de trouver les mécanismes légaux pour procéder à la vente de la boue à vos futurs clients, n'est-ce pas ? », conclut le membre du gouvernement. Néanmoins, ces STEP ont été réalisées à coup de centaines de millions de dinars. Le laisser-aller risque d'entraîner l'arrêt de leur fonctionnement et créer inéluctablement une catastrophe écologique dans la région. La réalisation des STEP n'est pas une finalité. La maintenance et l'entretien de leurs équipements s'imposent naturellement, alors que leur gestion doit demeurer le souci majeur.
