la Direction générale de la communication à la Présidence de la République présente ses condoléances au décès de l'ancienne présentatrice Samia Khadija Madani    L'APN parmi les fondateurs de l'Alliance parlementaire pour le climat et la transition énergétique juste    Décès de la présentatrice et militante Samia Khadija Madani    La communauté internationale appelée à respecter ses obligations juridiques à l'égard du Sahara occidental    Deuxième jour de l'Aïd El-Adha dans les wilayas de l'Ouest du pays : approvisionnement régulier en produits alimentaires    Direction régionale du commerce de la région de Batna : respect total du programme de permanence au 2ème jour de l'Aïd El-Adha dans 7 wilayas    Mascara: des camps de formation sur le bénévolat au profit des jeunes Scouts    Aïd El Adha: une consommation modérée de viande recommandée    Aïd El-Adha : diverses actions de solidarité au profit des catégories vulnérables à El-Meghaïer    Génocide à Ghaza : l'UE envisage d'imposer des sanctions partielles à l'entité sioniste    Ghaza : le bilan de l'agression génocidaire sioniste s'alourdit à 54.772 martyrs et 125.834 blessés    Foot/Equipe nationale : le sélectionneur libère Belaïli et Tougaï    Infrastructures : une cinquantaine de grands projets suivis pour optimiser leurs coûts    Aïd El-Adha : les joueurs de l'équipe nationale au chevet des enfants malades    Foot/ équipe nationale A' : début vendredi du stage pour le match amical face au Rwanda    Arrivée du président de la République à Djamaâ El Djazaïr pour accomplir la prière de l'Aïd El Adha    Décès de l'essayiste El Djouher Amhis Ouksel à l'âge de 97 ans    Mascara: un concours national de la chanson pour enfants l'année prochaine    Le CSC évite le piège de l'USMK    «Le crime raciste d'Hichem Miraoui a été directement inspiré par les idées du Rassemblement national»    Plus de 4 millions ont fui leur pays    Se libérer de la rente des hydrocarbures et accélérer les réformes pour une économie diversifiée dans le cadre des valeurs internationales    La population sétifienne en état de choc    120.000 preuves scientifiques dépistées par l'INCC en quinze ans    Développement et aménagement de la baie d'Alger    Un Aïd dans la dignité    Lorsque le tourisme et la sécurité routière ne font qu'un...    L'importance d'une vision cinématographique respectueuse de la précision des faits historiques soulignée    Entre barbouillage pictural et maquignonnage culturel    Une série d'accords signés entre l'Algérie et le Rwanda    Entre barbouillage pictural et maquignonnage culturel    Trois clubs accéderont et trois seront relégués en Ligue 2    Positions occidentales fermes contre l'entité sioniste    Ooredoo célèbre la Journée mondiale de l'enfance    L'Ecole rend hommage au professeur Walid Laggoune    Enjeux géostratégiques mondiaux et tensions sécuritaires au niveau de la région sahélienne    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



« S'affranchir des barrières dans les têtes »
Kiffer sa race de Habiba Mahany
Publié dans El Watan le 25 - 02 - 2008

C'est un regard de femme sur la banlieue, empreint de lucidité, que nous offre poétiquement Habiba Mahany, jeune écrivaine franco-algérienne avec Kiffer sa race, qui vient de paraître aux éditions Jean Claude Lattès. Une jeune collégienne ouvre les yeux sur l'univers conflictuel des cités, dans lequel chacun doit jouer un rôle qui l'enserre bien souvent dans un carcan réducteur. Sabrina, le personnage de ce premier roman prometteur, ne renonce pas. Elle refuse le miroir déformant d'images médiatiques si fabriquées qu'elles « deviennent la réalité »
Il y a beaucoup d'humour dans cette histoire, alors que beaucoup d'événements qui touchent les personnages sont souvent difficiles, voire dramatiques. Pourquoi cette figure de style ?
Je ne souhaitais pas écrire un livre larmoyant sur « la-banlieue-qu'est-pas-rose-la-banlieue-qu'est-morose », comme l'ont chanté les Inconnus, les comiques français. L'humour est une arme pour raconter de façon subtile et décalée des faits pas toujours drôles. Et puis, je n'ai pas inventé l'humour de banlieue, c'est même un sport national là-bas, un peu comme en Algérie. On se « vanne », on fait vivre la langue en la triturant, on rit… J'ai écrit un livre à l'image de ses habitants : plein de vie et de dynamisme, même si l'environnement, les circonstances sont pesants.
Quelles ont été les difficultés, au plan de l'écriture, d'introduire des tics de langage « djeun » ou de « banlieue », ou de verlan ? Pourquoi ce choix ? Est-il obligatoire pour faire de la littérature de banlieue ?
Sabrina a 16 ans, elle habite une cité. Je me voyais mal la faire parler comme une Parisienne chic du XVIe arrondissement. C'est une question de cohérence et un parti pris d'auteure. Je n'ai eu qu'à me souvenir de ma propre adolescence. Il aurait été incongru de boursoufler le langage de Sabrina d'un trop-plein d'académisme. Même si, première de la classe, élève brillante et intelligente, elle sait adapter son registre de langage comme, par exemple devant son professeur de français. Pour revenir à la littérature de banlieue, d'autres auteurs ont utilisé un français plus classique, preuve qu'il n'y a pas de passage obligé de l'écrivain de banlieue.
Vous laissez entendre, au détour des images empruntées au monde de la télévision, que c'est l'univers essentiel de la culture du monde décrit dans l'ouvrage. Cela ne semble-t-il pas un peu réducteur ?
Depuis que je suis toute petite, je dévore la culture, parce j'aime ce qui est plus grand que moi, c'est pourquoi je me sens étriquée dans ce collège « rabougri », comme Sabrina le dit. Et d'ailleurs, des Sabrina il doit y en avoir beaucoup. Sabrina est une fille de son temps qui regarde aussi la télévision, comme la série N.C.I.S, écoute des musiques à la mode, etc. Mais ce n'est pas une caricature. Elle aime lire, écrire et se pâme devant les chansons de Mike Brant ! Le piège aurait été de faire d'elle un cliché, un autre aurait été d'en faire un contre-exemple absolu et peu crédible. On peut s'irriguer de culture populaire tout en affirmant sa différence par d'autres goûts, plus pointus. Bien sûr qu'il y a beaucoup de Sabrina, j'en suis la preuve ! Il y a aussi des Mohamed ou des Alphonse tout aussi sérieux et déterminés. Je ne trace aucune ligne de démarcation entre hommes et femmes dans ce domaine.
Kiffer la race humaine. n'est-ce pas un rêve ? Ou une utopie ?
Kiffer sa race, comme je l'entends dans le livre, c'est s'affranchir des barrières dans les têtes qui séparent. Ce n'est pas utopique. Je crois en l'être humain, au citoyen du monde. Je pense que c'est une question de temps — certes long — pour que cela se matérialise.
Aimeriez-vous que ce livre soit publié en Algérie ?
Evidemment ! L'Algérie, tout comme la France, c'est mon pays. Je serai honorée qu'une maison algérienne propose de l'éditer, en français, pourquoi pas traduit en arabe et en kabyle. Toute ma famille pourrait ainsi lire Kiffer sa race et un de mes rêves serait exaucé.
Bio-express
Habiba Mahany est âgée de trente ans. Née de parents algériens, elle est assistante de gestion. Elle est la sœur de l'écrivain Mabrouk Rachedi, auteur du Poids d'une âme. Elle fait partie du collectif « Qui fait la France ? », composé de Samir Ouazène, Khalid El Bahji, Karim Amellal, Jean-Eric Boulin, Dembo Goumane, Faïza Guène, Mabrouk Rachedi, Mohamed Razane, Thomté Ryam. Ensemble, ils ont publié un recueil de nouvelles en 2007 intitulé Chronique d'une société annoncée (Stock).


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.