Le centre de l'association El Manar reprend des couleurs devant l'authenticité de pans entiers d'une culture locale, celle de Blida, à travers la si riche collection de photographies de Youcef Ouragui. « Je ne peux pas empêcher tous ces jeunes et la génération de mon âge – il a 70 ans – de jeter un regard derrière soi et apprécier ce qui faisait la particularité de notre ville. Il est vrai que les fleurs se sentaient presque du côté des chevalets retenant des photos encadrées et accompagnées de légendes pour aider surtout les jeunes à se retrouver ». Du tronc d'un palmier se dressant seul à la rahba du centre jusqu'au kiosque érigé par les colons français et abritant alors tous les bals des fêtes nationales françaises, les processions de Berbères du côté de la tombe de Sidi Kebir à la medersa où l'apprentissage du Coran devenait un rituel différenciant le musulman de l'occupant, du hammam imposant une gestuelle frisant l'érotisme, au café « indigène » où l'« Arabe » semblait disposer de son temps, la promenade du visiteur de l'exposition devenait une récréation pédagogique. Jusqu'au 24 février, les visiteurs avaient tout le loisir de poser les questions à celui qui peut être considéré comme faisant partie des gardiens de la mémoire de la ville.
