Les épreuves du bac et du BEF sportifs seront obligatoires cette année. Elles concerneront les candidats scolarisés aussi bien que ceux qui ont suivi leur cursus. Elles se dérouleront du 2 au 20 mai 2005. La circulaire portant institution de l'éducation physique dans les examens du bac et du BEF a été émise, le 17 décembre 2003, par l'Office national des concours. Les disciplines à concourir sont la vitesse (800 m/garçons, 600 m/filles), saut en longueur, lancer du poids (5/kg, 3 kg/filles) et demi-fond. Pour les élèves dispensés de la pratique du sport (la plupart des filles), seuls les médecins de l'hygiène scolaire sont habilités, à délivrer la dispense en question ou valider celles émises par les médecins exerçant au niveau des CHU (Centres hospitalo-universitaires). Si certains lycées et CEM de la capitale disposent d'infrastructures adéquates pour la préparation et l'organisation des entraînements tout au long de l'année, la plupart parmi d'autres se caractérisent par le manque flagrant d'espaces aménagés pour la circonstance. De ce fait, de nombreux responsables d'établissements et professeurs d'éducation physique (PEP) se plaignent de cette situation qui est loin de leur faciliter la tâche. « Nous avons été pris de court. Nous n'avons pas de terrain pour l'entraînement des élèves, ni de fosse pour le saut en longueur, et le matériel approprié nous fait défaut », indique un PEP exerçant au sein d'un lycée d'Alger. Et d'ajouter : « Nous avons improvisé un espace de 10 m2, en guise de terrain à côté de l'établissement pour préparer les nouveaux candidats. En vain. Il est trop exigu pour qu'ils puissent s'y entraîner convenablement. » Et un autre d'intervenir : « Nous avons exposé ce problème au cours de la réunion qui a regroupé l'ensemble des directeurs d'établissements, des PEP et l'inspecteur d'éducation physique de la zone. Les responsables nous ont signifié de nous débrouiller avec les moyens du bord. » Au niveau d'un autre établissement algérois, les difficultés rencontrées par les enseignents de sport ainsi que leurs élèves sont les mêmes. « Avec 2 heures de cours de sport par semaine, il nous est impossible avec un temps aussi court de préparer convenablement les candidats aux bac et BE sportifs. On nous a imposé l'introduction du sport dans ces classes d'examens sans mettre en notre possession les moyens indispensables pour mener à bien notre besogne », s'insurge un professeur. Et de terminer : « Nous avons proposé aux autorités concernées d'organiser des séances d'entraînement au sein de stades olympiques ou municipaux, et de nous procurer le transport nécessaire pour nos déplacements. Nous sommes toujours dans l'attente d'une réponse ». Des écoles seront désignées par l'académie pour abriter les examens du bac sportif. Les lycées d'une même circonscription concoureront dans un même centre d'examens. Les élèves seront notés par des enseignants externes à leur établissement. Pareil pour les épreuves du BEF sportif. A quelques mois à peine des examens de fin d'année pour les candidats au bac et au BEF sportifs, le manque de conditions nécessaires et le temps mis à la disposition de nombreux professeurs d'éducation physique pour exercer les élèves ne jouent pas en leur faveur. « Ce n'est pas l'introduction du sport, noté coefficient 1, dans les épreuves qui nous cause problème, mais le fait de ne pas avoir pris part à cette décision. Cette dernière prise d'« en haut » est loin de s'accommoder avec la réalité du terrain », nous dit un PEP. « De ce pas, nous interpellons les autorités du secteur pour se pencher sur ces nombreux problèmes », conclue-t-il. Pour connaître l'avis des responsables concernés et en savoir plus sur la question, nos nombreuses tentatives entreprises depuis plus d'un mois pour prendre attache avec eux n'ont pas abouti. Une multitude de barrières bureaucratiques sont dressées par l'académie.
