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Rabat presse Alger de rouvrir la frontière
Face à l'aggravation de la situation socioéconomique au Maroc
Publié dans El Watan le 22 - 03 - 2008

Rabat appelle à une normalisation des relations algéro-marocaines à travers notamment la réouverture des frontières. Jusqu'à hier soir, aucune réaction officielle n'a émané des autorités algériennes.
Rabat relance sa demande à Alger de rouvrir sa frontière terrestre avec le Maroc. Dans un communiqué rendu public jeudi par le ministère marocain des Affaires étrangères, le royaume chérifien a clairement appelé le gouvernement algérien à accepter la « main tendue » du Palais royal et à aller vers la « normalisation » des relations entre les deux pays, et ce, en commençant par la réouverture des frontières, fermées depuis maintenant 14 ans. Le royaume du Maroc appelle dans l'amitié fraternelle et la sincérité totale à une normalisation des rapports bilatéraux et à une ouverture de la frontière entre les deux pays », est-il souligné dans le communiqué. Le Maroc réitère ainsi sa volonté d'ouvrir « une page nouvelle dans les relations entre les deux pays voisins tenant compte de leur passé commun et de leur destin partagé ». Le ministère marocain des Affaires étrangères argue que le « contexte régional et international » ayant amené l'Algérie à fermer sa frontière avec son voisin de l'Ouest « est aujourd'hui largement dépassé ». Du côté algérien, c'est le silence total. Jusqu'à hier soir, aucune réaction officielle n'a été faite par Alger. S'il est encore tôt pour prédire une réponse du côté algérien, il est néanmoins utile de rappeler la position de l'Algérie par rapport à cette question. Le gouvernement algérien a, en effet, plaidé pour « un règlement durable » du dossier de la circulation des biens et des personnes entre l'Algérie et le Maroc. « La réouverture s'opère par une simple décision, mais là n'est pas le problème. Pour une telle éventualité, il faut que le citoyen algérien, une fois sur le territoire du royaume, ait les garanties pour circuler librement et dans la dignité », avait répondu Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, en septembre 2004, à la même demande de Rabat. Le ministre de l'Intérieur avait réitéré les mêmes propos en octobre 2004, soulignant que « si nous décidons d'ouvrir ces frontières, il s'agit de faire en sorte qu'elles restent ouvertes pour de bon. Il ne s'agit pas de les refermer à chaque saute d'humeur ». La fermeture des frontières a été décidée par l'Algérie en réaction à la décision unilatérale du royaume d'instaurer un visa d'entrée pour les Algériens à la suite d'un attentat meurtrier mené le 26 août 1994 par des Franco-Maghrébins contre un hôtel de la ville marocaine de Marrakech, se soldant par deux morts et plusieurs blessés parmi les touristes espagnols. Sans preuves, les autorités marocaines avaient alors accusé les services secrets algériens d'en être les responsables. La colère des autorités marocaines s'était vite abattue sur les ressortissants algériens qui ont été maltraités et spoliés de leurs biens avant qu'ils ne soient renvoyés dans leur pays.
Principe de la réciprocité
Un lourd contentieux est né de cet épisode des relations tumultueuses algéro-marocaines. Pour Alger, il faudrait d'abord que le Maroc répare son injustice envers notamment les nombreux Algériens qui ont été expropriés de leurs terres. Il faudrait qu'il présente des excuses aux Algériens qui ont été humiliés et touchés dans leur dignité. Il s'agit d'une sorte de préalable à la levée des barrières ouest avec le pays voisin. M. Zerhouni avait également lié l'ouverture des frontières à l'implication effective du Maroc dans la lutte contre le terrorisme et contre le trafic de drogue. Depuis son accession au trône, après le décès de son père, le regretté Hassan II, en juillet 1999, le roi Mohammed VI a appelé dans ses nombreux messages et ses rares tête-à-tête avec le président Bouteflika à « une normalisation des relations entre les deux pays ». De son côté, le président a exprimé à maintes reprises sa volonté de consolider les relations bilatérales avec le Maroc en rappelant les liens historiques, culturels et traditionnels existant entre les deux peuples. Après un premier tête-à-tête avec le président Bouteflika à New York en octobre 2003, le roi Mohammed VI a fait le premier geste en décidant le 30 juillet 2004 de la suppression du visa pour les Algériens. L'Algérie, par la suite, a appliqué le principe de la réciprocité en usage dans la diplomatie en prenant une mesure similaire en faveur des Marocains, neuf mois plus tard. Précisément le 2 avril 2005. Sans pour autant répondre aux espérances marocaines de voir les frontières rouvertes. « La question des frontières sera abordée après le règlement des contentieux en suspens actuellement objets de discussions », précisait le communiqué de la présidence de la République. Si le palais royal s'est « vivement félicité » de la décision d'Alger, les relations entre les deux pays n'ont pas tardé à tourner mal. La principale raison, c'est le soutien de l'Algérie au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Le nouvel appel du royaume chérifien à « une normalisation » des relations avec l'Algérie intervient, faut-il le souligner, deux jours après l'échec du 4e round des négociations entre le Maroc et le Front Polisario, qui se sont déroulées à New York sous l'égide des Nations unies. Le Maroc a demandé à ce que l'Algérie soit partie prenante de ces négociations. Cela alors que le gouvernement algérien a toujours refusé d'être impliqué directement dans ce conflit. Selon de nombreux observateurs, l'appel du Maroc obéit à des besoins pressants de son économie asphyxiée, notamment par la hausse des prix du pétrole. Actuellement, le pouvoir d'achat des Marocains est sérieusement affecté par la hausse continue des prix des produits de consommation courante. D'ailleurs, deux organisations syndicales ont appelé à des manifestations de protestation contre la hausse des prix demain à Rabat et à Casablanca. Ainsi, le Maroc espère, affirme-t-on, que l'ouverture des frontières terrestres sera bénéfique pour son économie. Cela pourrait améliorer ses recettes touristiques et lui permettre de mieux placer ses produits manufacturés et agricoles sur le marché algérien, qui demeure largement alimenté par les importations. M. Zerhouni avait précisé, dans une déclaration à la presse en 2004, qu'avant la fermeture des frontières, « deux millions d'Algériens avaient visité le Maroc et déboursé officiellement quatre milliards de dollars, en revanche, un nombre insignifiant de Marocains avaient foulé le sol algérien ». Selon certains experts, la fermeture des frontières pénalise plus le Maroc que l'Algérie et représente un manque à gagner annuel qui se chiffre en milliards de dollars pour l'économie marocaine.
Des relations tourmentées
Le 15 octobre 1963 éclate entre les deux pays voisins ce que les historiens désignent de « guerre des sables » et qui avait failli embraser toute la région du Maghreb. Le conflit fut réglé grâce à la médiation de l'empereur éthiopien Hailé Sélassié 1er, alors président de l'OUA, à Bamako le 2 novembre 1963.
En 1973, un accord a été conclu entre le Maroc et l'Algérie sur le tracé des frontières.
Après le départ des Espagnols en 1975 du Sahara occidental, le Maroc l'occupe et l'Algérie soutient le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.
Prenant la position algérienne pour une attaque contre le Maroc, Hassan II rompt les relations diplomatiques avec Alger, le 7 mars 1976.
Le 26 février 1983, le président Chadli Bendjedid rencontre en tête à tête le roi Hassan II. La rencontre a eu lieu sur la frontière algéro-marocaine, face au refus de l'un et de l'autre d'aller chez le voisin.
Le 28 mai 1983, les deux pays signent un accord sur la libre circulation des personnes et des biens et l'ouverture des lignes aériennes et ferroviaires.
Le traité d'union maroco-libyen, conclu le 13 août 1984, jette, à nouveau, le froid entre les deux pays. Grâce à la médiation de l'Arabie Saoudite, les relations diplomatiques reprennent le 16 mai 1988. Et les frontières ont été rouvertes le 5 juin de la même année.
Le 7 juin 1988, le souverain marocain vient en visite officielle en Algérie et participe à l'occasion au sommet de la Ligue arabe.
Les deux pays se réconcilient définitivement à l'occasion de la visite officielle de Chadli Bendjedid à Ifrane, du 6 au 8 février 1989. Les deux chefs d'Etat signent un accord sur un projet de gazoduc devant relier l'Algérie à l'Espagne via le Maroc.
Le 16 août 1994, les déclarations de Liamine Zeroual, alors président du Conseil d'Etat, soutenant la cause sahraouie, ont été mal perçues par le palais royal.
Quelques jours plus tard, Rabat accuse l'Algérie d'être derrière un attentat terroriste ayant ciblé un hôtel à Marrakech. Un incident qui servira de prétexte pour expluser touristes et résidents algériens du Maroc et instaurer un visa d'entrée. Les autorités algériennes réagissent par la décision de fermer les frontières terrestres.
Le décès de Hassan II en juillet 1999 ouvre une autre page entre les deux pays. En avril 2001, Ahmed Midouni, ministre marocain de l'Intérieur, est reçu à Alger.
Une année plus tard, Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur, se rend à Rabat, suivi en février 2003 par Abdelaziz Belkhadem, alors ministre des Affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie marocaine, Mohamed Benaïssa, se rendra à deux reprises en Algérie, en juin 2003 et mai 2004.
Le 30 juillet 2004, le Maroc supprime le visa d'entrée pour les Algériens. En mars 2005, Mohammed VI se rend à Alger et participe au 17e sommet arabe. Il rencontre en tête à tête le président Bouteflika.
En avril 2005, l'Algérie applique la réciprocité et supprime, de son côté, le visa pour les Marocains.


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