La population du douar Ouled Mohamed, dans la daïra de Aïn Tedelès, désespère de voir un jour les promesses d'un raccordement au réseau de l'eau potable se concrétiser. Alors que la région administrative de Belhadri, dont relève ce douar, est parmi les zones les plus fertiles de la daïra, il se trouve que la population est contrainte d'attendre patiemment le passage du tracteur citerne qui permet d'approvisionner les quelque 300 familles qui habitent cette bourgade. Ce sont généralement les jeunes filles et les garçons qui sont chargés de cette corvée qui consiste à aligner les moindres ustensiles susceptibles d'emmagasiner le précieux liquide. Sur les bas-côtés d'une piste sinueuse, le visiteur ne peut que constater la présence de bidons, de jerrycans, de bassines ou de marmites que des enfants anxieux gardent avec gravité. Car s'il y a une opportunité à ne pas manquer, c'est bien le passage de ce bruyant tracteur, dont le ronronnement du moteur annonce enfin le début de la délivrance. Parfois, ce sont des pères de famille qui se postent aux endroits retenus afin de faire la plus ample provision possible. C'est un de ces guetteurs professionnels qui nous apprendra qu'un projet de construction d'un réservoir avait bien été annoncé par les responsables. Déplorant par la même occasion le manquement à la parole donnée tout en soulignant que le château d'eau en question serait bel et bien en construction au niveau de l'agglomération de Belhadri, distante d'environ 1,8 km.
