A l'âge de 103 ans, Garti Hocine, a tiré sa révérence le 13 avril dernier. Né le 26 avril 1905 à Mesbah, l'une des sept fractions du douar Aït Mhand, dans la commune mixte de Oued Mersa, il laisse derrière lui plus d'une centaine de descendants dont des arrières petits-enfants. Entré en territoire français dans les années 1940, où il est enrôlé dans le régiment, il est mobilisé à la faveur du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et se retrouve aux frontières avec l'Allemagne. Bien que frappé d'une cécité tardive, le doyen est indemne de ces maladies sévissant chez les sujets de son âge, tels le diabète et les troubles cardiaques ; en plus de garder intactes ses facultés mentales. D'une mémoire infaillible, doublée d'une incroyable lucidité, il pouvait conter des heures durant les grands événements ayant ébranlé le siècle et dont il a été témoin : les 1re et 2e Guerres mondiales, le 8 mai 1945, le rassemblement du 22 mai 1945 où toute la population de la région a été parquée comme du bétail à Melbou, la guerre de Libération nationale,…. Chaque vieillard qui meurt étant une bibliothèque qui brûle, pour paraphraser Mouloud Maâmeri, que dire a fortiori de quelqu'un qui a franchi le cap du centenaire ? Heureusement que l'association Aokas mémoires l'a mis à contribution.