Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a assuré hier les investisseurs des pays du Golfe que les Etats-Unis demeuraient ouverts aux fonds souverains. « Comme nous recherchons de nouveaux marchés à l'étranger, les Etats-Unis garderont leurs marchés locaux ouverts à l'investissement des firmes privées et des fonds souverains », a déclaré M. Paulson dans un discours aux Emirats arabes unis, dernière étape d'une tournée dans trois pays du Golfe. « Nous rejetons les mesures qui pourraient nous isoler de l'économie mondiale », a-t-il ajouté à Abou Dhabi, dont le gouvernement local contrôle un fonds de 875 milliards de dollars. Henry Paulson s'est également expliqué sur la demande faite par Washington au Fonds monétaire international (FMI) pour qu'il fixe des normes aux investissements de ces fonds, provoquant leur inquiétude. « Nous essayons d'étouffer les appels à des restrictions en exhortant les fonds souverains à adopter de meilleures pratiques (...) afin de contribuer à contenir les inquiétudes concernant l'opacité et les risques », a-t-il dit. Des déclarations qui donnent une autre tournure à l'approche des Etat-Unis vis-à-vis des fonds souverains et qui tranchent avec certaines autres prises de positions beaucoup plus hostiles émises il y a quelque temps aux Etats-Unis, mais aussi en Europe, exprimant comme c'est le cas en Allemagne et en France de grosses craintes à propos de fonds détenus par les pays pétroliers. Des réserves énormes d'argent, de plus en plus importantes, au fil de l'augmentation des prix du pétrole dont l'ascension n'est pas près de s'arrêter au moment où les prémices d'une récession américaine sont de plus en plus palpables. On estime d'ailleurs le montant des fonds souverains à l'horizon 2015 à 12 000 milliards de dollars. Un volume qui dépassera le produit intérieur but (PIB) des Etats-Unis en 2015 et celui de l'Union européenne d'ici 2016, selon le cabinet d'analyse américain Global Insight.