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Ammar Ziad. Président de l'Union nationale des opérateurs en pharmacie
« L'Algérie pourrait économiser annuellement environ 100 millions de dollars »
Publié dans El Watan le 11 - 12 - 2004

Le président de l'Union nationale des opérateurs en pharmacie (UNOP), Ammar Ziad, union regroupant près de 23 opérateurs (importateurs, fabricants), revient dans cet entretien sur la problématique du médicament qui se pose aujourd'hui avec acuité.
Il évoque les difficultés rencontrées par les opérateurs du secteur de l'industrie pharmaceutique.
Le Centre national d'informatique et des statistiques (CNIS) a annoncé que la facture de l'importation des produits pharmaceutiques était de 600 MUSD durant le premier semestre 2004. Comment expliquez-vous cette augmentation ?
J'étais étonné que les Douanes algériennes publient un document concernant seulement les médicaments pour l'activité d'un seul semestre, chose inhabituelle. Ces chiffres restent à vérifier et à faire consolider à la fin de l'année. Mais, il y a lieu de prendre en compte la dévaluation du dinar de près de 12% en 2004 et de 50% depuis l'avènement de l'euro. Par ailleurs, il est important de détailler ce marché en identifiant la part des médicaments importés par le secteur privé et celle de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) ainsi que la part du marché des produits vétérinaires. Il faut rappeler que la part du marché hospitalier est de l'ordre de 20% dans la consommation nationale du médicament. Néamoins, il ne faut pas oublier que l'enregistrement des produits pharmaceutiques à l'importation est paradoxalement gelé depuis plus de trois ans et parallèlement plusieurs produits (nouvelles molécules dont le prix public dépasse souvent 3000 DA) ont été enregistrés sans procédures transparentes et équitables pour tous. La mise sous les projecteurs de l'enveloppe du médicament ne trouve aucune explication lorsque l'on sait que l'Algérien consomme 15 USD par an, alors que la consommation en Tunisie est de l'ordre de 20 USD par habitant et au Maroc, elle est de 18 USD sans système de couverture sociale. Il est clair que notre consommation est en deçà de ce qu'elle devrait être. Cet acharnement à vouloir mystifier le secteur du médicament n' a aucun fondement. Il y a des voix ici et là qui s'élèvent pour dénoncer l'importance de l'enveloppe du médicament mais personne ne s'est soucié des 15 milliards de dollars d'importation d'une multitude de produits et de gadgets inutiles et parfois nuisibles à la santé. Je trouve que c'est désolant que le médicament demeure l'un des rares produits à être soumis à une double licence d'importation, alors que le marché est totalement ouvert.
Bon nombre d'opérateurs se plaignent des procédures d'enregistrement et estiment qu'elles sont entourées d'opacité. Qu'en pensez-vous ?
Il est temps que l'enregistrement obéisse à des procédures transparentes dans les délais connus de tous. Les textes en la matière existent et ils ont été mis en place du temps du Pr Guidoum, ex-ministre de la Santé. Malheureusement, ces textes ne sont pas appliqués, d'une part, à tous les intervenants de manière équitable et il n' y a aucune publication sur les produits enregistrés, d'autre part. La seule nomenclature officielle date de 1997 et les travaux de la commission des experts ont été gelés depuis plus de trois ans. Paradoxalement, des enregistrements de nouveaux produits ont été opérés sans expérimentation clinique et sans avoir associé la CNAS pour le volet remboursement. Dans tous les pays, l'organisme payeur est associé à la décision de la délivrance du certificat de libre vente et à la détermination du prix en fonction du service médical rendu. Pour preuve que les enregistrements se font dans la totale opacité, nous trouvons sur le marché des produits génériques aussi chers que ceux d'origine.
Vous déplorez les nouvelles mesures mises en place par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ? Qu'en est-il ?
Depuis l'annonce de la valeur des importations pour le premier semestre 2004, la direction de la pharmacie a décidé de mettre en place de nouvelles mesures dans le but de réduire la facture des importations. La direction de la pharmacie veut réguler le marché, alors qu'elle n' a aucun outil statistique pour le faire, nous sommes l'un des rares pays qui ne connaissent pas nos statistiques de consommation. Comment peut-on réguler sans connaître le niveau de stocks ni le volume des en cours ? L'Algérie est à la veille de la signature des accords avec l'OMC, des décisions totalement contraires aux règles nous sont imposées par la direction de la pharmacie. Par une note aux opérateurs, le directeur de la pharmacie au ministère (réf. MSPRH/DPE/04 datée du 25 octobre 2004) décide d'un seul jour de réception par semaine pour les dépôts et retraits des déclarations statistiques (alors qu'avant les réceptions étaient de deux jours par semaine avec une grande flexibilité). J'ai tenté personnellement de convaincre le directeur de la pharmacie en lui expliquant les contraintes que cette décision allait causer aux opérateurs, en vain. Il est important de préciser que les opérateurs et leurs fournisseurs élaborent les programmes de fabrication et un planning de trois mois avant le début d'un exercice et sur la base du programme d'importation présenté par l'opérateur. Le programme approuvé et signé par la direction de la pharmacie est valable pour une durée de 12 mois (art. 17 et suivants du cahier des charges), à compter de la date de sa délivrance. A mon humble avis, le seul motif que peut invoquer le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour interdire à un opérateur de procéder à l'exécution de son programme d'importation résiderait dans une mauvaise qualité d'un produit, par contre le rôle du ministère de la Santé et de la Population consisterait à veiller sur la disponibilité permanente des produits. Par ailleurs, je dois également préciser qu'aucun fournisseur n'est en mesure d'exécuter une commande (non programmée 6 mois avant) dans un délai inférieur à trois mois. Délai auquel il faut inclure un minimum de deux mois entre les délais de transport, d'obtention de déclaration de statistiques, de dédouanement, de contrôle et que dans le même temps, l'opérateur est tenu de détenir un stock minimum de trois mois (arrêté n° 46 du 07 octobre 98). Je trouve regrettable que toutes les demandes de l'UNOP pour des rencontres de concertation avec des responsables du ministère n'aient pas pu aboutir et qu'aucune considération ne soit accordée à une association qui regroupe 23 opérateurs qui représentent plus de 65% de la part de marché dans le domaine du médicament qui sont engagés dans des projets industriels avec des investissements de l'ordre de 150 MUSD. Je tiens également à souligner que la dévaluation du dinar depuis 2001 nous cause des préjudices financiers considérables. A noter que pour les seuls opérateurs adhérents à l'UNOP, les pertes de changes enregistrées entre 2001et 2003 se chiffrent à plus de 3 milliards de dinars. Ces pertes vont encore s'aggraver pour l'exercice en cours sans que l'on puisse les répercuter dans nos prix.
Lors du séminaire organisé par le ministère du Travail sur « Les technologies de l'information au service de l'assurance maladie », des chiffres inquiétants concernant les caisses de sécurité sociale ont été annoncés. Quelle analyse faites-vous et quelles sont vos propositions ?
Le déficit des caisses de sécurité sociale n'est pas un phénomène nouveau. Il ne suffit pas de faire des constats. Le déficit a été aggravé par la dévaluation du dinar par rapport à l'euro et par le remboursement aveugle à 80% au moins quel que soit le prix du médicament. Pour l'exemple, le prix du Diclofenac varie entre 80 et 240 DA, la sécurité sociale le rembourse à 80%. A ce jour, aucune mesure concrète n'est prise par les pouvoirs publics pour arrêter l'hémorragie des caisses de sécurité sociale. En 1999, l'UNOP a fait un mémorandum sur la problématique du médicament dans notre pays, tout en proposant des solutions pour le développement d'une industrie pharmaceutique nationale. Ce mémorandum a été adressé à sept ministères et organismes sans trouver d'écho favorable à une concertation.
On reproche aux importateurs de ne pas importer des produits génériques et d'aller toujours vers des produits chers. Comment expliquez-vous cela ?
Il y a lieu de signaler que l'UNOP n'est pas une association d'importateurs, elle comporte en son sein plusieurs fabricants et non des moindres. Malgré la volonté théorique affichée par les pouvoirs publics d'encourager la consommation du générique, aucune action n'a été entreprise dans ce sens. Pis encore, le système mis en place encourage la consommation du produit le plus cher. Les marges sont en valeurs absolues plus importantes pour le produit le plus cher. Même le système de convention pharmacie/ CNAS qui, à l'origine, est une idée noble, a fortement encouragé la consommation du princeps aux dépens du générique. Quelle est aujourd'hui la motivation pour le pharmacien ou le distributeur de vendre le générique ? L'arrêté interministériel du 21 juillet 2004 portant sur les tarifs de référence n'a jamais été appliqué. Par une mesure simple qui est le tarif de référence, l'Algérie pourrait économiser annuellement environ 100 millions de dollars par an. Parallèlement, une action de vulgarisation et d'explication de ce qu'est le produit générique auprès du corps médical, du pharmacien et du citoyen est nécessaire. La deuxième mesure serait de motiver le pharmacien à vendre le produit générique par un changement du système des marges. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la part du marché du produit générique en Algérie a connu une croissance grâce aux opérateurs qui ont diversifié les sources d'achat et pris le risque de vendre le générique sans que l'Etat mette en place un système favorable à leur consommation.
Plusieurs unités de fabrication ont été réalisées et sont en cours de réalisation. Quel est l'avenir de l'industrie pharmaceutique en Algérie ?
En effet, plusieurs unités de production de haut niveau ont été mises en place. Des investissements importants ont été consentis. Cette jeune industrie doit être soutenue par la tutelle. Tous les pays, même les champions du libéralisme, soutiennent et protègent leur industrie. Nous ne demandons que l'application de procédures claires et logiques. Par exemple, un fabricant qui produit ses trois premiers lots pour obtenir l'enregistrement de ses produits doit attendre encore un an pour que celui-ci soit remboursé. On ne peut pas prétendre aider la fabrication locale de cette manière, c'est plutôt la meilleure manière de l'étouffer. Les capacités de production de nos unités sont importantes alors que les plans de charge restent insuffisants. La majorité des fournisseurs traditionnels de l'Algérie (marché sur lequel ils réalisent des chiffres d'affaires importants depuis de nombreuses années) sont réticents à transférer la fabrication de quelques produits. Par ailleurs, nous sommes confrontés à la rareté des cadres qualifiés dans l'industrie pharmaceutique. Encore une fois, je réitère la disponibilité de l'UNOP à dialoguer d'une manière constructive, car nous pouvons contribuer par nos propositions à trouver des solutions idoines à tous les problèmes rencontrés par les opérateurs du secteur.


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