Près de 600 000 candidats devront passer aujourd'hui l'examen le plus important de tout le cursus scolaire. L'épreuve du baccalauréat aura été marquée cette année par la grogne des élèves, les grèves cycliques des enseignants et la mise en branle des nouveaux programmes scolaires. Ce premier examen issu de la réforme scolaire sera également un test pour le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid. Quelque 273 893 candidats seront évalués sur la base des nouveaux programmes. La session 2008 de l'examen du baccalauréat se caractérise par la nouveauté des programmes d'enseignement entièrement refondés et modernisés. Elle se singularise également par le redéploiement du nombre de filières enseignées, réduit de 15 à 6 filières dans le but de mieux préparer les candidats au cycle universitaire », peut-on lire dans un communiqué du ministère de l'Education adressé à notre rédaction. La « refonte » et la « modernisation » des programmes ont, néanmoins, suscité des réactions mitigées chez les élèves de terminale. Pendant plusieurs semaines ils ont paralysé les lycées dans différentes régions du pays réclamant « l'allégement des programmes ». Le ministre de l'Education a précisé, à cet effet, que « les sujets d'examen ont été élaborés en fonction des leçons qui ont été étudiées en classe ». « Les inspecteurs ont travaillé d'arrache-pied pour déterminer avec exactitude les sujets qui peuvent faire l'objet d'examens. En général, 80% des programmes ont été assurés », dit-il. Dans la mesure où les candidats auront deux sujets au choix dans chaque épreuve, ils bénéficieront d'une demi-heure supplémentaire pour leur permettre de choisir le sujet qui leur convient. Le bac 2008 se distingue, par ailleurs, par un important dispositif de surveillance pour contrecarrer toute tentative de triche. Déjà, apprend-on de sources médiatiques, trois candidats à l'examen du BEF (deux à Relizane et un à Alger), qui ont été pris en flagrant délit de copiage, ont été immédiatement exclus et seront interdits d'examen pendant cinq ans. Les mesures draconiennes du plan antitriche n'ont pas été du goût des syndicalistes du Conseil des lycées d'Alger (CLA). Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, ils ont déploré le fait que « les enseignants du primaire dans leur majorité soient écartés de la surveillance du bac et du BEM ». Les enseignants sont, d'après les rédacteurs du communiqué, « déportés » et dispersés dans d'autres lycées parfois hors circonscription avec tous les désagréments liés à l'éloignement. Le Cla se désole, par ailleurs, des « menaces de passage en conseil de discipline qui pèsent sur les enseignants – surveillants – pour des absences même si celles-ci sont justifiées ». « La tutelle est loin de créer un climat serein, bien au contraire, elle ne fait que creuser un peu plus le fossé qui existe entre le ministère et les enseignants. Le tapage médiatique autour de l'augmentation de 400% des rétributions de la surveillance n'a aucun sens lorsqu'on sait que les enseignants étaient rétribués symboliquement de l'ordre de 100 DA par jour », peut-on lire sur le communiqué en question. En tout et pour tout, 599 702 candidats devront passer le bac cette année. Le ministère de l'Education a organisé deux sessions : l'une pour les nouveaux candidats qui seront évalués sur la base des nouveaux programmes (273 893 élèves), l'autre pour les candidats malheureux de l'année dernière qui seront évalués sur la base de l'ancien programme. Pour ce qui est de la session de l'ancien programme, il y aura près de 52% de candidats scolarisés et 47% de candidats libres. L'on compte également quelque 238 candidats étrangers (0,07%), 108 candidats handicapés (0,03%) et 1233 candidats dans les centres de rééducation (0,37%). La session du nouveau programme est caractérisée par une forte présence de la gent féminine (63,51% de filles contre 36,48% de garçons). L'on compte également 310 candidats étrangers (0,11% du total), 86 candidats handicapés (0,03%) et 103 candidats dans les centres de rééducation (0,03%). Les résultats seront connus le 10 juillet.
