On a beau écrire, réitérer à cadence presque répétée, lancer un message avec humilité, rien n'y fit. C'est toujours l'indifférence, le silence que l'on récolte avec déception. Mais résumons d'un mot l'objet de notre préoccupation. Les stèles, les plaques commémoratives et les portraits de nos martyrs sont dans un état lamentable. Agressés par l'usure du temps, l'incivisme d'une certaine minorité de citoyens, ils donnent l'impression d'être abandonnés, délaissés, oubliés. Un tort que l'on veut corriger et rectifier, en vain. A croire que les mots qu'on utilise sont des abstractions philosophiques, de mystérieuses métaphores ou d'insondables hiéroglyphes. A croire aussi que cet appel au devoir relève d'une folle exigence. Le silence me pousse à penser que l'autorité concernée vit au fond d'un océan ou dans les brumes de Cornouailles. Il suffit de cheminer du côté des rues Hassiba Ben Bouali, Mohamed Belouizdad, Réda Houhou et dans d'autres artères de la capitale, pour saisir un tant soit peu la mesure des carences. Les portraits sont méconnaissables. Il y a des stèles brisées comme c'est le cas à la Grande-Poste. Des plaques sont lacérées, mutilées, souillées par des graffitis et autres signes inconvenants. Tout cela incite à une prise de conscience. Une action doit être entreprise dans ce sens pour remédier au mal. Le plus tôt serait le mieux. D'autant plus que nous célébrons le cinquantième anniversaire du déclenchement de notre lutte de libération. Un signe concret et tangible serait le bienvenu. Les prémices d'une réaction sont plus que souhaitées. L'on persiste à penser dur comme fer que ce travail ne tient pas de l'impossible. Ce n'est pas une tâche insurmontable ni une question de moyens, du reste, modestes. Il n'y a rien qui entrave ou empêche une opération de restauration et de réhabilitation. « A bon entendeur, salut. »
