La Coordination de l'opposition démocratique (COD), coalition d'une dizaine de partis de l'opposition mauritanienne, a dénoncé lundi un "vide juridique et politique" en raison de l'absence du président Mohamed Ould Abdel Aziz, blessé par balle et évacué le 14 octobre en France. "Le pays connaît un vide politique et juridique grave avec l'absence du chef de l'Etat. Nous appelons en conséquence tous les partis politiques et tous les sages de ce pays pour une concertation très large aux fins de sortir de la crise née" de cette situation, a déclaré lors d'une conférence de presse le président de la COD, Saleh Ould Henenna. "Le président n'a donné aucune délégation de pouvoir pour la gestion des affaires en son absence et le vide juridique ainsi né de son absence prolongée nous inquiète et nous interpelle", a ajouté M. Ould Henenna. Il a exigé des autorités un "bulletin de santé quotidien détaillé sur la situation sanitaire du président", estimant que ce document "constitue le fondement de la constatation par le Conseil constitutionnel d'un empêchement définitif". Saleh Ould Henenna a par ailleurs mis en doute la version officielle des circonstances dans lesquelles le président Aziz a été blessé le 13 octobre par un tir "accidentel" de son armée. M. Aziz a été dans un premier temps opéré à Nouakchott juste après l'incident, avant d'être évacué le lendemain (14 octobre) vers la France où il a été admis à l'hôpital militaire de Percy-Clamart, près de Paris. Dimanche soir, un soldat mauritanien présenté comme l'auteur du tir accidentel est apparu à la télévision nationale pour témoigner de sa bonne foi, ce qui lui a valu, selon ce soldat, de ne pas être sanctionné par sa hiérarchie. "Ce scénario ne nous convainc pas et pose plus de questions qu'il n'en résout", a dit le responsable de la COD, en exigeant la mise en place d'une commission d'enquête élargie qui serait chargée d'informer les Mauritaniens sur la réalité de ce qui s'est passé. Selon lui, la COD "continue d'exiger le départ du pouvoir du président Aziz". Après la fête musulmane de l'Aïd el-Kébir, qui sera célébrée vendredi en Mauritanie, elle reprendra ses activités politiques qu'elle avait décidé de suspendre jusqu'à nouvel ordre après l'annonce de la blessure du président, d'après la même source.