ALGER - L'Algérie est déterminée à racheter l'opérateur mobile très juteux Djezzy, filiale algérienne d'Orascom Telecom Holding (OTH) en cession au géant russo-norvégien Vimpelcom, a affirmé dimanche devant le Parlement le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia. "L'Algérie va racheter définitivement cette filiale. Nous ne reconnaissons qu'un seul interlocuteur, Orascom Télécoms Holding (OTH)", a déclaré M. Ouyahia qui répondait aux questions des parlementaires après son discours de politique générale du 21 octobre. "L'Etat algérien rachètera Djezzy, quels que soient les obstacles", a-t-il affirmé. "On spécule beaucoup sur la valeur de cet opérateur téléphonique", a également déclaré le Premier ministre en référence au prix "équitable" fixé récemment à 7,8 milliards de dollars par le patron de Vimpelcom, Alexander Izosimov. "Nous allons faire appel à des experts internationaux pour procéder à l'évaluation financière de Djezzy", a-t-il indiqué, en rappelant aussitôt que Djezzy avait encore beaucoup de factures impayées. "Les propriétaires d'OTH doivent apurer leur situation fiscale, a-t-il dit. Ils doivent régler encore 17 milliards de dinars (225 millions de dollars environ), s'acquitter de leurs dettes envers l'ARPT (autorité de régulation de la poste et des télécoms) et de celles engendrées par la dissolution de leur opérateur du fixe Lacom" en novembre 2008. Lacom, qui employait 163 personnes, avait acquis en 2005 la seconde licence de téléphonie fixe en Algérie, pour 65 millions de dollars. OTH est également accusée par la Banque d'Algérie de fraude dans les tranferts de 190 millions de dollars, a précisé M. Ouyahia. En Algérie, nombre de sources estimaient jusqu'à présent que Djezzy, opérateur numéro un présent en Algérie depuis 2001 avec 15 millions d'abonnés, pouvait être racheté pour 3 mds ou 3,5 mds de dollars. Le gouvernement a déjà lancé en octobre un avis d'appel d'offres international restreint auprès d'un cabinet d'expertise international spécialisé. En vertu de la loi sur les investissements étrangers de 2009 et 2010, l'Etat algérien se porte systématiquement acquéreur de 51% des parts de toute entreprise étrangère implantée sur le territoire national.