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Une caverne d'Ali Baba
Souika de Blida
Publié dans Horizons le 30 - 03 - 2012


Très riche en espèces végétales, mais également avec son miel, la région de la Mitidja est ainsi devenue, depuis une vingtaine d'années, un centre important dans le développement de la médecine traditionnelle par les plantes. Au magasin de Ammi Said, dans la célèbre Souika de Blida, on trouve de tout, et beaucoup de monde. Ici, pas la peine de jouer des coudes, chacun attend son tour, comme dans un cabinet de médecin, pour demander les conseils avisés de Ammi Said ou de ses « apprentis ». Pour presque n'importe quelle pathologie, il prépare une décoction à base de plantes, de racines ou d'écorces d'arbres d'Afrique, d'Asie, d'Amérique ou d'Europe. « J'ai acquis cette expérience de mes parents, et puis tout un chacun ici en Algérie ou au Maghreb connaît parfaitement les vertus curatives de l'écorce de grenade, une tisane à base d'armoise ou de menthe, ou comment stopper une diarrhée ou une céphalée. Les plantes sont là, à portée de main pour beaucoup de maladies ou affections, il suffit juste de les connaître », lance Ammi Said, entre deux clients venus trouver remède à leurs maux. A voir la cadence avec laquelle les clients sont servis chez Ammi Said, on ne peut ne pas penser à un véritable supermarché d'herboristerie. A Blida, la médecine par les plantes n'est pas un secret pour beaucoup de natifs de l'Atlas tellien. Les forêts boisées de Chréa renferment tellement d'essences et d'espèces florales qu'elles représentent, pour les avertis, un véritable trésor naturel. Un don de la nature qui fait vivre beaucoup de gens de la région et au-delà. Une aubaine d'ailleurs qui profite à une vieille dame qui a installé ses petits bouquets d'herbes juste en face de l'échoppe de Ammi Said. On n'hésite pas à l'aborder. Et elle nous parle de ses connaissances des plantes et des racines qu'elle va cueillir dans la forêt et qu'elle vend, ici au marché de la Souika, pour faire vivre sa famille. « Notre connaissance de ces herbes curatives nous vient de nos parents, et nos parents de leurs parents. C'est comme ça », nous raconte-t-elle. Et puis « avant, on n'allait pas chez le médecin. On allait à la forêt chercher les plantes médicinales nécessaires. Mes enfants et moi, on n'est jamais parti voir un médecin », nous explique encore ce petit bout de femme, dont la connaissance des plantes médicinales est prodigieuse. A Blida, la médecine traditionnelle ou la phytothérapie est devenue tellement à la mode que plusieurs médecins, diplômés d'ailleurs, n'ont pas hésité à investir dans ce créneau. On en dénombre au moins deux qui font autorité en la matière, et le carnet de rendez-vous de l'un d'eux, devenu très célèbre, est tellement rempli qu'il faut attendre plus de deux mois pour une consultation. Et, dans les villages environnants, à Guerrouaou ou Beni Tamou, des malades de plusieurs régions du pays, notamment du Centre, viennent voir les « phytothérapeutes » de ces deux localités, aussi célèbres que leurs homologues de la ville de Blida. En outre, le phénomène est devenu tellement important, avec un intérêt sans cesse croissant des Algériens pour ce type de traitement médicinal, qu'un commerce très florissant s'est également installé. Et à dire vrai, de véritables superettes de phytothérapie ont vu le jour un peu partout à Blida. A Beb Ezaïr, l'un des quartiers les plus populaires de la ville, un magasin propose même des plantes et des produits importés d'Inde, de Chine, du Japon ou encore d'Egypte et Dubaï. « Le ginkgo biloba est très bon pour la mémoire », nous conseille la vendeuse, qui précise encore que « 100 g coûtent 200 DA ». Les vertus médicinales de « l'arbre aux quarante écus », seule espèce actuelle de la famille des Ginkgoaceae (la plus ancienne famille d'arbres connue), ont été prouvées scientifiquement. Son utilisation pharmaceutique a été proposée pour ses capacités vaso-dilatatrices ce qui permettrait de traiter les problèmes de mémoire, la sénilité, les problèmes de peau, mais aussi les varices, hémorroïdes, jambes lourdes, la maladie d'Alzheimer (malgré l'absence d'efficacité démontrée)... Un autre vendeur conseille à une cliente du lin oléagineux pour le cholestérol. Après un long discours sur le cholestérol, il lui explique que « les vertus des graines de lin sont prouvées ». « Les effets positifs de la consommation de lin (oléagineux) sont significatifs dans la prévention des maladies cardiovasculaires, grâce à sa teneur en oméga-3 », développe-t-il. Avec le succès de ce type de médecine traditionnelle, beaucoup se sont également, et c'est là le revers de la médaille, improvisé spécialistes de la phytothérapie, comme en témoigne Ammi Mahmoud. Sa femme, victime de l'incompétence d'un herboriste, est allée jusqu'à subir une intervention chirurgicale au niveau du genou. Ma femme souffre d'une polyarthrite. Son phytothérapeute lui a prescrit une herbe. Mais une fois chez l'herboriste, il me suggère de mettre en cataplasme les feuilles d'ortie. C'est ainsi que ma femme s'est retrouvée avec une inflammation du genou », raconte-t-il. Pour autant, la phytothérapie a de beaux jours devant elle à Blida, mais également en Algérie. Alors, est-ce le grand retour vers la médecine alternative, la guérison miraculeuse par les plantes ? Il y a un pas que beaucoup, en fait, refusent de franchir.

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