De prime abord, le chef de mission, José Ignacio Salafranca s'est félicité du déroulement « pacifique » des élections qu'il a qualifié d'un pas en avant dans la consolidation du processus démocratique. Selon lui, l'organisation des élections a été « efficace ». La mission a constaté une atmosphère généralement « calme » et « ordonné » durant les opérations de vote, et ce, depuis l'ouverture des bureaux au dépouillement. Elle a noté que la majorité des centres de vote ont ouvert à l'heure avec l'ensemble du matériel nécessaire à leur fonctionnement. Un mot, également, sur la campagne électorale. Celle-ci s'est déroulée, selon ses dires, dans le « calme » malgré quelques incidents « plus ou moins sérieux », à l'image de nombreuses rencontres publiques qui n'ont pas eu lieu. La mission salue la décision des autorités de permettre l'accès des commissions électorales de wilaya aux présidents locaux de la commission de surveillance des élections ainsi qu'aux observateurs internationaux lors de la consolidation des résultats. Le chef de mission a précisé, toutefois, qu'une plus grande transparence serait assurée en garantissant l'accès systématique à toutes les étapes du processus de compilation et de consolidation des résultats aux représentants des candidats y compris au centre de saisie informatique central. C'est la première fausse note. La deuxième concerne le nombre important d'électeurs, notamment dans les grandes villes, qui « ont eu beaucoup de difficultés à trouver leurs bureaux de vote au sein des centres ». La troisième concerne la présence limitée des représentants des partis politiques et autres candidats au niveau des centres de vote. En outre, la déclaration préliminaire de la mission de l'UE fait état de « faiblesse structurelle » du système d'enregistrement des électeurs où les listes électorales sont dressées et révisées dans chacune des 1541 communes du pays sans qu'une consolidation nationale soit prévue par la loi. De plus, les copies des fichiers délivrées par l'administration, sous la forme d'un fichier au niveau communal sous un format électronique non imprimable et non copiable, ne sont pas exploitables et ne permettent pas un contrôle effectif de la fiabilité dudit fichier, ce qui a pour effet d'affecter la confiance de certains partis et organisations de la société civile. LE REGRET Le chef de mission d'observation électoral de l'UE regrette que la demande de la délégation permettant d'avoir accès au fichier électoral soit tombée à l'eau. Pour lui, le fichier constitue un élément essentiel dans chaque processus électoral et une méthode de travail propre à l'Union Européenne. « Le ministère nous a autorisés à le consulter uniquement au niveau des wilaya alors que notre demande était de le consulter au niveau national », a-t-il expliqué, non sans qualifier de « moins convaincant », l'argument de « données confidentielles » avancé par le département de Daho Ould Kablia. En réponse, par ailleurs, aux accusations de fraude des dirigeants de l'Alliance verte, il a répondu « qu'il y a des PV délivrés aux partis. Il faut faire des additions pour voir si ces allégations sont justes ou fausses ». José Ignacio Salafranca s'est exprimé, également sur la démarche du ministère de l'Intérieur qui a procédé aux annonces des résultats au moment où la récolte des suffrages était toujours en cours dans certaines wilayas. Selon lui, le ministère de l'Intérieur peut communiquer des résultats préliminaires avant la fin des opérations de validation des résultats dans tous les bureaux. Notons, enfin, que le rapport final, plus détaillé, sera remis au gouvernement dans les mois qui viennent avec des recommandations