Blessé, avant-hier par erreur, par un tir de son armée, le président mauritanien, Mohamed Abdel Aziz, se porte bien. L'incident, qui l'a touché, a ébranlé la Mauritanie. Jusqu'à son apparition à la télévision officielle où il a « tranquillisé tous les citoyens », avant de quitter, hier matin, Nouakchott pour Paris afin de suivre des « soins complémentaires ». « Je les rassure que l'opération que j'ai subie hier soir, a été un succès, grâce à l'efficacité de l'équipe médicale qui l'a menée », a-t-il dit. Le ministre de la Communication avait tenté, dans la soirée, de rassurer la population. Le président a été victime, près de Nouakchott, d'un tir par erreur de l'armée sur son chemin de retour d'une excursion dans le nord du pays et a été légèrement blessé par balle, dit-il. Selon le journal mauritanien, al Akhbar, le président était à bord d'un véhicule civil de type V8 et les éléments chargés de la surveillance de la zone ont tenté, mais en vain, d'immobiliser le conducteur qu'ils n'avaient pas reconnu. « Le président a quitté la route, s'engageant dans une déviation avant de rejoindre le bitume, un peu plus loin, sans constater que des officiers de l'unité militaire basée dans la zone, sur les frontières nord de la capitale, ont pris une voiture civile pour dresser une embuscade à son véhicule, sans identifier ses occupants », explique ce journal, ajoutant que l'un des éléments a mitraillé la voiture. Sur instruction du président, les militaires qui ont commis « l'erreur » ont été arrêtés afin qu'une enquête soit menée. Selon le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Hamadi Ould Hamadi, M. Ould Abdel Aziz exerce la plénitude de ses pouvoirs. « Il est absent, ça arrive souvent, il se rend dans des sommets, il se rend dans des conférences. L'Etat fonctionne, il n'y a aucun problème particulier qui nécessite des dispositions particulières », a déclaré le chef de la diplomatie mauritanienne à Kinshasa, en marge du sommet de la francophonie. L'incident a suscité d'énormes inquiétudes et interrogations en Mauritanie, un pays qui a une histoire jalonnée de coups d'Etat militaires. Même l'actuel président a été porté au pouvoir par un putsch, en août 2008.