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Bouras, la tête pensante
Temporal
Publié dans Horizons le 04 - 12 - 2012


Sur les berges du Chellif, le son de la Gasba retentit au rythme des complaintes et mélodies qui se relaient le long d'une longue journée de labeur. Afin d'atténuer l'ardeur de leurs lourdes besognes, les paysans s'en remettent à leur « blues » pour annihiler toutes les misères du monde. On est à mille lieues du Mississippi, le décor est presque authentique avec cette manière de se libérer de l'esclavagisme et du colonialisme. A défaut d'avoir Amstrong, il y avait Cheikh Bouras. Contrairement à beaucoup, à l'époque, qui se moquaient ouvertement de ce type musical, car modal et non tonal, Bela Bortok, célèbre jazman américain en fut extrêmement touché lors d'un voyage en Algérie de deux ans (1913-1915). Cela lui inspirera quelques morceaux. Il a fait son premier enregistrement en 1920 et, par la suite, il a continué à faire des disques en Algérie, à Paris et Berlin, jusqu'à sa mort. Le barde de la contestation lyrique détient toujours le record des qacidas avec plus de trois cents poèmes. Il entre dans la cour des initiés pour entrevoir une démarche militante dans la chanson algérienne. L'Algérie en particulier, et le Maghreb en général lui doivent des interprétations et adaptations inoubliables d'œuvres prisées dans le vécu de la société. Il en sera pour preuve la déportation en série des Algériens vers la Nouvelle Calédonie, thème sur lesquels le cheikh axa toute sa philosophie pour exprimer là l'enfer vert de Cayenne C'est dans ce créneau précis que l'administration coloniale découvre les balbutiements d'une révolte par le son de la Gasba et le génie d'un élève arrachant un CEP à la barbe et au nez de l'école communale française. Dans Bia Dak El More', Cheikh Bouras chanta la nostalgie des centaines d'Algériens enchaînés dans les cales de bateaux à vapeur en partance vers le terrible bagne de Cayenne. Natif de Blad Touahria près de Chlef, né en 1889 et mort le 18 novembre 1968, il peut paraître l'un des fondateurs du mouvement de musique gasba ... Ce poète hors pair a enclenché l'urbanisation du bédouin traditionnel, phénomène majeur dans la musique maghrébine. Il aura eu de son vivant révolutionné, à lui seul, la tradition musicale dans le genre bédouin et ce, en réussissant de façon magistrale à brosser la poésie citadine entre hadri, haouzi et aroubi. Dans ses compositions, la gasba sera remaniée, à laquelle il apportera une touche propre à la région de l'Ouarsenis, influençant ainsi le répertoire chaâbi qui entre sous sa férule dans le mode bédoui. Ami intime de Hadj El Anka, autre artiste algérien de référence, ils avaient pour habitude, lors de dîners philosophiques avec les poètes, les musiciens comme Hadj Lazoughli et Abdelkader El Khaldi, d'échanger, de travailler ensemble des textes (poèmes). Cheikh Bouras sera aussi un maître pour les jeunes générations. Il édifia plusieurs artistes comme Ain Tedelès Djilali, leur expliquant, parfois, pendant de longues heures, une tonalité, une strophe, le sens caché d'un mot, d'un vers, d'une qacida. Il a fait connaître cette musique basée sur des poésies bédouines ancestrales et une influence judéo-arabe harmonique en rapprochant la campagne de la ville. Il a ainsi élargi le mouvement à toute l'Algérie et au-delà des frontières.

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