Aïcha Amamra, commissaire du festival, lors d'une conférence de presse animée au Bastion 23 a mis l'accent sur la nécessité de sauvegarder le costume traditionnel pour homme, qui est, a-t-elle déploré, « en perdition ». Par ailleurs, Mme Amamra a estimé que cette manifestation culturelle participe à la sauvegarde de notre identité nationale, en remerciant les familles qui « nous ont prêté des habits traditionnels et des photographies qu'elles ont conservés prouvant ainsi leur attachement à ces pièces qui témoignent des disparus mais aussi de l'histoire ». L'intervention sur l'habit traditionnel, pour elle, permet d'aborder un domaine immense qui comprend des dizaines de modèles et de styles créés à diverses époques avec de riches combinaisons d'influences et des incursions vers les univers perses, turcs, européens, et même asiatiques. L'habit traditionnel, à l'image de l'ensemble de la culture, a-t-elle enchaîné, combine un noyau central interne enrichi par des influences externes mais évoluant aussi en fonction de l'environnement naturel, des modes de vie, des tendances culturelles et artistiques et du degré de développement des techniques et des savoir-faire. Mme Amamra a, en outre, souligné que cette édition focalisée sur le costume citadin propose de faire mieux connaître un aspect souvent méconnu du patrimoine vestimentaire national dans sa diversité, sa richesse mais aussi son inventivité. « Ce festival s'attache à la promotion des créateurs et les maîtres de métiers qui s'efforcent de maintenir vivante la tradition de confection de ces costumes, en les reproduisant à l'identique, en leur apportant de nouveaux éléments créatifs ou en s'inspirant de modèles anciens pour des designs contemporains », a-t-elle précisé. Et d'ajouter que « notre ambition concerne en particulier les jeunes générations qui n'ont que rarement vu ces costumes, en tentant de les intéresser à leur lien avec l'histoire sociologique de notre pays. C'est dans cet esprit que la présente édition a pris le titre de « costumes et coutumes » pour souligner les interactions existante entre les manières de vivre et les manières de s'habiller ». Notons qu'une dizaine de wilayas, dont Alger, Oran et Tlemcen, prendra part à la présente édition. Un programme aussi riche que varié a été concocté par les organisateurs de ce rendez-vous culturel. En effet, des œuvres d'une vingtaine d'artisans d'habits traditionnels seront exposées, en plus d'ateliers d'initiation aux techniques de l'art de perlage avec du sésame aux différentes broderies. Pas seulement, puisque Mohamed Ladidi et Mariem Bouzid animeront deux conférences portant sur « L'habit masculin » et « Les changements survenus dans l'habit traditionnel ». Côté divertissement du festival, Didine Karoum animera un concert chaâbi.