Chawarma, panini, sandwich ou casse croûte, pizza, hamburger ont poussé comme des champignons un peu partout. D'ailleurs, plusieurs magasins se sont détournés de leur vocation initiale pour devenir des pizzerias et autre restauration rapide. Nous n'avons pas de chiffres sur ce commerce mais, il est aisé de dire qu'il a acquis ses lettres de noblesse vu l'engouement des citoyens pour ce genre de bouffe. A midi sonnante ou peu avant, une file est déjà formée à l'extérieur. Les serveurs sont stressés de ne pouvoir satisfaire tout le monde dès que la commande est passée. Pourquoi cet engouement pour la restauration rapide ? C'est le prix qui est accessible, dira Ali, un employé de banque habitué du fast food. « Deux tranches de pizzas à 60 dinars ; un sandwich de frite omelette à 80 dinars, un sandwich avec une escalope de dinde à 160 dinars, une chawarma à 100 dinars, un hamburger à 70 dinars, c'est rassasiant », a-t-il affirmé. « Dans un restaurant, et pour la même quantité de nourriture vous payez plus », a-t-il ajouté. Les autres adeptes de la restauration rapide ont répondu de la même manière quant à leur choix de ce genre de bouffe à midi notamment. Un autre employé a même parlé de cantine qui ne fonctionne plus dans certaines entreprises alors qu'elle rendait un grand service. D'un coté, les travailleurs savent ce qu'il y a dans leur assiette et d'un autre le montant du ticket est bien étudié pour tous les salariés de l'entreprise. « C'était le temps béni des œuvres sociales et du syndicat » se rappellera M'Hend qui habite à 30 km de son lieu de travail et qui a fréquenté assidûment le réfectoire de son entreprise. Actuellement, il fait le tour des fast food pour manger à midi. C'est toujours le même repas rapide dont le prix ne dépasse pas 100 dinars. Il a découvert un autre fast food spécialisé dans la confection de m'hadjeb. A 30 dinars la pièce, il en achète deux pour calmer sa faim. Dans ce fast food, à la rue Tanger c'est encore la file d'attente. Ali, la toque sur la tête, un tablier blanc autour de la taille est entre la plaque de feu et le plan de travail huilé. Les adeptes de m'hadjeb sont nombreux y compris la gent féminine. Plus loin, Hamida a commandé un panini aux trois fromages. Faute de pouvoir ramener de chez elle quelque chose à manger, elle préfère de temps en temps goûter à d'autres saveurs sans sauce. Histoire de changer et de ne pas « tomber » dans la routine. Au Boston Chicken, rue Didouche Mourad, le poulet est le roi du menu.Dans ce self service, ça ne désemplit pas. Jeunes filles, jeunes hommes, couples, familles avec ou sans enfants se succèdent au comptoir pour ramener le plateau. L'odeur est attirante, les épices sont majoritairement importées, le cadre est savamment décoré et flambant neuf, un personnel souriant et accueillant, espace non fumeur, rien de tel pour savourer du poulet frit servi avec une barquette de frites épicées, une salade de chou et de la sauce mayonnaise relevé avec de l'ail. Les prix varient entre 490 et 350 dinars le plateau. Des habitués à l'image des étudiants de la faculté centrale comme Naima, qui est devenue une accro du poulet pané. Elle y vient souvent, seule ou avec ses camarades. « Ça change énormément des pizzas et des sandwichs fromage », dira t-elle.