La (mauvaise) nouvelle s'est répandue telle une traînée de poudre, à travers la capitale des Hauts-plateaux, voire toute l'Algérie. Le défunt sera enterré, aujourd'hui, au cimetière Sidi El-Kheïr (Sétif). A tout seigneur tout honneur. Il est décédé le jour de la création de la glorieuse équipe du FLN (13 avril 1958). Au sein de cette dernière, Kermali et consorts ont su faire entendre, à travers le monde la juste cause d'une Algérie combattante contre le colonialisme français. Sa disparition intervient, également, au lendemain d'une belle demi-finale de la coupe d'Algérie remportée, vendredi au stade 5-Juillet, par le MC Alger devant l'Entente de Sétif (3-2). Deux clubs au sein desquels feu Kermali, dénommé communément Cheikh, en référence à sa brillante carrière d'entraîneur, avait signé son nom en lettres d'or. Né le 27 avril 1931 à Akbou (Bejaïa), le Cheikh a connu une vie difficile. Contraint de prendre en charge sa famille, à l'âge de 10 ans, après la disparition de son père, Abdelhamid, l'enfant, connaîtra alors une vie marquée par la pauvreté et la misère. Il trouvera refuge dans le football. La discipline la plus populaire de la planète lui apprendra les bonnes vertus des grands hommes. Débutant sa carrière de footballeur à l'USM Sétif, s'y révélant un ailier gauche doué, Kermali, le joueur, a réussi, également, une carrière professionnelle impressionnante. Il a enfilé les maillots des plus grands clubs de l'Hexagone, à l'instar de l'AS Cannes, du FC Mulhouse et de l'Olympique de Lyon. Juste après l'Indépendance, il a défendu les couleurs de son club d'enfance, l'USM Sétif, qui a racheté son contrat de Lyon. Il y a joué pendant quatre ans avant de rejoindre la grande équipe de l'Entente de Sétif avec laquelle il a remporté une coupe d'Algérie un certain 18 juin 1967 face à la JSM Skikda (1-0). Artisan du seul titre continental des Verts Outre son talent de footballeur, Kermali saura s'imposer comme entraîneur hors pair. A l'origine de l'introduction du fameux système 4-3-3 qui a fait les beaux jours de la sélection nationale, le Cheikh a réussi à qualifier l'équipe nationale juniors au Mondial du Japon (1979). C'était le premier et dernier coup d'éclat de cette catégorie. Mieux encore. Kermali est à l'origine des deux uniques consécrations internationales de l'équipe nationale A. Tout en offrant, en effet, une couronne continentale lors de la mémorable CAN 1990 d'Alger, il a conduit les Verts vers le titre afro-asiatique remporté, un an plus tard, aux dépens de l'Iran. Il convient de souligner que le Cheikh a entraîné plusieurs clubs en Algérie, dont l'ESS, l'USMS, le CABBA, le MCEE, le CSC, l'USM An, le MCA et l'ESM. Kermali, le grand technicien, a aussi entraîné aux Emirats, en Tunisie et en Libye. Le nom de Kermali restera gravé à jamais dans la mémoire collective de l'Algérie. Adieu l'artiste. Repose en paix.