Constitué de plusieurs bâtiments qui datent de différentes époques, le musée du Bardo accueille actuellement une exposition qui clôture l'achèvement des travaux de restauration, entrepris, pour rappel, en 2006, afin d'assurer la transmission d'un pan entier de notre histoire aux générations futures. Le noyau originel de la bâtisse est une villa du Fahs qui aurait été construite au XVIIIe siècle dans les faubourgs du vieil Alger. La villa appartenait, pendant la régence, au prince Omar, puis au général Exelmans, à Ali Bey Agha de Biskra, à Pierre Joret et, enfin, à Mme Frémont qui, en 1926, a consenti la cession à l'administration coloniale. Les différents propriétaires ont apporté des enrichissements aux décors, en particulier Ali Bey Agha qui a ajouté de nouvelles faïences importées de Hollande, de Tunisie, de Turquie et d'Iran. Epris d'art et de musique, M. Joret, qui a acquis la villa en 1879, a enrichi les espaces du Bardo de belles collections venues d'Orient et d'Occident. Pour abriter ces collections de valeur, il a apporté des transformations à la demeure, en procédant à de larges passages taillés dans les murs de moellons de pierre au niveau de la partie basse. Il a aussi aménagé une grande salle qui donne sur la cour supérieure. La villa du Fahs algérois est devenue, en 1930, le musée d'ethnographie et de préhistoire. De nouveaux bâtiments ont été construits, tels que la demeure du conservateur, la villa de l'hôte de l'administration et le Centre nationale de recherche en préhistoire, anthropologie et histoire. Le musée est, depuis 1985, classé monument historique. L'édifice présentait depuis de nombreuses années des désordres qu'une étude de restauration, menée en 2000, a identifiées. Les raisons de la restauration D'où la restauration qui a nécessité la prise en compte de plusieurs critères. Il s'agit en particulier du respect de l'œuvre historique et artistique telle qu'elle a été réalisées et ce, sans rejeter le style d'aucune époque, ni même d'avoir le désir de l'unité de style ou de retour à la forme primitive. Un autre critère, et pas des moindres, vise à rendre au monument la résistance et la longévité ébranlées par les infirmités ou les dégradations. Les travaux de restauration ont consisté en outre à la mise hors d'eau des bâtiments par la pose d'un drain périphérique relié au réseau d'assainissement refait pour accueillir les nouveaux réseaux. L'étanchéité des terrasses dégradées qui rend les planchers traditionnels perméables à l'eau qui alourdit la couche de terreaux et provoque le pourrissement des solives et planchettes en bois ou la rouille de celles en métal a été aussi refaite. La restauration a également touché l'environnement immédiat qui a subi, lui aussi, des mutations qui ont provoqué beaucoup de nuisances. La villa, qui abrite les réserves et les salles d'expositions de la préhistoire est aussi restaurée, en plus de la revalorisation des espaces pour augmenter le confort des visiteurs à l'instar de la surélévation de certains planchers de l'époque coloniale ou du rehaussement de quelques passages ainsi que la pose de nouvelles pièces de faïence. Il a été aussi question de la réhabilitation des plafonds en bois par un traitement au fongicide et insecticide et décapage pour retrouver les anciennes peintures. Notons que d'anciennes constructions ont été découvertes, dont des bassins de rétention des eaux pluviales avec un système de vannes et de déversoir qui datent de différentes époques.