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Ali ibn Abi TAlib, quatrième calife de l'Islam / Ali décrète l'amnistie générale et fait de Kufa sa nouvelle capitale (3e partie) La succession au prophète (QSSSL) et les premiers Califats
Le combat fut acharné. Les musulmans se mesuraient aux musulmans et des centaines de combattants moururent dans chaque camp. Talha mourut au combat. Zubair quitta le champ de bataille mais fut tué par un émeutier alors qu'il priait. Les deux armées se replièrent. A présent il fallait restaurer l'ordre à Bassorah. La ville avait pris les armes contre le calife, mais Ali décréta une amnistie générale. Il prononça un discours poignant dans la mosquée Jami, exhortant les croyants à se rappeler leur devoir envers Allah. Il reçut le serment d'allégeance des habitants de Bassorah et nomma Abdullah bin Abbas comme nouveau gouverneur. Ali tourna son attention vers Muawiya. A part la Syrie, tout l'empire reconnaissait à présent Ali comme calife. Mais le quatrième calife ne retourna pas à Médine. Il fit de Kufa sa nouvelle capitale. Ce choix s'explique par deux raisons. Tout d'abord, il y jouissait d'un large soutien. Ensuite, le Trésor public irakien disposait de revenus extrêmement abondants. Avant de prendre l'épée, Ali voulait essayer des méthodes de paix. Il envoya un messager à Muawiya afin de demander au gouverneur syrien d'accepter le nouveau calife. Ce dernier répondit : Tuez d'abord les assassins d'Othman, puis laissez les musulmans choisir leur calife par vote libre. Muawiya a été gouverneur de Syrie et commandant de l'armée syrienne depuis le temps du calife Omar. Habile et soucieux, il s'est rendu populaire auprès du peuple. L'assassinat d'Othman lui a fourni l'opportunité de tourner cette popularité à son avantage. Il avait de grands moyens. Il était au courant du pouvoir d'Ali. Il voulait le retenir à tout prix. Muawiya n'allait pas se rendre sans un dur combat. Ali quitta Kufa à la tête d'une grande armée. A Nakhila, Abdullah bin Abbâs, gouverneur de Bassora se joignit à lui avec son armée. Ali réorganisa ses troupes et marcha vers le nord de la Syrie. Après la traversée de l'Euphrate, il campa à Siffîn. Les préparations de Muawiya étaient très avancées. Les chefs des Omeyyades, qui avaient quitté Médine, se joignirent à lui. Ils s'ajoutèrent aux forces de Muawiya. Amr bin Aas, le conquérant de l'Egypte, était bien connu pour son pouvoir. Muawiya le gagna de son côté. En plus de cela, Muawiya préparait les Syriens dans une hystérie. La chemise ensanglantée d'Othman et les doigts tranchés de Naila étaient souvent montrés dans la Jami, mosquée de Damas. Muawiya parlait du tragique assassinat du calife. Le résultat fut une tempête de colère. Des milliers de Syriens jurèrent de venger la mort d'Othman et de ne plus dormir dans leur lit, ni même d'avoir de boisson fraîche jusqu'à ce qu'ils aient achevé ce but. Muawiya conduisit son armée de l'autre côté de Siffîn afin de s'opposer à celle d'Ali. Les deux armées se préparaient pour une épreuve de force. Rien ne se passa durant deux jours. Le troisième jour, Ali envoya une délégation de paix à Muawiya. L'un d'entre eux, Bachir, dit à Muawiya : Ô Muawiya ! Cette vie est courte. Vous devez paraître devant Allah et répondre de vos actions. Je vous implore, au nom d'Allah, de ne pas semer des différends parmi les musulmans. Priez, ne répandez pas le sang des musulmans dans une guerre civile. Pourquoi n'adressez-vous pas ce sermon à votre ami Ali ? rétorqua Muawiya. Le cas d'Ali est différent du vôtre ! répondit Bachir. C'est un homme de grand savoir. Il tient une haute place dans la foi. Il est l'un des premiers musulmans. Il a un degré de parenté très proche du Prophète Mohammed (QSSSL). Ces choses font de lui l'homme le plus apte pour le califat. Vous devriez lui prêter serment d'allégeance. Mais, dois-je renoncer à la demande de vengeance de l'assassinat d'Othman ? Par Allah, je ne le ferai jamais ! déclara Muawiya. Bachir voulut répondre mais son compagnon parla : - Ô Muawiya ! Nous savons bien ce que vous voulez, l'assassinat d'Othman est une excuse pour viser le califat. Ces mots rendirent Muawiya très furieux. Ô fier paysan ! s'écria-t-il, vous avez dit un gros mensonge. Hors d'ici ! L'épée doit décider. La mission de paix semblait ne pas aboutir. La guerre paraissait maintenant inévitable. Cependant, des deux côtés, il semblait y avoir une répugnance pour se battre. Les musulmans contre les musulmans ! Des deux côtés, on se rappelait les paroles inoubliables du Prophète Mohammed (QSSSL) « La vie, l'honneur, et la richesse de votre frère musulman sont plus sacrés que le mois du Hajj et l'aire sacrée de La Mecque. » Ils espérèrent qu'une solution serait trouvée afin d'éviter une guerre civile. C'était le mois de Dhoul Hijjah en l'an 36 après l'Hégire.